Groupe d’évaluation scientifique et technique (GEST) de la Convention de Ramsar, 2025
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A l’occasion de la COP 15 Ramsar [2], le Groupe d’évaluation scientifique et technique (GEST) de la Convention de Ramsar a publié son désormais habituel rapport sur l’état des zones humides dans le monde : Perspectives mondiales des zones humides 2025 : Valoriser, conserver, restaurer et financer les zones humides [1].
La 3eme édition des « Perspectives mondiales des zones humides » (après 2018 [3] et 2021 [4]) propose les données économiques et scientifiques les plus récentes sur la perte, la dégradation des zones humides et les mesures urgentes nécessaires pour inverser les tendances. Elle s’intéresse particulièrement à la valeur des services rendus par les zones humides, au coût de leur dégradation et aux efforts financiers nécessaires pour les conserver ou les restaurer.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Dans ce rapport, le GEST tire la sonnette d’alarme ! Les zones humides continuent de disparaître plus rapidement que n’importe quel autre écosystème et sans actions urgentes et coordonnées, 20% des zones humides restantes pourraient être détruites avant 2050. Cette disparition s’accompagnerait de conséquences économiques et sociales massives ! Elle représenterait en effet la perte de 39.000 milliards de dollars en services bénéficiant aux populations, à l’économie et à la nature.
Quatre pistes sont identifiées pour inverser la perte des zones humides :
- Intégrer la valeur des zones humides dans le processus décisionnel– traiter les zones humides comme une infrastructure essentielle pour les modes d’occupation des terres, l’eau et la planification économique.
2. Reconnaître que les zones humides sont essentielles au cycle mondial de l’eau– pour leur rôle en matière de stockage, filtrage et régulation de l’eau.
3. Tenir compte des zones humides dans les mécanismes de financement innovants – y compris les marchés du carbone, les obligations favorables à la résilience (resilience bonds) et la finance mixte.
4. Mobiliser les ressources publiques et privées pour la restauration des zones humides – au moyen de partenariats qui financent l’action sur le terrain et soutiennent les communautés locales.
En résumé : Les zones humides sont vitales pour la santé de la planète et la prospérité de l’humanité. Une action immédiate aux niveaux mondial, national et local est nécessaire pour conserver ce qui reste, restaurer ce qui a été perdu et mobiliser des financements durables pour l’avenir.
Faits et chiffres
- Depuis 1970, 22 % des zones humides ont disparu, ce qui équivaut à plus de 400 millions d’hectares (superficie de la Suisse ou un demi-milliard de terrains de football). Soit un rythme de 0,52 % par an sur les 50 dernières années.
- 25 % des zones humides restantes sont en mauvais état écologique. Plus particulièrement en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique.
- Les zones humides couvrent actuellement environ 6 % de la superficie terrestre mais contribuent à plus de 7,5 % du PIB mondial via les services qu’elles fournissent : eau propre, protection contre les inondations, sécurité alimentaire et stockage du carbone…
Ce qu’il faut retenir
- Les zones humides sont en train de disparaître et de se dégrader à grande échelle, avec des conséquences alarmantes.
- Le coût de la perte des zones humides est considérable et ne cesse d’augmenter.
- Des zones humides en bon état sont essentielles pour la sécurité de l’eau, du climat et de l’alimentation.
- La restauration est urgente, mais la prévention est plus rentable.
- Des solutions favorables à la nature pour les zones humides existent déjà et donnent des résultats.
- Les zones humides sont sous-évaluées dans les processus décisionnels.
- Le sous-investissement est le principal obstacle à l’action.