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Atelier « Traits de côte : subir, s’adapter, anticiper face aux variations climatiques »

Retour sur les Rencontres des agences littoral le 24 septembre 2015

Date de publication : 03/11/2015

Cet atelier a été organisé par le Conservatoire du littoral avec l’appui du CAR-PAP dans le cadre des Rencontres des agences

littoral d’Europe et de Méditerranée à Antibes, la veille du Coast Day 2015 [1]. Son rapporteur, Sylvain Petit du CAR-PAP revient sur les principaux enseignements de cet échange entre scientifiques, Conservatoire du littoral, MEDDE et experts étrangers.

A l’occasion de cette rencontre, gouvernements, pouvoirs publics locaux, organismes de gestion du littoral, réseaux et associations étaient réunis notamment autour du changement climatique.

L’atelier « Traits de côte : subir, s’adapter, anticiper face aux variations climatiques » a fait le point sur diverses questions prégnantes en la matière :

Face aux évolutions climatiques, il est nécessaire de planifier et préparer les acteurs pour faire évoluer nos modes d’intervention sur le littoral et communiquer sur l’importance du rôle joué par les espaces naturels littoraux dans les stratégies d’adaptation au changement climatique. Quel sont les rôles à jouer des acteurs et agences du littoral dans les processus de prise de conscience globale et d’aide à la décision ? Quelles stratégies et pratiques doivent-elles mettre en œuvre pour anticiper et intégrer ces changements impactant les zones côtières?

  

La note de cadrage de l’atelier [2] résume judicieusement la problématique selon 3 axes : les impacts des changements climatiques sur les zones côtières, les différentes stratégies d’adaptation, les nouveaux modes de décision

Sylvain Petit, chargé de projet au CAR-PAP rapporte les principaux enseignements de cet atelier. Les présentations des participants sont téléchargeables [3].

La gestion du littoral doit s’inscrire dans le temps long et d’autant plus au regard de ces risques croissants. Des risques qui touchent les populations, notre portefeuille, nos paysages!

Néanmoins, il ne s’agit pas seulement de combattre, et c’est l’avis partagé par les intervenants réunis lors de cet atelier, bien que l’on parle souvent de « défense du trait de côte », il s’agit avant tout aujourd’hui d’encourager l’idée d’apprendre, et aussi de réapprendre, à vivre ensemble avec un environnement qui change, qui évolue sans cesse, au-delà de nos considérations à court terme.

Ainsi, on s’est interrogé sur comment s’adresser aux populations, sensibiliser et mobiliser les décideurs ?

M. Leymarie (télécharger la présentation) [4], en revenant sur le projet LiCCo [5] du Conservatoire du littoral, nous a donné un exemple pratique, du terrain, de ce que peut être une gestion intelligente de ces risques. Une des forces de ce projet a été la participation, et surtout la mobilisation des usagers du territoire, des usagers aux intérêts divers. La difficulté à surmonter est le plus souvent d’amener les personnes à s’engager sur des thèmes qui peuvent leur paraitre parfois éloignés de leur quotidien.

Cela est vrai aussi au Québec, comme l’a indiqué M. Savard (télécharger la présentation) [6], qui avec son organisation Ouranos, a des difficultés certaines à faire entendre la question du « coastal squeeze » aux populations et aux décideurs. L’enjeu revenant à trouver la bonne recette pour développer des messages simples, finalement pas si simples à concevoir.

C’est à cet égard que l’approche historique développée dans le projet LiCCo est apparue particulièrement intéressante : elle permet de faire parler les gens de leur territoire, à travers un prisme qui n’est pas celui du danger, mais celui de l’émotion, pour finalement arriver à aborder les enjeux de l’adaptation, et stimuler l’engagement des acteurs locaux.

Cette réflexion partagée a aussi permis de souligner le besoin d’un guidage, d’une gouvernance appropriée, qui doit permettre de rapprocher les connaissances scientifiques du public et des élus, les rendre plus compréhensibles. La Gestion intégrée des zones côtières (GIZC), notamment à travers le Protocole GIZC [7], ce document juridique unique au monde, dispose des ingrédients nécessaires. C’est d’ailleurs ce que nous a rappelé Mme Snoussi (télécharger la présentation) [8], professeur à l’université Mohamed V de Rabat, lors de son intervention. Ces ingrédients se cachent derrière les notions de gouvernance, de participation, d’intégration horizontale et verticale, de partenariats locaux et internationaux. Des éléments que l’on retrouve au cœur de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, présentée par M. Schultz (télécharger la présentation) [9] et portée par le MEDDE. Une stratégie qui se veut intégrative et multidisciplinaire.

Phil Dyke (télécharger la présentation) [10], National Trust, le grand témoin lors de cet atelier, a également ajouté avec justesse l’importance d’impliquer les planificateurs, dès le début du processus d’intégration des approches d’adaptation, et de ne pas attendre d’eux qu’ils mettent en œuvre des approches imaginées par les scientifiques.

Enfin, il a été rappelé que souvent les élus ne connaissent pas les outils dont ils disposent, ni quelles sont les dernières technologies sur le marché. On l’a également rappelé, l’adaptation aux changements climatiques, c’est aussi une réalité économique, où certaines interventions en dur sont et resteront nécessaires, inévitables, où les notions d’échelle et de temporalité sont au cœur des réflexions. Pourtant, il convient d’agir vite et de repenser le respect des espaces et des processus naturels.

 

Programme des Rencontres des agences littoral du 24/09/15 à Antibes [11]

Note de cadrage de l’atelier « Traits de côte : subir, s’adapter, anticiper face aux variations climatiques » [12]

 

Le CAR/PAP, Centre d’activités régionales pour le Programme d’actions prioritaires, est établi à Split, en Croatie, depuis 1977, en tant que partie du Plan d’action pour la Méditerranée (PAM) [13] du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) [14]. Aujourd’hui, le PAM compte 21 pays sur le pourtour méditerranéen et la Communauté européenne, et leur objectif commun est un environnement sain en Méditerranée, en se basant sur les principes du développement durable.
La mission du CAR/PAP est d’aider les pays méditerranéens à mettre en œuvre la Convention de Barcelone et ses Protocoles, et tout particulièrement le Protocole de gestion intégrée des zones côtières. Le CAR/PAP cherche donc à mener à bien des activités contribuant à un développement durable des zones côtières, tout en renforçant les capacités de leur mise en œuvre.

Sylvain Petit, chargé de programme au CAR -PAP, [email protected] [16]