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Mas Neuf du Vaccarès : Cartographie d’habitats naturels

Évaluation de leur état de conservation

Cette étude portée par le PNR de Camargue s’intègre dans la phase de diagnostic du nouveau plan de gestion qui est renouvelé en 2018 pour une période de 10 ans.  L’objectif a été de cartographier les habitats naturels du site et d’évaluer leur état de conservation.

Parmi les habitats évalués, les milieux agropastoraux, les milieux boisés, les sansouires et les marais ont été évalués comme altérés, les roselières et les prés salés comme dégradés. Seules les mares temporaires ont un état de conservation favorable.

Mare temporaire © Margot BAILLIN

Renouvellement du plan de gestion du Mas Neuf du Vaccarès

Le site du Mas neuf du Vaccarès est un terrain appartenant au Conservatoire du littoral et dont la gestion a été confiée au Parc naturel régional de Camargue. Le plan de gestion de cet espace naturel situé au Nord de l’étang du Vaccarès vient d’être renouvelé en 2018, dans le cadre d’un plan de gestion multi-sites Rousty-Mas Neuf-Ste Cécile, pour une période de 10 ans. Cette étude s’intègre donc dans la phase de diagnostic du nouveau plan de gestion et a pour objectif de cartographier les habitats naturels du site de 222 ha et d’évaluer leur état de conservation.

Origine du concept d’« état de conservation d’un habitat » et définitions

La directive Habitats-Faune-Flore (directive 92/43/CEE, Conseil de la CEE, 1992) (DHFF), publiée en 1992, établit la base réglementaire pour la conservation de la nature au sein de l’Union européenne. Les États membres s’engagent à mener des actions de conservation et à évaluer régulièrement les statuts et l’évolution des habitats visés par cette directive.

L’état de conservation d’un habitat naturel est défini dans l’article premier de la DHFF comme étant « l’effet de l’ensemble des influences agissant sur un habitat naturel ainsi que sur les espèces typiques qu’il abrite, qui peuvent affecter à long terme sa répartition naturelle, sa structure et ses fonctions ainsi que la survie à long terme de ses espèces typiques sur le territoire visé à l’article 2 [le territoire européen] » (article 1 de la directive 92/43/CEE). La définition de l’état de conservation favorable d’un habitat est donnée dans la DHFF à l’échelle d’un territoire biogéographique. Pour que cette définition soit utilisable à l’échelle locale, elle a été redéfinie dans des travaux du Museum national d’Histoire naturelle. Ainsi, « l’état de conservation d’un habitat devient favorable lorsque sa structure, sa composition et ses fonctions concourent à un fonctionnement de l’habitat permettant sa pérennité dans le temps et sa stabilité ou son expansion dans l’espace »[1] [1].

Une méthode reproductible pour un suivi sur le long terme

La cartographie et l’évaluation de l’état de conservation des habitats s’appuient sur les relevés phytosociologiques et la mesure des indicateurs de l’état de conservation des habitats. La méthode employée est reproductible pour les années à venir afin d’avoir un suivi temporel des habitats suite à la mise en place des mesures de gestion.

Cartographie des habitats naturels

Trente-quatre habitats ont été cartographiés au Mas Neuf du Vaccarès, dont huit sont des habitats d’intérêt communautaire et deux sont dits prioritaires.

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Figure 1 Cartographie des habitats du Mas Neuf du Vaccarès selon les typologies Natura 2000 et EUNIS

Évaluation de l’état de conservation des habitats

La démarche générale a été la suivante : dans un premier temps, les habitats ont été définis afin de préciser leurs caractéristiques et leur fonctionnement.

L’état de conservation favorable a ensuite été défini pour chaque habitat. Cette définition d’état favorable était nécessaire pour établir des indicateurs adaptés aux habitats évalués et pouvoir comparer l’état de conservation de ces habitats à l’état de conservation favorable défini. Ainsi, des indicateurs portant sur la composition, la structure, les fonctions et les altérations de l’habitat ont été sélectionnés à partir de recherches bibliographiques pour chaque habitat. Ils ont ensuite été adaptés dans un souci de praticité sur le terrain. Les listes d’indicateurs obtenues ne se veulent donc pas exhaustives et peuvent être discutées.

Figure 2 : Échelle d’évaluation de l’état de conservation d’un habitat

Les résultats obtenus donnent lieu à une note pour chaque indicateur, puis à une note globale par habitat. Cette note globale est obtenue en partant d’une note initiale de 100, la note pour chaque indicateur est ensuite soustraite. En fonction de cette note, l’habitat évalué se trouve dans un état de conservation dégradé, altéré ou favorable, la dernière catégorie constituant l’objectif à atteindre.

Parmi les habitats évalués dans cette étude, sont considérés :

Figure 3 : Notes obtenues pour les habitats du Mas Neuf du Vaccarès (sur 100)

L’état de conservation des placettes réalisées sur le site du Mas Neuf du Vaccarès est cartographié afin de repérer les placettes dans un état altéré ou dégradé et de focaliser les efforts de gestion.

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Figure 4 : Carte de l’état de conservation des 96 placettes réparties sur le Mas Neuf du Vaccarès

 

Margot Baillin
AgroParisTech Centre de Nancy (ex-ENGREF) – Dominante d’approfondissement : Gestion des milieux naturels
[email protected] [4]

 

Maître de stage de Margot Baillin :
Laetitia Poulet
Chargée d’étude faune flore habitats et Adjointe au chef de pôle Gestion des terrains naturels au Parc naturel régional de Camargue
[email protected] [5]

 

[1] [6] Maciejewski, L., 2016. État de conservation des habitats forestiers d’intérêt communautaire, Evaluation à l’échelle du site Natura 2000, Version 2. Tome 2 : Guide d’application (Rapport SPN 2016-75). Service du patrimoine naturel, Muséum national d’Histoire naturelle.