- Pôle lagunes - https://pole-lagunes.org -

Complexe de la Petite Camargue gardoise

Page mise à jour le 12/12/2018

Présentation [1] Activités [2] Faune – Flore [3] Problématique [4] Gestion [5] Actus & docs [6]

Retour à la cartographie des lagunes [7]

[8]

Cliquez sur la carte pour plus de détails

Présentation

Bordée à l’Ouest par le Vidourle et à l’Est par le canal de Peccais, ancien bras du Rhône, la Petite Camargue gardoise est constituée de deux ensembles distincts :

Une zone « laguno-marine », au sud, véritable mosaïque d’étangs saumâtres (la Marette, le Médard, l’étang du Roi, le Ponant etc.), incluant même les Salins d’Aigues-Mortes (5000 ha).

Une zone « fluvio-lacustre », délimitée au nord par les Costières et au sud par les anciens cordons littoraux. Ce complexe de 3500 ha est essentiellement composé par les étangs du Scamandre (546 ha) et du Charnier (357 ha), de très faible salinité.

Activités

Peu marquée par la pression d’urbanisation, l’occupation du sol est essentiellement composée de parcelles agricoles et de milieux naturels. On note ainsi une très grande diversité dans les usages de ces milieux, sur lesquels s’appuie une part très importante de l’activité économique (saliculture, agriculture, etc.) mais aussi l’identité culturelle des habitants (chasse, manades, etc.).

Développée sur quelques étangs (Scamandre, Ponant, Médard, Marette, etc.), la pêche lagunaire est ici supplantée par les nombreuses activités agricoles, parmi lesquelles on peut notamment inclure l’élevage extensif de taureaux (manades) et de chevaux de race Camargue, la récolte du sel (Salins d’Aigues-Mortes) et la récolte du roseau (la sagne). Cette dernière exploitation qui s’étend sur 3000 ha présente une récolte annuelle de plus de 1 000 000 de bottes, majoritairement expédié dans l’Ouest et le Nord de la France ainsi que dans les pays du Nord de l’Europe (toits en chaume). Longtemps effectué à la main, la coupe de la sagne est aujourd’hui surtout mécanisée. Des programmes de gestion sont élaborés afin de concilier maintien de l’activité et sauvegarde de l’intérêt patrimonial des roselières. Outre ces activités traditionnelles, des actions d’éco-tourisme liées à la découverte des milieux camarguais sont également mises en œuvre à partir du Centre du Scamandre.

Riziculture (récolte du riz) photo : Tour du Valat    Récolte de la sagne (roseau) photo : T. Gendre    Saliculture (Aigues-Mortes) photo : Tour du Valat

Faune – Flore

En partie inscrite dans le site Ramsar n°17, la Petite Camargue Gardoise est caractérisée par une très grande diversité de milieux. Le territoire abrite des habitats naturels exceptionnels puisque 6 habitats prioritaires (lagune, steppe salée, dune côtière fixée à végétation herbacée, dune avec forêt à Pinus pinae, dune littorale à Juniperus spp, mare temporaire) ont été référencés. Cette mosaïque remarquable, rassemble de nombreuses espèces de valeur patrimoniale, qu’elles soient végétales ou animales.

Les lagunes sont bordées de milieux inondables où se développent des espèces végétales adaptées au sel comme la salicorne ou encore les saladelles (Limonium bellidifolium, Limonium girardinium, etc.). Parmi les autres espèces remarquables du territoire, on peut également citer la Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis), orchidée protégée au niveau national ou encore la Nivéole d’été (Leucojum aestivum) qui apprécie tout particulièrement les prairies inondables.

En terme faunistique, la Camargue gardoise est naturellement propice à l’accueil de l’avifaune puisqu’elle est située sur la principale voie de migration d’Europe de l’Ouest. On note ainsi la présence de plus de 20000 oiseaux en hivernage, comme en migration. Enfin, outre son intérêt pour les oiseaux, la Petite Camargue fluvio-lacustre renferme également une population résiduelle importante de Cistude d’Europe (Emys orbicularis), tortue d’eau quasi-menacée au niveau mondial.

Nivéole d'été Cistude d'Europe.
Nivéole d’été photo : T. Gendre Cistude d’Europe. photo X. Rufray

Problématique

Les risques de dégradation de la qualité de l’eau et donc de l’ensemble des habitats aquatiques et humides est l’une des principales menaces rencontrées sur le territoire. Le phénomène de malaïgues (crises dystrophiques) est fréquent dans les lagunes suite aux écoulements d’eaux chargées en Azote et Phosphate provenant des zones agricoles ou urbaines (stations littorales). Par ailleurs, outre les menaces qui pèsent sur la qualité des étangs littoraux, la zone laguno-marine doit également faire face au problème d’érosion du trait de côte. La commune du Grau-du-Roi fait a d’ailleurs mis en place un second cordon dunaire pour lequel le SMCG a apporté une assistance technique.

Enfin, la gestion de la fréquentation ainsi que la conciliation des différents usages (sagne, viticulture, manade, etc.) avec les caractéristiques écologiques des milieux naturels sont des actions aujourd’hui entreprises sur le territoire (visite guidée, éducation à l’environnement, contractualisation avec les agriculteurs, etc.). Ces interventions permettent de faire face à la menace d’une dégradation de milieux humides remarquables mais au combien fragiles (roselières, prés salés, etc.).

Gestion

Conscients de l’importance écologique et économique de la Camargue gardoise, les élus locaux (8 communes) et le département du Gard ont créé en 1993 le Syndicat Mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise.  La création de ce syndicat s’est accompagnée de la signature d’une charte d’environnement qui mentionnait l’intérêt de réaliser un SAGE pour faciliter la mise en place d’une approche globale de l’eau à l’échelle de la Camargue gardoise. Initié en 1995 et mis en application depuis 2001, cet outil présente un périmètre de 36000 ha. Périmètre étendu à 50 000 ha en 2010 dans le cadre de la révision du SAGE définitivement validé début 2019.

Outre le SAGE, le Syndicat est également porteur de nombreux autres projets comme par exemple l’animation de 3 sites Natura 2000 de Petite Camargue ou le Grand Site de France (GSF) issu de l’Opération Grands Sites qui a concerné 3 sites classés (l’Espiguette [9], les abords des remparts d’Aigues Mortes [10], des étangs de la Marette et de la Ville et les marais de la Tour Carbonnière [11]). Le SMCG a obtenu le label GSF en 2014 par le Ministère en charge de l’écologie et rejoint ainsi les 13 autres Grands Sites de France (dont le massif Canigó, le Pont du Gard, la Baie de Somme…). C’est la récompense de tous les efforts accomplis pour la préservation et la gestion de ce prestigieux territoire avec comme objectif de concilier l’accueil d’un grand nombre de visiteurs et la préservation de la qualité paysagère, naturelle et culturelle de ces sites emblématiques.

Cette structure incontournable gère également de nombreux espaces naturels acquis par le département du Gard et doit être le lieu de concertation où s’expriment les nombreux acteurs et propriétaires privés présents sur le territoire, comme les Salins du Midi par exemple.

news

ACTUALITES : Voir l’ensemble de nos actualités sur la Camargue gardoise [12]

DOCUMENTATION : Voir l’ensemble de nos documents sur la Camargue gardoise (base documentaire) [13]

 

Acteurs :

 

En savoir plus sur le site :