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Etude sur l’effet des cygnes tuberculés et des flamants roses sur les herbiers aquatiques des lagunes méditerranéennes

Un partenariat entre l’ONCFS et la Tour du Valat sur le site expérimental du They de Roustan

 

En 2011 la finalisation de l’étude sur l’impact potentiel des cygnes tuberculés et des  flamants roses sur la végétation aquatique submergée a été finalisée. Cette étude planifiée sur 2 ans (2010-2011) sur la propriété du Conservatoire du Littoral du They de Roustan [1] a été coordonnée par par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage avec le concours de la Tour du Valat.

 

Contexte

Le cygne tuberculé présente des effectifs en nette augmentation sur l’ensemble de la Camargue. Leur abondance est aujourd’hui telle qu’elle soulève de nombreuses interrogations tant de la part du monde cynégétique que du monde écologiste.

L’originalité de cette étude réside sur deux points :

 

Ainsi cette étude lancée en 2010 avait pour objectif principal de répondre à la question :

Quel est l’impact de la fréquentation des lagunes méditerranéennes par les cygnes tuberculés et les flamants roses sur les herbiers de macrophytes aquatiques ?

 

Protocole

Les cygnes peuvent générer une déplétion de la végétation par consommation des tissus ou par destruction indirecte lors de la recherche alimentaire.

Nous avons utilisé un dispositif expérimental pour mesurer l’impact du pâturage des cygnes sur les herbiers aquatiques. Ce dispositif expérimental repose sur des exclos :

 

 

Résultats

La combinaison des activités des cygnes et des flamants et les effets générés sur le chaetomorphe d’avril à juillet, favorisent la croissance de la zostère naine en juillet (recouvrement et biomasse). Cette relation entre plantes résiderait dans le fait que les oiseaux limitent la compétition entre les espèces. Cependant, la présence des oiseaux d’eau n’est pas entièrement bénéfique à la zostère naine. En effet, l’abondance de zostère naine en juillet était plus forte dans les zones non utilisées par les oiseaux avec peu de chaetomorphe les mois précédents. L’effet combiné des deux espèces d’oiseaux d’eau est donc double : ils favorisent indirectement le développement de la zostère naine par un effet direct sur les macroalgues – ils affectent directement la zostère naine durant sa phase de croissance végétative et après celle la phase de croissance végétative des chaetomorphes.

Néanmoins ces espèces n’apparaissent pas comme ayant un effet critique sur les ressources de plantes qu’elles étaient suspectées affecter, mais elles favorisent plutôt leur développement en limitant la prolifération d’une espèce d’algue avec laquelle la zostère naine était en compétition, tout particulièrement dans des milieux en voie d’eutrophisation, qui sont favorables à la prolifération des macroalgues.

 

Conclusion

Un article est actuellement  soumis au comité de lecture d’une revue scientifique de qualité.

La publication de cet article présentera les conclusions finalisées de cette étude notamment auprès de la communauté scientifique.

En outre, les principaux résultats ont permis d’apporter aux acteurs cynégétiques locaux des éléments tangibles afin de minimiser l’impact du cygne tuberculé sur la ressource alimentaire des canards.

Le site du They de Roustan apparaît une nouvelle fois comme une plateforme d’expertise notamment en matière de gestion des habitats favorables à la faune sauvage chassable et non chassable.

 

Paysage de la lagune « Napoléon » qui avec la lagune de la « cane perdue » constituée les 2 entités de l’étude menée sur le site du They de Roustan.

Crédit photo : G. Gayet

 

 

Nicolas CROCE, responsable de la gestion du They de Roustan – ONCFS

[email protected] [2]

Patrick GRILLAS, directeur des programmes scientifiques – Tour du Valat

[email protected] [3]