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Montage d’un observatoire du milieu marin dans le golfe de Fos

L’Institut Écocitoyen [1], soutenu par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la ville de Fos-sur-Mer, s’est vu confier le projet du montage d’un observatoire du milieu marin dans le golfe de Fos. Celui-ci se trouve à l’étape finale de la réalisation d’un cahier des charges opérationnel et fonctionnel visant à définir les contours de ce futur observatoire. Il aura pour principaux objectifs de centraliser et bancariser les données environnementales, de maintenir des capacités d’études suffisantes, ou encore de promouvoir les besoins en connaissances scientifiques et de répondre aux questionnements des usagers. Ce sont ainsi plus d’une vingtaine d’acteurs du territoire (Agence de l’Eau, collectivités, scientifiques, gestionnaires, opérateurs économiques et industriels, usagers de l’environnement et services de l’état) qui ont été réunis par l’Institut Écocitoyen tout au long de cette année, pour définir et établir le contenu (missions, moyens, périmètre,…) de ce cahier des charges, qui a été validé lors du dernier comité de pilotage, le 24 novembre 2022 pour un lancement en 2023.

Le golfe de Fos abrite, en effet, le plus grand port français (Grand Port Maritime de Marseille-Fos, GPMM). Il est fortement industrialisé (sidérurgie, pétrochimie, raffinerie, énergie, cimenterie, incinérateurs…) et bordé par 4 communes (Port-Saint-Louis-du-Rhône, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Martigues) qui rassemblent près de 100 000 habitants. Les pressions des activités humaines sur l’environnement marin y sont donc très importantes, à la fois par les rejets industriels, par le trafic maritime, sa position entre l’embouchure du Rhône et l’étang-de-Berre dont il reçoit en partie les eaux, ou encore par les transferts de contaminants des sols ou de l’air.

À sa création en 2010, l’Institut Écocitoyen y a pourtant constaté l’absence de données cohérentes ou répondant aux questions citoyennes, que ce soit dans les eaux, les organismes marins, ou même les sédiments. Suite aux actions d’acquisition de connaissances scientifiques menées depuis 10 ans, l’Institut a pris une place centrale dans l’étude du milieu marin dans le golfe de Fos. Il a par exemple réalisé une estimation de la contamination chimique des poissons [2], de l’impact d’une friche industrielle dans le canal de Caronte [3], ou encore une évaluation globale des impacts des rejets d’eaux chlorées industrielles [4] (FOS-SEA). Par ailleurs, l’accident survenu sur le site de KemOne en juillet 2020, qui a conduit au déversement de 300 m³ de chlorure ferrique en mer, a également démontré l’absence de centralisation ou de coordination des efforts de suivi environnemental post-accidentel à moyen et long-terme. L’Institut Écocitoyen en avait alors pris la charge par des échanges avec l’industriel et les collectivités, ainsi que par ses propres observations, mesures et analyses (Cf. Document pdf). [5] Cela a notamment conduit à une réunion de suivi et d’échanges avec les acteurs concernés.

Les lacunes en matière de connaissance de l’état du milieu marin dans le golfe de Fos et de centralisation des données ont été partagées par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et la Métropole Aix-Marseille-Provence qui ont ainsi confié à l’Institut Écocitoyen le soin de définir et monter cet observatoire, permettant d’assurer une action collégiale, compétente et pérenne.

 

L’Institut Écocitoyen est une association dont les missions principales sont l’acquisition de connaissances scientifiques autour des questions sanitaires et environnementales, la transmission de ces savoirs et l’organisation d’actions de surveillance et de protection de l’environnement. Pour la première fois, citoyens, élus, industriels et scientifiques collaborent à un projet commun à l’échelle d’un territoire.

1er COPIL organisé le 23/03/22 à la Maison des Arts à Fos-sur-Mer © S.Alastra/Institut Écocitoyen

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Périmètre envisagé pour le futur observatoire du golfe de Fos

Vue sur le port industriel de Fos © J.Dron/Institut Écocitoyen

Rejet de chlorure ferrique suite à l’accident sur le site de Kem One en juillet 2020  (à gauche) © A.Austruy/Institut Écocitoyen et dépôt d’agglomérats de Fe(OH)3 encore présents 2 mois plus tard (à droite) © C.Cerboni/FNPSA

Prélèvement d’eau dans le golfe de Fos pour la mesure des sous-produits de chloration (projet FOS-SEA) à gauche & Prélèvement de sédiments pour la mesure des sous-produits de chloration (Projet FOS-SEA) à droite © J.Dron/Institut Écocitoyen

Prélèvement de la micro-couche de surface dans l’étang de l’Estomac (Fos-sur-Mer) pour la mesure des tensio-actifs (projet SURFACTs) © J.Dron/Institut Écocitoyen

Un volontaire du programme VOCE (Volontaires pour l’Observation Citoyenne de l’Environnement) participe aux mesures hydrologiques dans le golfe de Fos © M.Périot/Institut Écocitoyen