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Quelle vulnérabilité du territoire côtier à la submersion marine, dans le siècle à venir ?

Les résultats du projet de recherche MISEEVA présentés aux acteurs du Littoral du Languedoc Roussillon, le 7 octobre 2011 à Montpellier (34)

 

L’équipe de recherche du projet ANR/VMC/MISEEVA animée par le BRGM a présenté ses résultats aux acteurs du littoral de la région Languedoc Roussillon : il s’est agi de définir la vulnérabilité du littoral à l’aléa de submersion marine, dans le contexte du changement climatique attendu dans le siècle à venir. A l’issue de cette présentation, Mme Cécile Lenglet, Sous-Préfet du littoral pour le Languedoc Roussillon, a animé une table ronde dont l’objectif était de faciliter l’appropriation de ces résultats par la communauté, pour la gestion future des risques côtiers.

Les financeurs :    Projet labellisé par le :

Le projet de recherche MISEEVA a été réalisé entre 2008 et 2011. Rattaché au programme Vulnérabilité-Milieux-Climat de l’Agence Nationale de la Recherche, il a permis de rassembler une équipe transdisciplinaire afin de pouvoir appréhender la notion de vulnérabilité dans ses différentes dimensions tant physiques que sociales, économiques et environnementales. Les équipes impliquées (1) étaient composées de physiciens (océanographes, géologues, géographes, sociologues et économistes) issus de l’université, d’organismes de recherche et de bureau d’étude.

(1) BRGM, LAMETA, I3M, (Université de Montpellier), EPOC, (Université de Bordeaux), MESHS (Universités de Bretagne occidentale et du Littoral Côte d’Opale), LVMT (Université de Marne la Vallée/ENPC), REEDS (Université de Versailles Saint Quentin), ArteliaEau et Environnement( ex SOGREAH)

Le partenariat scientifique :

La démarche de MISEEVA se fonde sur un certain nombre de scénarios pour 2030 et 2100, en termes d’évènements météo-marins (déclencheur des aléas côtiers) et d’élévation du niveau de la mer (« ENM »)induite par le changement climatique,  sur l’hypothèse de poursuite des tendances démographiques et économiques actuelles et de stratégies possibles de réponse (actuelle ou future) au changement.

L’ampleur de la surcote a été modélisée (logiciels SWAN, MARS et SURFWB) pour différents scénarios selon les hypothèses d’élévation du niveau de la mer(ENM) liée au changement climatique (GIEC 2007), et des données existantes ou modélisées de conditions extrêmes de tempêtes historiques considérées comme centennales. Cela a permis de cartographier l’exposition du système côtier à l’aléa de submersion en considérant dans le futur une submersion permanente (ENM), récurrente (ENM et niveau maximum des marées) ou exceptionnelle (ENM, marée, surcotes de tempête).

Les enjeux actuels ont été analysés, dans l’emprise de cette exposition à 2100, en termes de vulnérabilité et de dommages potentiels.

La capacité d’adaptation a été approchée par des enquêtes de perception auprès du public et des pouvoirs publics et l’analyse des documents stratégiques.

Dans une première démarche de synthèse et de transfert des travaux, des indicateurs d’exposition, de susceptibilité et de capacité d’adaptation de ces enjeux spécifiques ont été identifiés et agrégés afin d’obtenir une visualisation des différents champs de la vulnérabilité des communes littorales à la submersion (population, économie, agriculture et environnement).

Cette connaissance du système actuel et de ces différentes composantes de la vulnérabilité a permis de construire différentes perspectives de stratégie pour la gestion du risque dans le futur. Un retour d’analyse est fait sur les différents types d’enjeux pour envisager l’évolution de leur vulnérabilité et le coût des dommages induits selon ces perspectives.

Submersion marine liée à la tempête centennale de novembre 1982-Gruisan (©DREAL LR)

La table ronde qui a suivi la présentation de ces résultats a souligné un fort intérêt des acteurs au littoral tant au niveau des services de l’Etat, des collectivités territoriales et locales pour l’approche transdisciplinaire menée par MISEEVA et les outils et méthodologies que celle-ci a permis de développer. Elle a souligné aussi les interrogations nombreuses, notamment au regard de l’incertitude qui accompagne ce sujet, et le besoin de connaissances qu’il reste à acquérir pour construire le futur. L’appropriation des résultats de MISEEVA et leur utilisation dans la construction d’une stratégie de gestion des risques côtiers devra être une démarche participative et progressive, tant dans l’espace que dans le temps.

 

Charlotte VINCHON

Coordinatrice du projet MISEEVA

BRGM/RNSC/RIC

BP36009, 45060 Orléans Cedex 2

tel 02 38 64 46 69 / fax 02 38 64 33 99

[email protected] [1]

 

 

 

 

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