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L’invasion du Crabe bleu en lagunes : la parole aux acteurs des milieux lagunaires

Le Callinectes sapidus, appelé communément « crabe bleu » est en train d’envahir les lagunes méditerranéennes françaises, via le transport maritime, depuis sa région d’origine, l’Amérique du Nord. Sur notre littoral, sa présence est déjà confirmée à Argelès-sur-Mer, dans les étangs de Canet-Saint-Nazaire, de Salses-Leucate, de Bages-Sigean, de Vendres et dans l’étang de Thau, en Camargue à Port Saint-Louis-du-Rhône et à l’ouest du Petit Rhône, à l’est dans l’étang de Berre et en Corse, entre autres, dans les étangs de Biguglia, Urbinu et Palu.

Callinectes sapidus (étang de Palu) © A. Touzet & P-J. Micaelli

Ailleurs dans la Méditerranée, le crabe bleu se développe en masse dans le delta de l’Ebre en Espagne, éliminant systématiquement les espèces natives dont les poissons et les batraciens. En Tunisie, les responsables politiques ont décidé de faire de ce crabe de l’or bleu en mettant en place un plan national d’exploitation. Les tunisiens ont permis d’apporter en atelier leur savoir sur la façon de pêcher ce crabe bien que l’espèce tunisienne Portunus Segnis (une espèce lessepsienne originaire de la mer Rouge qui est arrivée en mer Méditerranée par le canal de Suez) diffère de celle qui envahit la côte septentrionale de la Méditerranée et de la valoriser. Les GAL/GALPA (groupe local d’action pêche et aquaculture) sont revenus en France avec des connaissances qu’ils ont exposées dans certains territoires auprès des pêcheurs.

Deux actus ont été consacrées à cette espèce sur notre site: « L’interminable expansion de Callinectes sapidus dans les lagunes corses » [1] et « Coopération entre territoires littoraux de France et de Tunisie [2] ».

Une communauté d’échanges autour du crabe bleu en Méditerranée

Suite à des témoignages sur sa présence dans le périmètre du Parc naturel marin du golfe du Lion, une fiche de signalement a été mise à disposition de tous [3]et plusieurs signalements ont confirmé la présence de l’espèce au-delà du périmètre du Parc.

Une cellule de veille avec un réseau de sentinelles impliquant les acteurs des territoires concernés (pêcheurs, scientifiques et gestionnaires) a été montée avec l’objectif de suivre la progression et l’installation de l’espèce sur le Parc et au-delà sur la façade, favoriser des échanges et des retours d’expériences, y compris sur d’éventuelles mesures de gestion.

→ Un annuaire de personnes-contact a été réalisé afin de rendre opérationnelle cette cellule.

Vous pouvez intégrer cette « communauté d’échange » appelée SAPIDUS WATCH en demandant votre inscription à [email protected] [4]  (en précisant SUBscribe sapiduswatch dans le mail ).

Ensuite, pour publier un mail à l’ensemble de ses membres, il vous suffira d’écrire à : [email protected] [5]

Le Parc naturel marin du golfe du Lion a également initié un travail « test » pour mettre au point un protocole de suivi par capture. Un étudiant du Lycée de la mer (Morgan Berthon, stagiaire au Parc) a élaboré un prototype de casier utilisé aux États-Unis pour la pêche au crabe bleu. Ce prototype était en test en 2019 dans les lagunes de Canet et Salses-Leucate en mobilisant des pêcheurs volontaires et les gestionnaires des sites. L’Observatoire de Banyuls a été partenaire en 2019 pour réaliser les tests de nasse en condition contrôlée (dans leur aquarium). Ces tests de nasse préliminaires ont permis d’affiner un casier adapté dont la duplication va permettre en 2020 de réaliser un suivi in situ, harmonisé entre les lagunes de Salses Leucate et de Thau, par l’implication du Parc et de ses pêcheurs, des gestionnaires des lagunes, de l’Observatoire de Banyuls du Cépralmar et du Comité des Pêches.

© H. de Lary

© H. de Lary

Des piégeages par casier ont également eu lieu au niveau de l’étang de Vendres.

La génétique permet de retracer les routes d’invasions, et de suivre l’évolution de la diversité génétique sur les toutes premières générations d’une invasion. A ce titre, l’Université de Montpellier récolte actuellement des échantillons de Callinectes sapidus pour des analyses génétiques afin d’accumuler une collection d’échantillons sur une série temporelle d’invasion « in flagrante delicto ».

La base de données « sapiduswatch » est créée !

Elle permet de saisir des données issues de suivis terrestres.

Pour y accéder et saisir vos données, vous devez :

Rencontre des acteurs des milieux lagunaires, le 11 juin

Callinectes sapidus (étang de Palu) © A. Touzet & P-J. Micaelli

Du fait des impacts engendrés par la présence de cette espèce, notamment sur les filets de pêche et les activités conchylicoles, et le manque d’information sur l’aspect règlementaire, les gestionnaires, chercheurs et acteurs des milieux lagunaires ont manifesté un besoin urgent d’échanger sur ce sujet.

Pour répondre à cette demande, une visio-conférence a été co-organisée le 11 juin 2020 avec le Cépralmar (Centre d’étude pour la promotion des activités lagunaires et maritimes), qui intervient habituellement auprès des gestionnaires de sites marins et lagunaires d’Occitanie et les acteurs de la valorisation des productions et élevages marins. Le Pôle-relais lagunes méditerranéennes l’a coorganisée dans le cadre de sa participation au projet Life Marha.

Les objectifs de cette rencontre étaient :

Un compte-rendu sera transmis prochainement en retour des nombreux échanges de cette rencontre réunissant plus de 40 participants d’Occitanie, Paca et Corse.

Beaucoup de pistes ont été soulevées, à l’attention des gestionnaires et des sentinelles (pêcheurs et autres usagers) du milieu lagunaire, parmi lesquelles :

 

Coraline Jabouin, chargée de mission du centre de ressources « milieux marins et littoraux » – Animatrice du forum des gestionnaires d’aires marines protégées. Email : [email protected] [8]

Cécile Massé, responsable thématique et responsable de surveillance DCSMM « espèces non indigènes »- UMS 2006 Patrimoine Naturel. Email : [email protected] [9]

Jean-François Holley, directeur adjoint du Cépralmar – Référent « pêche ». Email : [email protected] [10] , appuyé par Hortense de Lary, stagiaire au Cépralmar, Email : [email protected] [11]

Lauriane Vasseur, Chargée de mission pêches au Parc naturel marin du golfe du Lion – Direction régionale Occitanie. Email : [email protected] [12]

Le Pôle-relais lagunes :
Nathalie Barré, chargée de mission Occitanie, Email: [email protected] [13]
Katia Lombardini, chargée de mission PACA, Email : [email protected] [14]
Marie Garrido, chargée de mission Corse, Email : [email protected] [15]