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Contrat de l’étang de Berre : avis favorable émis le 15 octobre 2012 (13)

Pour un retour à une lagune méditerranéenne profonde et stable

 

Lundi 15 octobre 2012, le Comité de Bassin Rhône-Méditerranée et Corse a émis un avis favorable au Contrat d’étang de Berre. Pas moins de 102 actions constituent ce contrat dont les 4 objectifs sont de :

retrouver un fonctionnement équilibré des écosystèmes, notamment par la réduction des flux polluants et par la restauration écologique. La réouverture du Rove et l’implantation des zostères et la protection des herbiers existants en font partie.

rétablir, voire développer les usages actuellement contraints par la dégradation écologique des milieux
Il s’agit des usages contraints par la qualité du milieu tels que la baignade, le nautisme y compris les jet-skis. Une des actions, prévue pour Châteauneuf-Les-Martigues consiste d’ailleurs à déplacer la mise à l’eau des jet-skis de façon à préserver la qualité de vie des baigneurs. Dans ce volet, on trouve aussi l’exploitation des ressources marines, avec, bien sûr la pêche et la conchyliculture en plein essor.

améliorer la gestion des rives
Avec les aménagements des sites Natura 2000 dans l’objectif de la protection de la biodiversité, la poursuite de l’aménagement du sentier littoral, la restauration et la mise en valeur de zones périurbaines délaissées. Il est prévu aussi bien la création d’un sentier autour de l’étang de l’Olivier à Istres que la création d’un observatoire de l’avifaune dans la Petite Camargue et la gestion hydraulique d’une roselière à Saint-Chamas, sans oublier la restauration de l’étang du directeur à la Poudrerie de Saint-Chamas-Miramas. Un vaste patchwork d’actions éparses, mais pourtant très cohérentes dans la prise en compte des exigences des sites.

réhabiliter l’image de l’étang :
Une action menée en premier lieu par le Gipreb mais aussi par les communes riveraines. « Le simple fait d’encourager les gens à aller sur les plages et se baigner est une opération de communication. C’est susciter le bouche à oreille qui fera que les gens se disent, on a passé l’après-midi sur les rives de l’étang et c’était bien. Ce sont aussi des expositions de photos, de peintures, et toutes ces fêtes, de l’étang, de la Mer, que les communes et les associations organisent ensemble ».

 2 Saisons :

2012 – 2013 – 2014 Saison 1 : 42 Millions d’euros

2015 – 2016 – 2017 Saison 2 : 87 Millions d’euros

 

Malgré la diminution des apports en eau douce et en limons par la centrale EDF depuis 2005, l’étang de Berre reste un milieu hyper-eutrophe. Il se situe dans un état qualifié de « médiocre » vis-à-vis de l’eutrophisation.

Les apports en nutriments (nitrates en particulier) sont trop importants, ce qui entraîne des phénomènes d’anoxie quasi-permanents qui empêchent tout développement de la faune benthique des sédiments dans les zones les plus profondes et ne permet pas le maintien des herbiers (actuellement moins d’un hectare). Or la macrofaune benthique et les herbiers jouent un rôle écologique essentiel (chaîne alimentaire, recyclage et dégradation de la matière organique) et dès lors sont la condition sine qua none au retour d’un écosystème équilibré qui rend pérenne les usages sur l’étang.

 

Le Gipreb s’est fixé comme objectif de restauration le retour à une lagune méditerranéenne profonde stable qui impose aujourd’hui de travailler dans le sens d’une lutte contre la stratification des eaux, d’une diminution des apports de nutriments, d’une « assistance » à la recolonisation des espèces lagunaires, confortant les objectifs de la DCE.

 

Les actions à mettre en oeuvre s’attachent à :

Une des plus grosse actions sera celle de la réouverture du tunnel du Rove à la courantologie, dont les premières études ont commencé en 2000. Ce dossier à lui tout seul absorbera un quart du budget (8,5 millions). Des actions annexes profiteront de l’aubaine, comme la restauration des bourdigues qui évacuent l’eau du Bolmon dans l’étang de Berre.

Le contrat va également financer d’importants travaux de réduction des apports en eau pluviale, il s’agira soit de créer des bassins de rétention dans les communes riveraines, soit de les équiper de matériel de traitement adapté. Des ouvrages de traitement des eaux pluviales seront également réalisés sur la zone aéroportuaire, avec un financement de la chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence qui gère l’aéroport.

Propos recueillis par le journal « La provence » .

Crédit photo : M. Torres/GIPREB

 

Elisabeth Lecorre
Chargée de communication du Gipreb
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