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Roselières littorales d’Occitanie : état d’avancement du projet

Depuis 2019, les gestionnaires des roselières littorales d’Occitanie se sont réunis autour d’un projet commun de conservation à long terme : le projet « Roselières » [1] porté par l’ADENA jusqu’en 2022. Au total, 16 structures gestionnaires et 18 partenaires techniques et financiers sont ainsi rassemblés autour de 4 axes afin d’agir ensemble pour la conservation des roselières littorales et des espèces inféodées, à une échelle cohérente et fonctionnelle.

Née d’un besoin commun d’harmoniser et de mutualiser les données par les gestionnaires, leur disponibilité et la mobilisation des partenaires scientifiques auront permis au bout de deux ans de produire, d’ores et déjà, une série de nombreux résultats.

Identification des sites concernés, cartographie des roselières, étude de l’exploitabilité des données, analyse des protocoles existants, définition d’objectifs partagés et élaboration d’un protocole d’inventaire des passereaux paludicoles hivernants ont marqué la première année du projet.

➡️ Voir notre précédente brève pour une présentation des axes du projet et de la zone d’étude [2]

Proposition d’un protocole commun

Parmi les différents axes de travail du projet, le second s’attache à l’élaboration d’un protocole commun de suivi des roselières. Ainsi en 2019, une analyse permettant de comparer et d’analyser les protocoles de suivis des roselières les plus récurrents sur le littoral de l’Occitanie a été menée.

Le protocole ROSELIERES, élaboré à la suite de cette analyse, a tenu compte des objectifs partagés, des contraintes techniques et budgétaires des différentes structures gestionnaires, ainsi que du contexte de dégradation de la biodiversité et des risques climatiques à venir. Ce protocole est avant tout une boîte à outils mise à disposition des gestionnaires, dont le socle commun permet d’évaluer le bon état de fonctionnement de la roselière en caractérisant sa capacité d’accueil pour l’avifaune paludicole patrimoniale et sa vulnérabilité face aux risques climatiques, afin de mettre en œuvre une gestion adaptée pour sa conservation à long terme.

Afin de tester son efficacité et d’identifier clairement les coûts inhérents à cette nouvelle méthode de diagnostic, le protocole ROSELIERES a été appliqué sur 6 sites répartis sur le littoral de l’Occitanie au cours du printemps 2020. Le CEN Occitanie a également appliqué le protocole ROSELIERES sur 3 sites, permettant d’augmenter la diversité de sites étudiés. Après une application sur 82 patchs de roselières différents, l’analyse des 738 quadrats et 246 transects confirment l’efficacité et la robustesse du protocole dans l’évaluation du bon état de fonctionnement des roselières littorales d’Occitanie.

Le protocole ROSELIERES a été présenté le 28 janvier lors du « Café GENial » [3] organisé par l’ARB Occitanie.

« Focus avifaune paludicole » : Évaluer le potentiel d’accueil, mettre en place une méthode d’inventaire des hivernants et caractériser la ressource alimentaire

En 2020, conjointement à l’application du protocole ROSELIERES, des suivis avifaunistiques ont également été réalisés. L’objectif est de répondre aux attentes reprises dans l’axe 1 mais aussi de comparer le bon état de conservation théorique de la roselière pour l’accueil de l’avifaune paludicole en période de reproduction (obtenu à partir des caractéristiques structurales mesurées lors du protocole ROSELIERES) au cantonnement des mâles chanteurs contactés au cours de transects.

Parce que les enjeux des roselières pour l’avifaune paludicole ne se limitent pas uniquement à la période de reproduction, cette seconde année a permis de poursuivre le renforcement du protocole d’inventaire des passereaux paludicoles hivernants.

Afin de mieux comprendre et caractériser le potentiel d’accueil avifaunistique des roselières, le volet « caractérisation de la ressource alimentaire » a été renforcé. Un nouveau protocole de capture à l’aide de pièges PolytrapTM et de quadrats à vue a été élaboré sur la base du premier protocole proposé en 2019. Ce dernier est complété par l’étude du régime alimentaire des espèces paludicoles patrimoniales sédentaires au cours des quatre saisons par metabarcoding. Ces deux études sont réalisées conjointement sur trois roselières : Vagaran-Boulas (Salines de Villeneuve), la RNN de l’Estagnol et la Tour Carbonnière.

Quel avenir pour les roselières littorales dans un contexte de changement global ?

Avifaune paludicole, ressource alimentaire, structure et état de conservation de la roselière sont intimement liés au fonctionnement hydrologique du site. Or, dans un contexte de changement global, les roselières et les espèces inféodées seront confrontées au problème de raréfaction de la ressource en eau, aux risques de submersion marine et aux risques d’intrusions salines.

Pour cette dernière année, un temps important sera donc consacré à l’étude de l’avenir des roselières littorales face aux risques climatiques. Pour parvenir à une priorisation des sites face aux différentes menaces identifiées, quatre thématiques sont étudiées :

A l’issue de ces actions, une priorisation des roselières face aux changements climatiques et une interprétation de leur fonctionnalité future au niveau régional seront proposées.

Renforcement de la communication : Sensibilisons à la conservation des roselières

L’application du projet pédagogique mené en 2019/2020 sur 2 classes primaires de Marseillan a permis de tester le programme et les outils élaborés en 2019. Les partenaires du projet ont très pertinemment pointé pendant la première année l’intérêt d’étendre ce test sur d’autres territoires que la RNN du Bagnas vu l’emprise régionale du projet Roselières. C’est pourquoi, après accord du Comité de Pilotage, nous avons lancé un appel à candidatures afin de proposer aux différentes structures partenaires d’animer ce programme pédagogique sur leur territoire pour l’année 2020-2021. Six structures gestionnaires ont été retenues sur les 4 départements que couvre le projet. Une journée de formation a été organisée afin de leur transmettre la malle pédagogique numérique.

Le 18 juin 2020, le Comité de Pilotage a voté un accroissement de la communication afin de valoriser le projet à sa juste valeur. Ainsi, le projet bénéficie de meilleurs moyens d’actions pour sensibiliser le grand public, notamment depuis l’arrivée d’une chargée de communication dans l’équipe projet.

Accompagnée par le CPIE Bassin de Thau, l’ADENA développe depuis 2020, différents supports de communication : livret jeux, vidéo roselières, exposition photo (à venir en 2021)… En 2020 et 2021, l’ADENA a également proposé une exposition « Immersion Roselières » dans le cadre des JMZH.

Découvrez dès maintenant la vidéo du projet [5] réalisée par Alexis Fourny et Albin Loyal pour l’ADENA avec le soutien du CPIE Bassin de Thau et de la LPO Occitanie :

Parce que la conservation des roselières ne pourra se faire qu’en passant également par la sensibilisation d’un large public à ses services rendus et ses rôles, découvrez la nouvelle vidéo de Marie Wild [6] aux côtés de Brigitte Poulin, Chef du département Écosystèmes à la Tour du Valat, réalisée dans le cadre de « biodiversité tous vivant ! » :

Clara Rondeau

[email protected] [7]