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Etude de la population de la cistude d’Europe sur « Tartuguière » la bien nommée (34)

Etude démographique et étude expérimentale des déplacements de la cistude d’Europe Emys orbicularis L. sur l’ENS de l’Hérault

Date de publication : 26/01/2015

 

Le domaine départemental de Tartuguière accueille, au bord de l’étang de l’Or, une population naturelle de cistudes. Leur habitat est menacé par une artificialisation opérée dans les années 80 et par la salinisation. En 2013, le CEN L-R, en collaboration avec l’IPHC-CNRS de Strasbourg, a lancé une étude de cette population afin d’intégrer au mieux l’enjeu de sa préservation dans le projet global de renaturation du site. Les premiers résultats ont été fournis fin 2014.

 
Pose de GPS © Thomas Gendre  

Le site d’une quinzaine d’hectares présente aujourd’hui, sur sa moitié sud, les vestiges de creusements de bassins et de montées de hautes digues réalisés pour l’espace de décor du film « Les Amants du Pont Neuf ». De plus, le site est longé par le Canal de Lansargues dont le barrage anti-sel n’est plus fonctionnel ce qui entraîne une salinisation progressive du site. Ces 2 effets contribuent à la diminution de l’habitat favorable à la Cistude qui constitue un des enjeux écologiques majeurs du site Natura 2000 « Etang de l’Or ». Ainsi le CEN L-R, en accompagnement au Département, a lancé une étude visant à apporter des informations complémentaires pour orienter le projet de renaturation.

Les objectifs principaux de l’étude étaient :

  1. d’évaluer l’importance de la population pour confirmer l’enjeu fort
  2. de se donner des éléments de diagnostic sur l’effet des hausses de salinité sur la population
  3. de mieux connaître les comportements de ponte (en zone terrestre potentiellement concernée par la restauration)

Deux types de méthodes ont été utilisés : capture-marquage-recapture à la nasse et expérimentation de matériel de suivi du positionnement des animaux (GPS embarqués sur les tortues femelles et suivi télémétrique RFID).

Les résultats ont montré que la population adulte présente est importante : estimée à 150 individus (avec en 2013 : 112 adultes [min.76 – max.195] ; en 2014 : 172 adultes [min.124 – max.256]) ce qui en fait, dans l’état des connaissances actuelles, le noyau le plus important de l’étang de l’Or et donc de l’Hérault ! Cela confirme l’importance de restaurer le site dans de bonnes conditions pour l’espèce. D’autre part les suivis GPS et la répartition des captures sur le site ont montré une très forte contrainte liée à la salinité. Les cistudes sont obligées de migrer en pleine saison en quête de milieux doux difficiles à trouver. Beaucoup finissent par se concentrer dans 3 bassins de taille modeste. La restauration du barrage anti-sel est une des recommandations majeures de l’étude.

Enfin, le GPS a également permis d’identifier un  déplacement terrestre et nocturne d’une femelle gravide : tout indique que l’on a ainsi localisé  sa première ponte de l’année. 2015 va donc permettre de continuer d’accumuler des éléments de compréhension des mœurs de ponte locales pour les intégrer aux recommandations de restauration topographique. La technique de télémétrie par RFID n’a, quant à elle, pas montré d’efficacité pour suivre un animal aquatique, la méthode VHF plus onéreuse reste donc aujourd’hui la plus efficace.

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Evolution de la salinité et des captures dans l’espace lors de la campagne 2013
(Cliquez pour zoomer)

 

Thomas Gendre ( / Olivier Scher)

Chargé de projets Faune

04 67 29 90 64

[email protected] [4]

 

Télécharger le rapport [5]