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65 patrons pêcheurs en activité, la pêche dans l’étang de Berre est redevenue attractive…

Deux ans d’enquête auprès des pêcheurs professionnels de l’étang de Berre, de récolte de données ont permis à Pablo Liger, chargé de mission au Gipreb de finaliser une étude sur les pêcheries professionnelles et de loisirs de l’étang de Berre.  Il s’agissait en premier lieu de réactualiser une précédente étude (2009) puis de produire des informations sur la pêche de loisir qui n’avait jusqu’à présent jamais fait l’objet d’une étude sur l’étang de Berre, mais qui semblait pourtant être une pression majeure sur la ressource et l’environnement. La présente étude le confirme…

L’activité de pêche professionnelle est emblématique des lagunes méditerranéennes (productivité élevée). C’est pourquoi la composition d’une flotille de pêche est un précieux indicateur. Si on est loin des 300 pêcheurs du début du XXème siècle, on comptabilise, en 2018,  65 patrons-pêcheurs ; ils n’étaient plus que 31 en 2005. L’équipement des navires s’est fortement modernisé.

557 tonnes de muges, 213 tonnes d’anguilles et 95 tonnes de daurades, telles sont les principales captures de la pêche professionnelle en 2017. La mise en place des licences de pêche à l’anguille a eu des effets sur l’évolution des pratiques et des prises du fait d’une spécialisation des pêcheurs sur leur métier de prédilection (capechades pour les anguilles, tremail calé pour les loups ou les daurades, maillant encerclant pour les muges..).

La pêche de loisir n’avait jamais été étudiée sur l’étang de Berre. L’effort de pêche sur le canal de Caronte, reliant l’étang de Berre à la mer, a rapidement été identifié comme majeur avec plus de 99 % des prises. L’estimation annuelle des pêcheurs de loisir sur le canal de Caronte est d’environ 77 000 et une capture moyenne sur l’année de 0.85 kg/pêcheur/jour selon leur déclaration. Ces résultats conduiraient à une estimation des captures annuelles de daurades comprises entre 49 tonnes et 84 tonnes en moyenne. Cependant ces données semblent sous-estimées car seule une partie de la population a souhaité répondre au questionnaire, et de nombreuses observations et témoignages conduisent à réévaluer à la hausse les captures moyennes. Une réévaluation plus réaliste des captures comprises entre 5 et 10 kg par pêcheur (5 à 10 poissons), conduirait à une estimation des captures annuelles de 338 tonnes à 770 tonnes de daurades. Ces dernières valeurs seraient alors 5 à 10 fois supérieures à celle de la pêche professionnelle pour cette espèce.

 

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