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Réactualisation de l’inventaire des herbiers aquatiques sur le site des Salins d’Hyères (83)

Un site de conservation des hydrophytes patrimoniaux

Date de publication : 20/01/2014

 

© S. Baudoin

Dans le cadre des premiers diagnostics écologiques réalisés en 2003 pour l’élaboration du plan de gestion des Salins d’Hyères et du DOCOB, un travail a été mené concernant la végétation aquatique et les conditions physico-chimiques[1] [1].

La mission confiée en 2013 à M. Nicolas BOREL visait à réactualiser les données et les comparer, dans la mesure du possible, aux précédents résultats afin d’une part de connaître l’influence des effets d’une gestion hydraulique visant à optimiser la biodiversité et d’autre part de comparer les données recueillies aux objectifs du plan de gestion par une analyse critique.

Cet inventaire, grâce à une prospection fine de l’ensemble des pièces d’eau (effort d’échantillonnage : 13 journées) a permis de relever un nombre limité d’espèces (5 au total) mais hautement spécifiques aux conditions halophiles du site d’étude. Ces découvertes représentent des niveaux d’enjeu très différents en termes de patrimonialité selon les espèces mais qui révélent le site des Salins d’Hyères comme un des rares sites de conservation des hydrophytes halophiles au niveau national voir mondial pour certaines espèces, comme l’Althénie filiforme (Althenia filiformis), la Characée en queue de renard (Lamprothamnium papulosum), La Tolypelle des marais salants (Tolypella salina). Ces nouvelles espèces sont donc venues compléter la localisation de la Ruppie spiralée (Ruppia cirrhosa) et de la Ruppie maritime (Ruppia maritima).

Ruppie spiralée © N. Borrel

Ruppie maritime © N. Borrel

Althénie filiforme © N. Borrel

Tolypelle des marais salants © N. Borrel

Les observations anciennes de Characées de 1922 avaient notées Chara canescens et Chara aspera sur le site. Compte tenu des cortèges et des habitats existants, elles pourraient être encore présentes sur le site au gré de conditions plus pionnières.

Il est à noter qu’aucune espèce de bryophyte recherchée du genre Riella n’a été détectée sur le site d’étude. Les biotopes favorables semblent peu ou pas représentés sur le site (le taux de salinité semble trop important pour leur développement).

 

Les enjeux représentés par les espèces patrimoniales sont localisés :

 

Compte tenu du fait que la méthode de 2003 n’était pas reproductible en 2013, de nombreux biais sont apparus pour comparer les résultats entre ces deux campagnes de suivi. De fait, il semble très délicat d’esquisser des tendances d’évolution des herbiers.

Néanmoins, au niveau qualitatif, la présence/absence des herbiers par partènement peut être comparée. Dans ce cas, tous les herbiers notés en 2003 sont encore présents à l’heure actuelle. Il n’y a donc pas eu de disparition drastique des herbiers (Habitat Natura 2000 d’intérêt communautaire prioritaire UE 1150* « Lagunes côtières* »).

Dans ces préconisations M. BORREL a défini des modalités de suivi de sites. Une discussion engagée avec les techniciens et la LPO a permis par ailleurs de retenir une gestion triennale d’assecs sur les secteurs à enjeux des Vieux Salins afin de favoriser les Characées coloniales, mesures compatibles avec les objectifs ornithologiques.

 

  • En savoir plus

Fiche de synthèse de la réactualisation [2]

Rapport d’étude [3]

 

  • Contact

Maître d’ouvrage de l’étude : Service environnement, Toulon Provence Méditerranée

Frédérique GIMOND-LANTERI, [email protected] [4]

Mathieu LASCEVE, [email protected] [5]

Les relevés ont été effectués par l’équipe de gestion de TPM avec l’appui du Parc national de Port-Cros.

 


[1] [6]Charpentier A., Willm L., Duborper E. & Thibault M., 2003. – Diagnostic écologique des anciens salins d’Hyères – Partie 1 : Végétation aquatique et conditions physico-chimiques. Parc national de Port-Cros, Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, Station Biologique de la Tour du Valat, 17 pp + annexes.