[1]Dans le cadre du projet Life Marha [2], piloté par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le Pôle-relais lagunes méditerranéennes accompagne les animateurs et gestionnaires de sites N2000 dans l’évaluation de l’état de conservation de l’habitat 1150 Lagunes côtières avec la méthode parue en 2019 [3] et le classeur de fiches techniques paru fin 2020 [4] en appui à la mise en œuvre opérationnelle.
Cette étude, financée par la Dreal Paca s’inscrit dans cet accompagnement, en particulier sur l’un des 12 indicateurs de la méthode : l’indicateur prioritaire « Macrophytes », qui traduit le bon fonctionnement écologique de l’écosystème.
Les hydrophytes occupent en effet, un rôle structurant au sein de l’écosystème lagunaire, notamment pour les fonctions de production de biomasse, d’oxygénation ou la fixation du sédiment. Sur le plan écologique elles constituent un habitat naturel pour les invertébrés et les jeunes poissons, ainsi qu’une ressource alimentaire de premier ordre pour les oiseaux d’eau, en particulier les anatidés.
L’habitat 1150* occupe 20 630 ha, soit 27% de la surface de la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) Camargue terrestre et 47% de la surface d’habitats d’intérêt communautaire de la partie terrestre du site (FSD consulté en mars 2023 [5]). Cet habitat revêt donc une importance toute particulière pour le site N2000 « Camargue » et possède également une responsabilité élevée dans la conservation de cet habitat à l’échelle de la façade méditerranéenne. Le DOCOB Camargue classe d’ailleurs les lagunes en enjeu très fort de conservation et fixe l’objectif « OC 3 – Préserver et améliorer l’état de conservation des habitats lagunaires (1150* – Lagunes côtières) » en priorité très forte.
Du fait de la très grande étendue de l’habitat 1150 sur le site, un échantillon de 11 lagunes a été sélectionné. Elles ont été choisies pour être représentatives de l’ensemble des lagunes du site en termes de surface, de salinité, de gestion, de distance et connexion à la mer et de localisation sur le site. Les pièces d’eau, totalisant 5300 ha sont les suivantes : anse de Carteau, Dame, Lion, Monro, Impérial, Malagroy, lagunes temporaires de la RNN de Camargue, Évêque, Brasinvert, Icard.
L’acquisition des données de terrain a été réalisée par deux botanistes afin de pouvoir couvrir l’intégralité des lagunes sélectionnées en 2022 et 2023 :
- Hugo Fontes : ingénieur de recherche en écologie végétale à la Tour du Valat.
- Nicolas Borel : botaniste en bureau d’étude.
Nous tenons à remercier les partenaires et gestionnaires de milieux naturels camarguais qui ont facilité grandement le déroulement de l’étude en acceptant d’ouvrir leur site pour la récolte des données.