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Une journée d’échanges « Agriculture et zones humides en Camargue »

Plus de 70 participants à cette journée organisée dans le cadre des Journées mondiales zones humides 2014 au Parc naturel régional de Camargue

Date de publication : 27/03/2014

 

La journée d’échanges du 21 février au Mas du Pont Rousty, co-organisée par la Fondation de la Tour du Valat via le programme Pôle lagunes et le Parc naturel régional de Camargue a connu un vif succès. Plus de 70 participants, agriculteurs, chercheurs, collectivités locales, représentants des services de l’Etat… ont eu l’opportunité de discuter sur les perspectives qui s’offrent aux agriculteurs de Camargue pour rendre leurs activités plus durables.

 

La parole aux acteurs impliqués dans l’agriculture en Camargue

Cette journée d’échanges était organisée en prolongement des journées mondiales zones humides 2014 sur le thème « zones humides et agriculture, cultivons le partenariat ! ». L’objectif était de fournir un moment d’échanges aux acteurs impliqués directement et indirectement dans l’exercice des pratiques agricoles sur les zones humides de Camargue et de réfléchir aux moyens d’assurer une agriculture viable économiquement ; en considérant les réformes de la PAC, qui soit conciliable avec les enjeux écologiques du territoire.

Les échanges en salle ont été nourris par des présentations de l’Association des Éleveurs de Taureaux de Course Camarguaise (F. Peytavin), le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive du CNRS (R. Mathevet), la chambre d’agriculture des Bouches du Rhône (B. Arsac), les éleveurs, la Fondation de la Tour du Valat (J. Jalbert et F. Mesléard), les Gîtes de France des Bouches du Rhône ( P. Carrier), l’Institut National de la Recherche Agronomique (JC Mouret), un représentant du Ministère en charge de l’agriculture (L. Percheron), le Parc naturel régional de Camargue (PNRC) (D. Olivry, R. Vianet, C. Ser, F. Letourneux), les riziculteurs (R. Mauméjean), le Syndicat des riziculteurs de France et Filière (B. Mazel).

 

Crédit photo : Marjorie Mercier – PNRC – 2014 

 

Contextes de l’exercice de la riziculture et de l’élevage

En premier lieu, un historique de la relation entre l’agriculture et les zones humides a été présenté à partir d’exemples concrets en Méditerranée et localement en Camargue (l’évolution de cette relation, les ressources naturelles pourvues, la biodiversité présente et les menaces). L’accent a été mis sur l’évolution de l’agriculture depuis les années 1970 dans le delta du Rhône, soulignant que les systèmes agricoles d’après-guerre associant notamment vigne et verger ont complètement disparu au profit de la riziculture et de l’élevage. Entre 1970 et 2000, les surfaces rizicoles ont tellement progressé qu’elles occupent désormais plus de la moitié de la Surface Agricole Utile (SAU) et l’élevage bovin est à présent dominant sur l’élevage ovin. Les systèmes d’élevage sont restés extensifs bien que les surfaces pâturées soient stables durant le même temps. La riziculture et l’élevage sont désormais deux systèmes pivots de l’agriculture en Camargue générant plus 2 000 emplois directs ou induits. Depuis les années 1990, l’agriculture s’est engagée dans des démarches de qualité (AOP et IGP), la diversification des activités (circuits courts et accueil du public), l’agriculture biologique ou encore dans des démarches de reconnaissance des races locales. Ces agricultures sont désormais confrontées à de nouveaux défis tant sur le plan écologique (gestion quantitative et qualitative de l’eau, prise en compte de la biodiversité, préservation des paysages), technique (maîtriser les intrants, adapter le pâturage et le cahier des charges sur les milieux naturels pâturés), que sur le plan économique (besoin de valorisation de la viande de taureau, filière soumise à la conjoncture internationale…).

Les présentations ont ensuite permis de discuter de la prise en compte des zones humides dans le second pilier de la Politique Agricole Commune et des nouveaux dispositifs pour accompagner les pratiques agricoles : les Mesures Agri Environnementales Climatiques (MAEC). Il est prévu que différentes activités courantes réalisées dans les zones humides soient soutenues dans ce cadre que ce soit l’élevage ou la riziculture mais avec une distribution sensiblement différentes des aides octroyées aux agriculteurs. Les agriculteurs présents ont pu manifester leurs inquiétudes vis-à-vis de ces évolutions prévues et expliquer pour eux la nécessité de mettre au cœur du débat les questions économiques.

 

Sessions thématiques sur les activités agricoles et leur diversification

Le reste de cette journée a été organisée en trois sessions distinctes :

 

1. « Agriculture et zones humides en Camargue : Bref aperçu d’une longue histoire », présentée par Jean Jalbert, Directeur de la Fondation Tour du Valat [1]

2. « Agriculture et élevage en zone humide Camarguaise », présentée par Régis Vianet, Directeur adjoint du Parc naturel régional de Camargue [2]

3. « Prise en compte des agricultures en zones humides au sein du 2nd pilier de la PAC », présentée par Laurent Percheron, chargé de mission Bureau des actions territoriales et agroenvironnementales – Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la Pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire [3]

4. « Riziculture durable : état de la situation et perspectives », présentée par Jean-Claude Mouret, Ingénieur de recherche INRA de Montpellier et Robert Mauméjean, riziculteur au Mas du Tort [4]

5. « L’élevage extensif en Camargue : Évolution en faveur des zones humides contraintes et menaces », présentée par François Mesléard, Directeur de recherche à la Fondation Tour du Valat [5]

6. « La diversification agricole en Camargue : Agritourisme, circuits-courts et démarche qualité », présentée par Capucine Ser chargée de mission tourisme durable au Parc naturel régional de Camargue [6]

Programme du 21 février 2014 [7]

Nathalie Barré
Fondation Tour du Valat
Programme Pôle-relais lagunes méditerranéennes
[email protected] [8]