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Une recherche sur l’intérêt de la restauration des étangs littoraux : le cas des étangs palavasiens

Projet de recherche interdisciplinaire financé par  l’Observatoire Homme Milieu, Littoral méditerranéen du CNRS [1]

Date de publication : 27/03/2014

 

Une une équipe interdisciplinaire de chercheurs du LAMETA [2](Université Montpellier 1 et INRA) et de l’ECOSYM [3] (Université Montpellier 2 et CNRS), a travaillé depuis le printemps 2013 sur une analyse théorique de la restauration des étangs palavasiens combinée avec une étude socio-économique. Elle vise à caractériser les conditions et estimer les délais de restauration d’un bon état écologique selon les modalités employées pour la restauration et à mesurer l’intérêt des habitants de l’Agglomération de Montpellier et des touristes pour une telle restauration.

 

Problématique de l’étude

La construction en 2005 de l’émissaire en mer de la station d’épuration de Montpellier a réduit considérablement l’impact de la station sur les étangs et fortement amélioré la qualité de l’eau. Cependant, au cours des 40 dernières années, de grandes quantités d’azote et de phosphore ont été stockées dans les sédiments et sont maintenant larguées dans l’eau des étangs. Sans intervention, ce processus se déroulera encore sur plusieurs décennies (voir étude Restolag [4], Vincent Ouisse, lettre des lagunes de novembre 2013). Le travail des chercheurs montre qu’il est possible de raccourcir ce délai de façon notable par la restauration des herbiers dans l’étang.

 

Le projet de restauration étudié

La restauration des étangs littoraux est basée sur le retour des herbiers de phanérogames marines. Ces plantes sont un indicateur de la bonne qualité de l’eau et constituent un habitat pour de multiples animaux et une macro flore très diversifiée, contribuant ainsi à l’amélioration de la biodiversité. Cependant, le rélargage des sels nutritifs du sédiment favorisera la croissance des compétiteurs des phanérogames marines et freinera ainsi le retour de ces plantes dans les étangs. Ainsi, dans une première phase (4 à 5 ans) il faudrait favoriser le développement de macro-algues et les récolter. Celles-ci se nourrissent de l’azote et du phosphore et aident ainsi à décharger le sédiment, créant des conditions favorables aux herbiers. Dans une seconde phase, il s’agirait d’implanter des herbiers. Plusieurs techniques ont été décrites dans la bibliographie internationale et la revue Marine Ecology Progress Series a consacré un numéro thématique [5] à ce sujet.

Suite à une  consultation d’experts et de chercheurs, trois niveaux de couverture des herbiers ont été envisagés (faible, moyen et fort) et retenus pour la construction des scénarios. Le développement de la biodiversité (faune et flore) devrait rendre les étangs plus attractifs pour les riverains. On peut donc envisager aussi dans les scénarios des options de développement et/ou d’aménagement des sentiers (observatoires pour gérer le dérangement). Trois choix d’aménagement sont retenus : conservation des sentiers actuels, augmentation du nombre de sentiers sans aménagement et augmentation du nombre de sentiers avec aménagement.

 

Une enquête réalisée pendant l’été 2013 et son extension à travers Internet

  

Figure 1 : exemple de 2 plaquettes utilisées pour illustrer les scénarios proposés aux enquêtés pour l’étude de leur consentement à payer.

 

Le croisement de ces différentes options permet de proposer quatre scénarios de restauration dans une enquête pilote qui permettra d’évaluer les consentements à payer des habitants et des touristes pour la restauration envisagée. Les enquêtes ont été réalisées en face à face sur la place publique à Montpellier et Palavas pendant l’été 2013. 159 personnes ont ainsi été interrogées, dont 94 résidents de l’agglomération de Montpellier et 65 touristes (91 % français). Cependant, le nombre d’enquêtés est relativement faible et pour cette raison nous avons élargi l’enquête par internet. Vous êtes cordialement invité à y participer.

 

Figure 2 : première page de l’enquête en ligne

 

En vous rendant sur le site internet [6], vous pouvez participer à cette enquête, et ainsi contribuer à faire progresser nos connaissances

Site internet de l’OHM  [1]

 

Rutger De Wit (CNRS & Université de Montpellier)

[email protected] [7]