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Mnemiop’See : le réseau de surveillance du cténaire invasif Mnemiopsis leidyi

Rappelez-vous, nous vous parlions en juin dernier d’une étude menée par Guillaume Marchessaux sur la prolifération du cténaire Mnemiopsis leidyi dans les étangs de Berre et de Camargue. (Cf. article de la Lettre des lagunes de juin 2019  [1])

Quelques informations sur cette espèce exotique envahissante

Mnemiopsis leidyi A. Agassiz, 1865 est un cténaire (classe des Tentaculata, ordre des Lobata) endémique des côtes atlantiques américaines : côtes Amérique du Sud, Golfe du Mexique et baie de Chesapeake et qui colonise principalement les estuaires, les lagunes ou les mers intérieures. Certainement transporté depuis le golfe du Mexique dans les eaux de ballasts de navires de commerce Mnemiopsis leidyi est apparu en Mer Noire en 1982. Il s’est depuis répandu en Mer Caspienne, en Mer de Marmara et en Méditerranée (Mer Egée, Mer Adriatique, Bassin nord-occidental) en suivant la circulation hydrodynamique ou par transport maritime à nouveau. Plus récemment, une seconde vague d’invasion a été observée dans le Nord de l’Europe, en 2005 en Norvège et en Mer Baltique. Les organismes proviendraient dans ce cas de la côte Est des Etats-Unis (Baie de Chesapeake) alors que les populations méditerranéennes seraient originaires du Mexique. Sur les côtes méditerranéennes françaises, M. leidyi a été identifié pour la première fois dans l’étang de Berre en 2005. Cependant, Pascal Contournet (com. pers.) indique lors de notre étude en avoir observé en Camargue dès 1996. Mnemiopsis est présent de façon épisodique dans les étangs de Le Grec et Salses-Leucate en 2009/2010, de Bages-Sigean et dans l’étang de Biguglia (Corse). Enfin, d’autres observations ont été faites dans l’étang de Villepey (Fréjus) en 2011 (Julien Caucat, com.pers.) et dans la baie de Villefranche-sur-Mer.

Mnemiopsis leidyi © Guillaume Marchessaux

Les conclusions de la thèse de Guillaume Marchessaux montraient que Mnemiopsis montrait une forte capacité de reproduction, une faculté d’adaptation et une croissance rapide qui sont les clefs d’une invasion réussie ! De plus la prolifération de ce cténaire engendrait une gêne et un manque à gagner importants pour les pêcheurs artisanaux. Et après cette étude ?

Créer un réseau de surveillance du cténaire invasif Mnemiopsis leidyi : le programme Mnemiop’See

Guillaume Marchessaux et Bruno Belloni, tous deux biologistes marins, ont créé une association intitulée See The Sea dont l’objectif est de piloter et contribuer à des programmes scientifiques sur les milieux aquatiques (Cf. site web  [2]).

Le programme de sciences participatives Mnemiop’See, porté par le pôle See The Sea Research, a pour objectif de créer un réseau de surveillance du cténaire invasif Mnemiopsis leidyi dans les milieux côtiers français.

Ce programme de sciences participatives nous permettra de faire un état des lieux de la distribution spatiale et la dynamique de population de Mnemiopsis et, de suivre sa possible expansion géographique pour mieux appréhender sa gestion.

Comment signaler la présence ou l’absence de Mnemiopsis leidyi ?

Le but premier de ce réseau est de collecter des informations sur la présence/absence de Mnemiopsis leidyi au cours du temps.

Tout le monde peut y participer ! Nous recherchons donc des observateurs réguliers (scientifiques, gestionnaires, baigneurs, pêcheurs, plaisanciers) qui pourraient signaler régulièrement (2 fois par saison) la présence de Mnemiopsis.

Pour signaler la présence/absence de Mnemiopsis leidyi, il vous suffit de remplir le formulaire d’observation Mnemiop’See, en cliquant sur le lien suivant [3] (temps de remplissage : 5 minutes) :

Et les résultats ?

See The Sea Research publiera régulièrement les résultats de ce programme sur son site web. Depuis le lancement de Mnemiop’See début août 2019, nous avons déjà eu une nouvelle signalisation de Mnemiopsis leidyi… son expansion continue !

La création de ce réseau permettra de sensibiliser le public aux invasions biologiques et permettra de créer une dynamique commune pour la gestion de cette espèce invasive !

 

Guillaume Marchessaux |Chargé de recherche bénévole, See The Sea Research

Bruno Belloni | Ingénieur d’études bénévole, See The Sea Research

Email : [email protected] [4]

Site web  [2]