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Rude hiver 2012 sur les lagunes et pour les flamants roses…

Retour sur les conséquences de la vague de froid

Les lagunes sont restées gelées pendant une dizaine de jours par endroit, la glace gagnait du terrain alors qu’il restait de moins en moins d’espace pour que les espèces laro-limicoles puissent se nourrir convenablement.

 

Combiné aux très basses températures, ce manque d’accès à la nourriture s’est avéré fatal pour un grand nombre d’individus hivernant sur les lagunes du Languedoc-Roussillon et de PACA. Les lagunes de Corse ont en revanche été épargnées par le gel, mais les abords des lagunes ont été recouverts pendant plusieurs jours de neige abondamment tombée sur l’île.

 Flamant rose en période de gel sur le They de la gracieuse - crédit GPMM 

Flamant rose au They de la gracieuse durant la vague de froid
Crédit photo : Roland Komino et Thierry Gomar – GPMM

 

 

Recenser et analyser les flamants roses victimes du froid…et soigner les blessés

Le 9 février 2012, à la Tour du Valat, les chercheurs ont lancé un appel aux structures de protection de la nature et gestionnaires de milieu lagunaire pour participer au recensement des flamants/ibis et spatules victimes du grand froid.

 

La Tour du Valat s’est proposée pour la collecte de cadavres de flamants afin d’estimer le nombre d’oiseaux touchés par ces conditions climatiques et réaliser des prélèvements.

 

De Gruissan dans l’Aude à Port-St Louis dans les Bouches du Rhône, les informations affluent et les médias s’empressent de faire état des ramassages de cadavres (voir articles ci-contre). Des agents de services publiques, des membres de l’ONCFS se sont mobilisés par ce grand froid pour récupérer les corps accessibles depuis le rivage des étangs littoraux.

 

Les flamants et autres espèces retrouvés blessés ont été soignés, nourris et acheminés vers le centre de soins du parc ornithologique du Pont de Gau en Camargue (voir article ci-contre). Le 10 février, 16 flamants roses avaient déjà été accueillis au centre de soin dont une dizaine avaient été rapatriés d’urgence depuis Gruissan dans l’Aude.

 

A défaut de pouvoir les alimenter avec des petits crustacés, ils ont été nourris avec un mélange d’eau, de brisures de riz et de croquettes pour chien qui présentent un apport protéique intéressant. (Voir l’article de la Provence du 10 février [1])

 

Une mortalité qui ne mettra pas en danger la population de flamants roses

Au moins 1000 flamants ont été trouvés morts entre l’Etang de Berre à l’est et l’Etang de Canet à l’ouest. Plus de 200 individus ont été analysés (âge, sexe, taille, poids) et des prélèvements ont été effectués sur une cinquantaine d’individus pour rassembler des données en vue d’études génétiques, d’isotopes, cosmétiques, de parasites (malaria et cestodes) et physiologiques.

 

Heureusement cette vague de froid n’aura pas de conséquence sur le maintien des effectifs de cette population de flamants roses se reproduisant principalement en Camargue (plus de 30 000 individus en Méditerranée).

 

Ces chiffres de mortalité par le froid sont moindre comparés à ceux de la vague de froid de 1985 qui avait décimé 3000 flamants et avait donc fortement affecté la population vivant en Camargue qui comptait à cette époque 8000 individus. (Lire l’article de la Provence du 16/02/2012) [2]

 

Les lagunes gelées par Océanides

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