- Pôle lagunes - https://pole-lagunes.org -

Conférence EUROLAG IV

Retour sur la 6e édition (du 16 au 19 décembre 2013)

Date de publication : 27/03/2014

 

La 6e édition d’EUROLAG [1] a eu lieu du 16 au 19 décembre 2013 à Lecce en Italie. Ce congrès s’est tenu à la suite de sa 4e édition [2] organisée à Montpellier en février 2010 et de sa 5e édition [3] en juillet 2011 à Aveiro au Portugal. Le congrès a réuni 124 chercheurs et gestionnaires des lagunes côtières de 18 pays différents. Des chercheurs français des universités de Montpellier, Corse, Tours et Bordeaux, de l’Ifremer, du CNRS et d’EDF ainsi que du Cépralmar ont contribué très activement à ce congrès avec des présentations orales sur leslagunes en Languedoc-Roussillon, PACA et Corse.

 

 

Lecce (Piazza di Duomo), belle ville des Pouilles dans le sud d’Italie avec une riche architecture baroque connu comme la Florence du sud (photo Rutger de Wit) 

 

Le programme de la conférence était construit autour de cinq thèmes :

  1. Flux et cycles de matières ;
  2. la capacité de charge et les ressources biologiques ;
  3. biodiversité, organisation biologique et changements climatiques ;
  4. résilience envers les modifications et perturbations ;
  5. conservation et gestion des lagunes côtières.

 

Quatre sessions étaient introduites par un conférencier invité [4] et composées d’un ensemble de présentations orales et d’affiches.

 

De façon coordonnée et en s’appuyant notamment sur les données du Réseau de Suivi Lagunaire, les chercheurs de l’Ifremer, de l’Université Montpellier-CNRS et du Cepralmar ont présenté leurs recherches récentes sur les lagunes languedociennes selon le crédo de « l’eutrophisation vers la restauration des écosystèmes lagunaires ». Les sept présentations ont été introduites en utilisant la Figure ci-dessous, qui montre comment chaque présentation se positionnait vis à vis i) du suivi et de la surveillance, ii) de la recherche, iii) et de la gestion.

Pour les écosystèmes eutrophes, la restauration implique nécessairement une forte réduction des entrants azote et phosphore et son impact sur les écosystèmes aquatiques est actuellement décrit par le mot ‘oligotrophisation’ dans la littérature scientifique. Cependant, l’étude de ce phénomène est relativement récente, et par conséquent il reste encore très difficile de prédire la trajectoire de restauration via l’oligotrophisation vers le bon état écologique demandé par la DCE. Sur les sujets présentés par Amandine Leruste (cf. thèse [5]), Vincent Ouisse (cf. étude RESTOLAG [6]) et de Sandrine Le Noc (cf. O’GAMELAG [7]) vous trouverez plus d’informations dans la lettre des lagunes de février, octobre et novembre 2013. Valerie Dérolez a utilisé les 12 années d’observations du RSL pour une analyse statistique dans le but de décrire les trajectoires des lagunes.

 

 

 Figure utilisée pour introduire les sept présentations orales en lien avec le RSL 

 

Annie Fiandrino a présenté l’utilisation du modèle MARS-3D pour cartographier les zones de mélange et les zones plus confinées dans les lagunes. Rutger de Wit a présenté une étude intégrée (écologie et socio-économie) portant sur le consentement à payer par les populations résidentielles et les touristes pour la restauration des écosystèmes lagunaires prenant l’Etang de Méjean comme exemple. L’enquête utilisée est accessible sur internet [8]. Finalement Matthew Hebert a exposé la démarche du RSL, notamment les aspects de communication avec les gestionnaires et la gouvernance de ce réseau.

Hormis les thématiques de l’eutrophisation et de l’oligotrophisation des lagunes languedociennes, Dominique Munaron a présenté l’étude des contaminants chimiques à l’aide des capteurs passifs [9].  Emma Gouze et Javier Vidal ont présenté leurs études sur l’Etang de Berre et Vanina Pasqualini a décrit le problème des proliférations algues toxiques dans l’Etang de Biguglia.

 

Pendant le congrès, nous avons rendu hommage à notre cher collègue Josema Zaldivar, décédé en septembre 2012, par une table ronde sur l’eutrophisation des écosystèmes lagunaires. Josema, formé comme ingénieur en procédés chimiques a travaillé longtemps au centre de recherche commun de la Commission européenne à Ispra en Italie et a réalisé une contribution remarquable aux connaissances sur l’eutrophisation et la contamination chimique dans les lagunes méditerranéennes. Avec ses collègues il avait rédigé un article de synthèse [10] dans Transitional Waters Monographs.

Plusieurs réunions se sont tenues lors du congrès comme l’assemblée générale de la fédération euro-méditerranéenne des lagunes côtières (EuroMedlag [11]) sous l’égide duquel se déroulent les congrès européens sur les lagunes, et l’association italienne de l’étude des lagunes Lagunet [12]. Le 18 décembre, nous avons également réuni les chercheurs de la France et du Maghreb présents au congrès à Lecce et nous avons décidé de fonder l’Association Francophone pour l’étude des Lagunes côtières (AFLag). Cette association aura pour but de fédérer la communauté francophone concernée par l’étude des écosystèmes lagunaires, elle sera membre de EuroMedLag et est actuellement en cours de création. Dans les prochains numéros de la lettre des lagunes nous fournirons plus d’informations et inviterons aux adhésions.

 

Comme participants à ce congrès, nous avons beaucoup apprécié la bonne organisation dans un cadre très agréable. Ce congrès a été une réussite pour communiquer nos résultats et mettre en place de futurs projets de recherche basés sur une collaboration internationale.

 

 

Rutger de Wit

[email protected] [13]