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« Sagno, Sagnié » : rénovation du toit de sagne de la cabane de gardian

Inauguration le 30 mai 2013 au Musée de la Camargue, sur le sentier de découverte du Mas du Pont de Rousty

Date de publication : 01/07/2013

 

« Sagno et sagnié » est un programme en 3 saisons conçu autour du chantier de rénovation du toit en roseau de la cabane de gardian du sentier du mas du Pont de Rousty. Il est financé par ArcelorMittal et le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Après la coupe du roseau (sagno) et la fabrication des manons (bottes de roseau), un couvreur professionnel a rénové entièrement le toit de la cabane de gardian sur le sentier du Mas du Pont de Rousty.  Ce chantier participatif  était ouvert en mai aux membres du Conseil de Parc et aux employés d’ArcelorMittal qui ont pu contribuer à la rénovation du toit de roseau.

Au programme de cette inauguration très conviviale : accès à la cabane en calèche avec les Attelages du Pays d’Arles, accueil par les musiciens et chanteurs du Groupe Ermafroditi, inauguration officielle, pique-nique et balade contée par Lise Gros.

 

  

 

Crédit photo : Dindeleux/TOUR DU VALAT

 

Informations au Musée de la Camargue

Tél : 04 90 97 10 82, e-mail : [email protected] [1]

 

Guide d’utilisation de la malle pédagogique  « Découvrons la Camargue » réalisé par le Parc naturel régional de Camargue [2]

 

Extraits de la Fiche n°10 « Cabane traditionnelle » :

Architecture du roseau en Camargue
Le roseau (phragmis communis) donnait lieu à deux récoltes. Coupé vert en juillet puis tronçonné, il sert à l’alimentation du bétail (pointe des tiges) et à sa litière (base des tiges). Coupé sec (il est alors appelé sagno) pendant l’automne et l’hiver, il constitue le matériau de base de la fabrication des fourre (brise-vent) et de la construction des bergeries et des cabanes.
Au XIX siècle et au début du XX siècle les personnes de condition modeste — gardian, salinier, ouvrier agricole, berger, palunié — se contentent d’abris réalisés à partir des matériaux locaux, bois et roseau.
Des roseaux sont cousus par petites gerbes de dix centimètres de diamètre environ, les manons, sur une armature de bois. Le cabanier utilise deux outils très simples. Le battoir (bacèu) qui lui permet d’écarter les manons pour les coudre et d’en égaliser les rangs en frappant sur leur base, et l’aiguille, bout de bois auquel est entouré le fil végétal.
La légèreté des matériaux utilisés oblige à tenir fortement compte des contraintes climatiques. Pour donner le moins de prise possible au vent, cabanes et bergeries sont orientées nord-ouest/sud-est et elles se terminent au nord-ouest, face au mistral, en arrondi. Pour un meilleur écoulement de l’eau, les deux versants de leur toiture sont fortement inclinés (45 %).
En dehors de ces quelques constantes les cabanes présentent une grande variété : on construit au XIXsiècle aussi bien des murs en pierres, en roseaux nus ou en roseaux enduits de mortier de chaux, des toits terminés ou non par une croix, des murs avec ou sans fenêtre. Elles comportent une ou deux pièces et si elles mesurent en moyenne 4 à 5 mètres de large sur 7 à 8 de long et 3,50 mètres de hauteur, leurs dimensions peuvent être nettement plus importantes.
Dans la cabane à deux pièces, la chambre qui occupe la partie arrondie de la construction, a pour principal meuble un lit en forme de caisse, la brèsso. Elle est séparée par une cloison de roseaux de la pièce principale (salle à manger et cuisine). Pourvue d’une cheminée adossée au mur de façade, celle-ci est également très simplement meublée : une table, deux bancs, quelques étagères et coffres.
(Courrier du Parc n° 50-51 :M.-H. Sibille, nov. 1998).