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Moustiques et développement durable

Retour sur le colloque de restitution du projet LIFE+ IMCM

Date de publication : 19/06/2014

 

Après l’organisation des séminaires de restitution intermédiaires, l’un à Montpellier (Hérault), en octobre 2011, et l’autre à Fort-de-France (Martinique), en octobre 2012, le colloque de restitution finale du projet LIFE08/ENV/F/000488, intitulé « Lutte contre les moustiques nuisants ou vecteurs de maladies : proposition d’une gestion intégrée compatible avec le développement durable » (acronyme : IMCM  pour Integrated Mosquito Control Management), s’est tenu les 23 et 24 octobre 2013 en terres montpelliéraines.

Supporté par la Commission européenne dans le cadre du programme LIFE+ « Politique et gouvernance pour l’environnement », ce projet collaboratif d’une durée de 3 ans ½ (2010-2013) était porté par cinq partenaires français, tous opérateurs publics de démoustication et de lutte antivectorielle (LAV), à savoir : l’EID Méditerranée, l’EID Rhône-Alpes, les Conseils généraux de la Martinique, de la Guyane et de la Corse-du-Sud.

C’est sur le site de Sup-Agro, à Montpellier, que près de 200 participants de 20 nationalités différentes se sont réunis pour découvrir et débattre des résultats du projet, qui ont permis :

 

Un volet spécifiquement dédié à l’évaluation des effets non intentionnels des pratiques de démoustication sur l’Homme et l’environnement

Dans un contexte de stratégie intégrée, l’évaluation du risque environnemental des pratiques de démoustication, ainsi que du risque d’exposition des applicateurs aux biocides, est un enjeu prioritaire.

En effet, instaurer une lutte intégrée contre les moustiques, compatible avec le développement durable, rend indispensable de mieux connaître les effets non intentionnels, de les maîtriser et de les réduire chaque fois que possible. Cette démarche permet de répondre et aussi de dépasser les exigences réglementaires, pouvant, en particulier, constituer une part importante des études d’incidence sur les sites Natura 2000.

Ainsi, la Tâche n° 5 du projet avait pour objectif, notamment, de mettre en œuvre une série de procédures basées sur des méthodologies déjà éprouvées, visant à collecter dans l’espace et dans le temps des données pertinentes sur la qualité des milieux naturels, essentiellement en zones rurales, mais aussi périurbaines et urbaines, soumis aux opérations de lutte contre les moustiques nuisants ou vecteurs, afin d’en surveiller les effets.

Deux compartiments de l’environnement ont été pris en compte : le milieu aquatique et le milieu terrestre. Les méthodologies auxquelles il a été fait appel sont, pour la plupart, originales et adaptées. Elles ont été mises à l’épreuve sur des territoires aux caractéristiques parfois très spécifiques de chacun des partenaires avant d‘être adoptées en tant qu’éléments intrinsèques de leur stratégie de lutte.

 

Evaluation des effets non intentionnels sur les milieux aquatiques

Les méthodes retenues ont permis d’évaluer les effets des biocides (larvicides ou autres) sur les arthropodes aquatiques non cibles dans les milieux à submersion temporaire. Elles ont été élaborées dans le cadre de collaborations précédentes entre les partenaires et des institutions de recherche.

Formation in situ du personnel par le prestataire (INRA Rennes), en Martinique, février 2011. Formation in situ du personnel par le prestataire (IMBE), en Corse-du-Sud, en 2010.
Crédits photos : EID Méditerranée  

Des zones représentatives chez chaque partenaire ont fait l’objet de mesures de biodiversité et d’abondance des populations avant et après traitement (indice SPEAR, biomarqueurs d’exposition activités enzymatiques type chitobiase). L’expertise extérieure a été assurée par l’INRA de Rennes (Dr L. Lagadic, Equipe écotoxicologie et qualité des milieux, UMR 985 INRA-ENSAR) et l’IMBE de Marseille (Dr E. Franquet, Equipe écologie des eaux continentales, UMR CNRS/IRD, Université Paul-Cézanne).

 

Evaluation des effets non intentionnels en milieu terrestre

Plusieurs méthodologies ont été proposées.

La première a permis d’évaluer les effets non intentionnels des biocides sur les abeilles, prises ici en tant que sentinelles de l’environnement, afin d’évaluer en condition réelleleur sensibilité vis-à-vis des substances utilisées en LAV. Cette méthode comprend également des échantillonnages multiples et variés sur les milieux environnant les ruchers, afin de caractériser les niveaux de contamination. Ces travaux ont été menés en collaboration avec le CTIS de Lyon (Dr J. Devillers) et l’ACTA de Paris (Dr A. Decourtye)

Rucher de 4 ruches équipées de cadres pour faciliter les relevés de mortalité, dans le Gard. Rucher de 7 ruches équipées de cadres pour faciliter les relevés de mortalité, en Martinique.
Crédits photos : EID Méditerranée  

La seconde a combiné plusieurs méthodes d’échantillonnage connues, afin d’évaluer les effets des adulticides sur les arthropodes terrestres (coléoptères) et les araignées. La sensibilité des organismes aux biocides a été testée sur site en étudiant la dynamique de population des différents peuplements échantillonnés soumis à des traitements. Les arthropodes ont été collectés à l’aide de pièges de Barber (gobelets enfoncés dans le sol), permettant de capturer la faune rampante. Ces travaux ont été conduits avec une assistance extérieure (Dr B. Dodelin).

La troisième méthodologie concerne le suivi de l’impact des engins de traitement terrestre sur la végétation. Différentes mesures ont été réalisées avant et après passage d’engin, sur des transects de 50 m de longueur et de 2 m de largeur : inventaire de la végétation, ainsi que sa hauteur et son état, mesures topographiques (dGPS) du sol, hauteur d’eau, suivi photographique. L’impact est évalué à court terme (le jour même) et à long terme (relevés mensuels).

Enfin, la dernière méthodologie a concerné le suivi de l’impact du dérangement occasionné sur les oiseaux par les opérations de traitement. Cette réflexion a été menée afin d’anticiper d’éventuelles mesures d’atténuation en fonction de la patrimonialité des stations d’espèces concernées. Le dérangement a été évalué à l’occasion de traitements tests, par comptage des oiseaux à court terme (immédiatement après passage de l’engin de traitement), à moyen terme (1 à 2 jours après) et à long terme (relevés mensuels).

 

Les Actes du colloque disponibles et des publications associées

Publiés fin mai, les Actes du colloque de restitution du projet européen « IMCM /LIFE+ » sont disponibles sur le site web du projet (www.lifeplusmoustique.eu [1]). Le document reprend la douzaine de présentations relatives à l’exécution des 5 tâches du projet, ainsi que les propos in extenso d’une table ronde sur les défis de demain dans ce domaine.

>> Télécharger les actes [2]

 

 

Des pratiques bonnes et chartées pour la démoustication

Les élus des collectivités et opérateurs publics partenaires du projet européen « IMCM / LIFE + » (www.lifeplusmoustique.eu [3]) ont validé un Guide des bonnes pratiques de la démoustication et signé une charte ayant valeur d’engagement. Ce guide est un dispositif normatif que suivront scrupuleusement (ce qui est, de fait, déjà le cas) les opérateurs partenaires et qui a vocation à être répliqué par tous autres services de contrôle et de lutte, en France et en Europe.

>> Télécharger le guide [4]

>> Télécharger la charte des opérateurs [5]

 

Un (autre) guide des bonnes pratiques… de l’eau

Prévenir plutôt que guérir : c’est la raison d’être d’un tout nouveau « Guide des bonnes pratiques de l’eau », rapporté à la problématique des moustiques, qui consiste, après présentation des nécessités et enjeux, à récapituler via une demi-douzaine de fiches toutes les situations de mises en eau (artificielles, surtout), promptes à fabriquer du moustique.

>> Télécharger le guide [6]

 

 

L’ensemble des documents relatifs au projet « LIFE+ / IMCM » sont à télécharger via :

le site web du projet  [1]

le site web de l’EID Méditerranée [7]

 

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter les personnes suivantes :

Coordinateur du projet : Christophe LAGNEAU, Directeur recherche et développement, EID Méditerranée ([email protected] [8]).

Gestionnaire du projet : Réda TOUNSI, Responsable Pôle études et prospective, EID Méditerranée ([email protected] [9]).

Coordinateur national de la Tâche n° 5 : Benoit FRANCES, Chargé de projet Environnement, EID Méditerranée ([email protected] [10]).