Ce webinaire organisé par le Pôle-relais lagunes méditerranéennes le 26 Juin 2025 dans le cadre du Life Biodiv’France était à destination des gestionnaires des marais littoraux et rétrolittoraux. Il s’inscrivait dans une première phase d’échange avec les structures de gestion et permettait ainsi d’apporter des connaissances sur les espèces piscicoles, leurs exigences écologiques, le diagnostic des potentialités d’accueil piscicole dans les casiers hydrauliques, le retour d’expérience d’un suivi de l’anguille en marais et d’une restauration de continuité. L’objectif du webinaire était également de présenter le projet de base de données et d’interface cartographique pour l’analyse de l’accueil piscicole en marais littoraux méditerranéens.
Ce webinaire venait en complémentarité de l’enquête menée par le Pôle relais lagunes auprès des structures gestionnaires d’Occitanie et PACA sur leurs ouvrages hydrauliques en marais, dont les résultats seront présentés lors d’une journée d’échanges le 13 octobre 2025 (proche de Montpellier).
1- Contexte réglementaire et historique des travaux sur la continuité écologique piscicole en marais
Pierre Caessteker de l’OFB a rappelé quelles politiques publiques (PLAGEPOMI, Règlement européen Anguille d’Europe, 4ème Plan national Milieux Humides, Directive cadre stratégique milieux marins…) encadrent l’ensemble des travaux menés depuis 2016 sur les connaissances en marais et les moyens d’évaluer un potentiel piscicole en marais. Cette recherche de connaissances est portée à l’échelle des façades maritimes de l’hexagone en étroite collaboration avec les Pôles-relais marais atlantiques manche et mer du Nord (FMA) et le le Pôle-relais lagunes méditerranéennes (TDV, CEN Occ, OEC). La collecte de données sur les ouvrages hydrauliques et les unités hydrauliques cohérentes qui en est le socle, a été réalisée à partir de 2 Guides de références nationaux co-écrits par ces partenaires. La prochaine étape sera de réunir la matière existante pour rédiger une méthode nationale de priorisation des marais pour l’accueil piscicole. Ce travail s’appuiera sur les travaux et les réflexions des 4 stages en cours portés sur chaque façade dont celui de Norma Millan de la Pena au CEN Occitanie/Pôle lagunes.
2- Écologie des poissons en lagunes et les critères à cibler pour mieux les accueillir
Philippe Baran rappelle que le BE ECOGEA réalise actuellement 2 volets d’une synthèse à la demande de l’OFB afin de rassembler les connaissances essentielles : 1/ sur l’écologie d’espèces cibles de poissons et de crustacés présentes dans les marais littoraux et rétrolittoraux 2/ sur les impacts des ouvrages hydrauliques sur la libre circulation des espèces de poissons et de crustacés et les solutions techniques pour réduire ces impacts. La présentation de ce Webinaire porte sur la partie 1 de la synthèse. 20 espèces de poissons et 5 espèces de crustacés, regroupées en différentes catégories fonctionnelles ont été analysées dans le cadre de cette synthèse bibliographique. Les marais et lagunes jouent un rôle crucial pour ces espèces, servant de zones de croissance, de reproduction, de refuge et de migration. L’importance des connectivités hydrauliques sont soulignées, avec une attention particulière portée aux différents types de migrations et à la complémentarité des habitats au sein des marais. Son intervention a également permis d’apporter des éléments d’études sur les habitats de reproduction des espèces en marais, le rôle primordial de ces milieux en tant que nourricerie pour les juvéniles de nombreuses espèces notamment les migratrices marines comme le bar ou la sole. Pour chaque espèce les exigences vis-à-vis de la qualité de l’eau (température, oxygène dissous, salinité) ont été présentées. Le dernier point abordé a porté sur la connaissance des calendriers de migration des espèces comme élément majeur vis-à-vis de la gestion des ouvrages hydrauliques.
3- Potentialités d’accueil piscicole en marais littoraux et accessibilité des habitats
ECOGEA mentionne le travail en cours avec le Forum des Marais Atlantiques sur la définition des potentialités d’accueil piscicole et la stratégie de restauration de la continuité en marais. La méthode proposée s’appuie sur une approche hiérarchisée qui différencie les grands types de marais dans un 1er temps puis, dans un second temps s’appuie sur les caractéristiques spécifiques des habitats. Les principaux facteurs retenus sont la surface en eau et son évolution annuelle, la qualité des eaux, la végétation et la composition des substrats de fond et enfin le niveau trophique. Pour chaque type de facteur, il est proposé de qualifier le potentiel en croisant les caractéristiques avec les préférenda des espèces. L’objectif de cette démarche vise à quantifier ces facteurs pour permettre de qualifier la potentialité de chaque secteur de marais, et d’offrir une visualisation cartographique de ces résultats. Cela intègre les enjeux liés à l’interdépendance entre les facteurs (le rôle majeur de la gestion des volumes d’eau) ainsi que ceux liés aux besoins de diversité d’habitat.
4- Suivi de l’anguille et restauration de continuités hydobiologiques sur le site des Grandes Cabanes Sud en Camargue (projet COLAGANG)
Claire Tetrel (OFB) a présenté le retour d’expérience sur la restauration des continuités hydrobiologiques au domaine des Grandes Cabanes Sud en Camargue, détaillant les enjeux de gestion et les problématiques liées à la circulation de l’eau sur le site mais aussi pour l’Anguille européenne. Le projet COLAGANG, co-porté par la Tour du Valat et l’OFB, a pour objectifs de mesurer l’efficacité de la restauration des continuités sur le site des Grandes Cabanes Sud, d’étudier le devenir des anguilles en milieux fermées et de caractériser la dynamique de dévalaison de l’anguille. Les techniques employées par la télémétrie RFID et la télémétrie acoustique permettent de comprendre les déplacements des anguilles dans les zones de marais situées entre Petit Rhône et l’étang du Vaccarès. Les analyses finales sont en cours, avec des résultats prometteurs sur l’efficacité de la reconnexion du site au Vaccarès au vu des résultats du suivi dans l’ensemble du système. Le projet se termine en 2025, et une suite à l’échelle de la Camargue est envisagée pour mieux comprendre la dévalaison des anguilles.
5- Outil de diagnostic des potentialités d’accueil piscicole en co-construction
Norma Millan de la Pena, en stage au CEN Occitanie/Pôle-relais lagunes présente son travail sur la co-construction d’un outil de système d’information géographique pour le diagnostic de potentialités d’accueil piscicole dans les marais littoraux. Sa démarche comprend l’analyse de la littérature existante, la collecte de données auprès des gestionnaires (ouvrages hydrauliques, données physico-chimiques) et la création d’une base de données structurée facile à utiliser. Ce projet de base de données relationnelle sera interrogeable via une interface cartographique interactive Lizmap pour visualiser le croisement des données/critères sélectionnés. Le projet se construit à partir des facteurs identifiés comme impactant les espèces piscicoles et portera un modèle de base de données incluant les caractéristiques des ouvrages hydrauliques, des unités hydrauliques, et des stations de suivi physico-chimiques, mais aussi d’autres données de contexte environnemental par télédétection. Cet outil, basé sur des travaux antérieurs, permettra de croiser automatiquement diverses informations pour évaluer le potentiel d’accueil des milieux aquatiques selon les critères sélectionnés. Le projet inclura des droits d’accès différenciés et sera évolutif, s’appuyant notamment sur les données du réseau FiLMed et des ouvrages hydrauliques.
Norma Millan de la Pena sollicite les retours des gestionnaires pour améliorer son modèle afin que le résultat de cette co-construction et le test de la base soit présenté d’ici la mi-octobre.
Il serait pertinent d’améliorer le suivi hydraulique et biologique afin d’optimiser le rapport coût-efficacité : 1/par le suivi des flux d’eau 2/ en menant des suivis des espèces piscicoles pouvant être présentes en marais, notamment de l’anguille. Il a été évoqué de mieux équiper à l’avenir des ouvrages hydrauliques prioritaires pour suivre les débits et les volumes d’eau et d’employer des outils de calculs simples – le dimensionnement des ouvrages et du flux d’eau dans le contexte du changement climatique pouvant être impactant sur les migrations des espèces piscicoles accueillies.
Le projet Roselières littorales Méditerranéennes (RLM) 2022-2025, porté par l’ADENA, a pour objectif principal d’accompagner les gestionnaires dans la mise en œuvre du protocole ROSELIERES et d’explorer des solutions novatrices pour faire face aux défis environnementaux à venir. Ce travail se veut une réponse proactive aux menaces qui pèsent sur les roselières, telles que les intrusions salines, la raréfaction de la ressource en eau et les risques de submersion marine. En intégrant les spécificités de la région Sud – Provence-Alpes-Côte-d’Azur, et en sélectionnant cinq sites pilotes en Occitanie pour un accompagnement approfondi concernant les adaptations de gestion, ce projet vise à renforcer la résilience de ces écosystèmes fragiles. Pour accompagner les sites pilotes, une collaboration étroite avec ACTeon, un prestataire spécialisé en animation territoriale et environnementale, garantit une médiation et une concertation efficaces entre les différents acteurs.
Rappel des deux axes du projet :
➔ Axe 1 : Accompagner les gestionnaires des roselières littorales.
➔ Axe 2 : Co-construire dans un contexte de changement global le devenir des roselières de 5 sites pilotes par le biais d’une animation territoriale et environnementale.
L’inclusion de la région Sud – Provence-Alpes-Côte-d’Azur est l’une des grandes nouveautés du projet. Elle permet de connecter l’ensemble du littoral méditerranéen, et d’intervenir plus exhaustivement sur la trame des roselières littorales.
En 2024, le protocole a été appliqué dans 3 nouveaux sites afin de poursuivre le test des forces et faiblesses de la méthode dans des contextes nouveaux et ainsi nourrir la réflexion sur la pluralité des roselières et de leurs enjeux :
Grandes Cabanes du Vaccarès Sud (OFB)
Petite Camargue de Saint-Chamas (GIPREB et CEN PACA)
Étang de Bolmon (GIPREB & Métropole Aix-Marseille-Provence)
Depuis le début du projet, 479 hectares de roselière ont ainsi été étudiés en PACA (sur 7 sites différents). Ce travail a permis de mettre en évidence certaines variations entre les roselières littorales ainsi que de nouveaux enjeux et d’améliorer l’analyse des données récoltées en développant une interface automatisée (cf. ci-dessous).
Un format « journée technique » sur le terrain a également été proposé aux gestionnaires afin de les former à la réalisation du protocole en conditions réelles. Ce type d’accompagnement sera privilégié dans les années à venir.
En 2025, plusieurs sites se sont manifestés en PACA et en Occitanie pour une première réalisation du protocole ou pour un renouvellement, ce qui démontre une bonne prise en main et un intérêt du sujet pour le territoire.
Une interface d’analyse de données
Une interface shiny a été développée afin d’obtenir les résultats issus du protocole ROSELIÈRES, une méthode qui a pour objectif de définir l’état de fonctionnement des roselières à dominance de Phragmitesaustralis en caractérisant son potentiel d’accueil pour l’avifaune paludicole nicheuse et le niveau de vulnérabilité de la roselière.
Déployé en 2024, cet outil permet de rapidement visualiser :
Le niveau de vulnérabilité
Le potentiel d’accueil pour l’avifaune et les facteurs limitants associés
Pour connaître la roselière, son bon état de conservation et son potentiel d’accueil, il est important de pouvoir la caractériser à l’aide d’indicateurs structuraux.
Pour comprendre la roselière, il est indispensable de suivre l’hydrologie du site.
Un outil facile à prendre en main et développé pour les gestionnaires de roselières, accessible depuis l’espace pro sur : https://www.roselieres-med.fr[13]
L’outil Rozo ambulant a encore été largement utilisé cette année, outre son emploi par l’ADENA en routine et lors d’événements, la nouveauté 2025 a été la formation des partenaires. Trois sessions ont été proposées entre décembre 2024 et mars 2025, permettant de former une trentaine d’animateurs d’Occitanie et de PACA à l’utilisation de l’outil. Une douzaine d’animations ont déjà pu être réalisées en ce début d’année par ce nouveau réseau. Afin de faciliter le déploiement de Rozo ambulant, 4 nouvelles malles ont été produites et ont été réparties sur les différents sites pilotes afin de faciliter les prêts sur tout le territoire.
L’animation territoriale
Dans le cadre de l’animation territoriale animée par ACTeon, 3 chantiers structurants ont permis cette dernière année de :
Consolider une méthodologie d’élaboration d’un diagnostic socio-économique dans le contexte du changement climatique à partir des 5 diagnostics socio-économiques réalisés par les 5 stagiaires des sites pilotes en 2023. Cette méthodologie détaille également comment définir les zones d’interdépendances des roselières dans un contexte de changement climatique.
Proposer collectivement à partir du REX Bagnas et de l’expérience sur la gestion hydraulique des 4 autres sites pilotes, une méthode permettant de dégrossir pas-à-pas et en toute autonomie les enjeux liés à l’élaboration de scénarios de gestion des apports en eau sur son site.
D’établir un premier vadémécum sur « la place des roselières dans les processus de recomposition spatiale des territoires littoraux ». Pour se faire, un groupe de travail réunissant les partenaires institutionnels régionaux a permis d’étoffer l’animation menée par ACTeon.
Ce vadémécum :
Pose les bases du cadre politique et réglementaire national et régional sur le sujet,
Met en avant les initiatives et les projets ayant cours en Occitanie,
Identifie et renforce la place et le rôle des roselières et des gestionnaires dans ces processus de recomposition territoriale,
7 recommandations sont formulées dans ce vadémécum à destination des gestionnaires mais aussi des institutions.
L’aventure continue en 2025 et ACTeon poursuivra son accompagnement du projet à travers notamment la réalisation de vidéos « A chacun son rôle pour l’avenir des roselières » afin de montrer comment différents acteurs prennent conscience de la vulnérabilité des roselières littorales méditerranéennes face au dérèglement climatique.
Toutes les informations issues du projet Roselières littorales Méditerranéennes sont désormais disponibles sur un nouveau site internet www.roselieres-med.fr[15] avec :
Un espace pro,
Une interface simple,
Des contenus adaptés au grand public.
Jeu en ligne : Cally et le cristal des roseaux
[16]
Ce jeu a été développé afin de sensibiliser petits et grands au fonctionnement des roselières littorales de Méditerranée et aux menaces qui pèsent sur cet habitat naturel fragile. L’objectif est d’aider Cally, la Talève sultane, à sauver les roselières !
4 mini-jeux pour aborder les roselières : « cherche et trouve », « identification », « enquête » et « quiz » (avec des infos utiles et un accès “En savoir plus”)
L’enjeu est désormais de poser les bases d’une mobilisation durable d’un collectif d’acteurs indispensables à l’avenir des roselières : Quels acteurs ? Quelle gouvernance ?
Imaginons collectivement la suite du projet roselières !
Un séminaire de restitution du projet sera organisé fin 2025.
Contact
Benjamin SALVARELLI, Chef de projet Écologue de l’ADENA
Le bassin méditerranéen est identifié en tant que « point chaud » du changement climatique (CC) par les experts du GIEC. Les lagunes méditerranéennes sont très exposées aux impacts du changement climatique du fait notamment de leur confinement et de leur position à l’interface entre terre et mer. Cependant, à l’échelle de la façade méditerranéenne française, peu d’études sont disponibles pour décrire les impacts du CC sur l’hydrologie et le phytoplancton de ces écosystèmes. Dans ce contexte, la présente étude fournit :
un bilan des connaissances scientifiques sur le CC régional et sur les tendances observées sur l’hydrologie et le phytoplancton des écosystèmes lagunaires ;
une identification des facteurs discriminants des lagunes vis-à-vis de la pression du changement climatique et de la pression trophique.
Les analyses de données couvrent la période 2001-2022 et les régions d’Occitanie, Provence Alpes-Côte d’Azur et Corse, via 3 bases de données : climat (5 stations), débits (9 stations) et suivis estivaux lagunaires (22 stations). Les résultats mettent particulièrement en évidence :
le réchauffement atmosphérique, l’assèchement et la baisse des vents ;
le réchauffement, la salinisation et la baisse de l’oxygène dans les eaux lagunaires ;
des trajectoires d’oligotrophisation pour une majorité de lagunes ;
l’influence des caractéristiques hydromorphologiques sur les trajectoires environnementales des lagunes, et particulièrement sur leurs niveaux de chlorophylle-a (CHLA) et de picocyanobactéries à phycoérythrine (CYANO) ;
l’influence marquée de la température sur les variables CHLA et CYANO. L’influence des orthophosphates sur CHLA. Aucune influence des nutriments sur CYANO, mais un impact de la salinité, plus important sur les lagunes profondes et marinisées.
Une synthèse propose : i) des hypothèses sur l’évolution future des lagunes méditerranéennes françaises face aux projections climatiques et ii) des préconisations de suivis et d’études complémentaires pour une meilleure évaluation des effets du CC dans ces écosystèmes.
Référence du rapport
Derolez Valerie, Navarro Felix, Malet Nathalie, Bec Béatrice, Simier Monique, Baragatti Meïli, Bernard Ismaël (2025). Hydrologie et phytoplancton des lagunes méditerranéennes sous pression du changement climatique (2001-2022) (Projet HYPHEAT’Lag). Ref. R.ODE/COAST/LEROC 2024-08. 91p. Ifremer. https://doi.org/10.13155/104925[19]
Avis du CESER Occitanie : « Les lagunes et zones humides littorales d’Occitanie »
Cet Avis, élaboré par la Commission Littoral – Coopérations transfrontalières et méditerranéennes – Europe, met en lumière l’importance écologique, économique, sociale et culturelle de ces milieux fragiles, tout en proposant des pistes concrètes pour leur préservation et leur valorisation.
Des écosystèmes alliés climatiques et économiques
Les lagunes d’Occitanie sont bien plus que des paysages : ces « infrastructures naturelles » remplissent des fonctions vitales gratuitement. Véritables éponges contre les inondations, boucliers face aux submersions et pièges à carbone, elles atténuent les effets du dérèglement climatique tout en rendant des services indispensables (eau purifiée, biodiversité préservée, ressources halieutiques).
Cette richesse écologique soutient directement les activités humaines : la conchyliculture (10 % de la production nationale), le tourisme durable ou la riziculture dépendent de leur santé. Préserver ces milieux, c’est donc investir doublement dans la résilience climatique et le développement territorial.
Un patrimoine économique et culturel
Pêche, conchyliculture, riziculture, tourisme durable… Les milieux lagunaires représentent un levier économique majeur pour le littoral méditerranéen. La conchyliculture régionale pèse à elle seule 10 % de la production nationale, avec 45 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1 100 emplois directs. Le tourisme littoral génère 4,6 milliards d’euros par an, et les filières nautisme et plaisance regroupent plus de 2 000 emplois pour 370 millions d’euros de chiffre d’affaires en Occitanie. Au-delà des chiffres, ces activités portent des savoir-faire ancestraux et une culture vivante à transmettre.
Un changement de regard nécessaire
Le CESER propose une approche novatrice : ne plus considérer ces espaces uniquement sous l’angle de l’aménagement ou de la conservation, mais reconnaître leur valeur sensible et relationnelle.
Les préconisations clés du CESER : une approche innovante pour protéger et valoriser ces milieux
Le CESER Occitanie propose une stratégie globale pour préserver ces écosystèmes uniques, structurée autour de 10 préconisations, parmi lesquelles notamment :
éduquer et sensibiliser : transmettre les bienfaits des lagunes au grand public et aux jeunes générations, pour instaurer et développer une culture de la préservation ;
soutenir les activités traditionnelles (pêche, conchyliculture, riziculture, etc.), dont les dimensions économiques, sociales et patrimoniales sont structurantes, en renforçant leur résilience et en facilitant leur transition vers des modèles adaptés aux nouvelles conditions climatiques ;
développer une gestion concertée des lagunes : associer tous les acteurs (usagers, professionnels, gestionnaires) pour une gouvernance équilibrée, prévenant les conflits d’usage tout en protégeant les écosystèmes ;
valoriser l’attachement des populations (citoyens, associations, partenaires sociaux, décideurs, acteurs économiques) : ces milieux sont des biens communs, porteurs de mémoire et d’identité ;
transformer cet attachement en force collective : les lagunes, symboles de souvenirs heureux (vacances, traditions, moments partagés…), incarnent un levier puissant pour la mobilisation. S’appuyer sur cette émotion partagée, c’est ouvrir la voie à des politiques publiques vertueuses pour la nature, pour l’économie, et pour l’humain, dans toutes ses dimensions (sociale, culturelle, etc.).
[1][22]Le Conseil Économique, Social et Environnemental régional (CESER) est l’Assemblée consultative, instituée par la loi du 05 juillet 1972, placée au côté du Conseil régional, avec lequel il constitue le Conseil régional. Composé de membres issus d’organisations socioprofessionnelles diverses représentant la société civile organisée et reconnus pour leurs compétences, leur sens de l’intérêt général et leur expérience, le CESER est un lieu d’écoute, d’échange, un laboratoire d’idées pour répondre aux besoins des citoyens. Le dialogue instauré doit permettre d’aboutir à une vision partagée de l’intérêt régional, au-delà de tout clivage. Les Avis du CESER, rendus dans le cadre d’une saisine obligatoire de la Présidente du Conseil régional ou d’une autosaisine, constituent de véritables outils d’aide à la décision publique.
Offre de poste : chargé(e) de mission « Massif de la Clape »
Le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée recrute un(e) chargé(e) de mission à temps complet pour l’animation et la mise en œuvre des actions sur le massif de la Clape.
Type de contrat : CDD 1 an, renouvelable sous condition – poste à temps plein
Site : Narbonne, Domaine du Grand Castélou (11)
Date limite de candidature : 15 août 2025
Date de prise de poste : 15 septembre 2025.
Voir l’offre détaillée ci-dessous.
Appel à projets 2025-2026 « Fonds MAIF pour le vivant – Nature 2050 »
Le Fonds MAIF pour le vivant et le Fonds Nature 2050 s’engagent à nouveau pour soutenir des projets d’intérêt général : la 3e édition de leur appel à projets[23] commun ouvre en septembre 2025.
L’objectif est de soutenir l’émergence et la pérennisation de projets qui mettent en œuvre des Solutions fondées sur la Nature pour l’adaptation des territoires aux effets du changement climatique. Les projets lauréats seront intégrés au programme Nature 2050 et bénéficieront d’un suivi sur le long terme des effets des actions de renaturation.
Quels sont les objectifs de cet appel à projets ?
Préserver, restaurer et assurer une gestion durable de la biodiversité
Adapter les territoires aux changements climatiques et améliorer le bien-être humain
Atténuer le dérèglement climatique en renforçant les capacités de stockage de CO2
Réduire la vulnérabilité des populations face aux risques climatiques (inondation, incendie, tempête, sécheresse …)
A qui s’adresse l’appel à projet ?
Les porteurs de projets éligibles sont :
Collectivités territoriales, établissements publics territoriaux, associations et ONG ;
En France hexagonale, en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, Saint-Barthélemy ou Saint-Martin.
Les projets doivent déployer des actions en faveur de l’adaptation des territoires au changement climatique et agir pour la préservation de la biodiversité (désimperméabilisation des sols, création d’espaces naturels, plantation de vergers, reméandrage de cours d’eau, restauration de zone humide, transition agricole et forestière, renaturation d’espaces côtiers, etc.), en s’appuyant sur des Solutions fondées sur la Nature (SfN).
Comment candidater ?
L’appel à projets débute le 16 septembre 2025. Les candidats ont jusqu’au 13 novembre 2025 à midi pour compléter leur dossier de candidature en ligne et le valider.
Le Plan d’Actions Mares,[26] coordonné par la SNPN pour le compte du ministère de la Transition écologique, vient d’être publié. Il propose un cadre stratégique national pour renforcer la connaissance, la protection, la restauration et la valorisation des mares, dans l’hexagone comme en outre-mer, jusqu’en 2030.
Les mares, bien que modestes par leur taille, jouent un rôle fondamental pour la biodiversité, l’eau, les paysages et les territoires. Le Plan d’Actions Mares vise à renforcer leur connaissance, leur protection, leur restauration et leur valorisation, en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés : collectivités, associations, chercheurs, services de l’État, citoyens, etc. issu du 4e Plan National Milieux Humides (PNMH 2022-2026), le Plan d’Actions Mares est également en cohérence avec la Stratégie nationale biodiversité 2030, la résolution XIV.1 de la Convention de Ramsar sur les petites zones humides et le règlement européen sur la restauration de la nature.
En février 2025 est paru la collection audiovisuelle UVED « Invasions Biologiques ». Cette collection se compose de 14 vidéos sous-titrées en français et en anglais et associées à une transcription textuelle chapitrée et enrichie de figures. La plupart de ces vidéos sont liées à un quiz et à des conseils de lecture. 13 expertes et experts des invasions biologiques interviennent au cours des vidéos.
La France prépare son plan national « Agir pour restaurer la nature », et invite les français à participer à son élaboration du 23 mai au 23 août 2025.
[28]
Dans le cadre du nouveau Règlement européen pour la restauration de la nature adopté le 24 juin 2024, chaque État membre doit élaborer un plan national ambitieux à l’horizon 2050, avec des étapes clés dès 2030 et 2040. Ce plan vise à enrayer l’érosion de la biodiversité et à revitaliser les écosystèmes sur l’ensemble du territoire.
En France, ce projet prend la forme du plan national « Agir pour restaurer la nature », qui sera transmis à la Commission européenne en septembre 2026, conformément aux dispositions du Règlement européen.
La concertation se déroulera :
En ligne : à travers un site internet dédié, des webinaires, un forum participatif, des questionnaires, des espaces de contribution libre…
Le Pôle-relais lagunes méditerranéennes coordonne cette année encore le programme d’animations des Journées européennes du patrimoine (JEP) sur les territoires lagunaires de Méditerranée française autour du thème 2025 de cette 42e édition :
« Patrimoine architectural »
Avec la mobilisation des gestionnaires des lagunes, les sites et musées archéologiques en Méditerranée, les scientifiques, structures d’éducation à l’environnement et de sensibilisation etc., des dizaines d’animations gratuites seront organisées les 20 et 21 septembre 2025 en Corse, Occitanie & Provence-Alpes-Côte d’Azur pour proposer une découverte singulière des territoires lagunaires.
Comment participer au programme ?
Inscrivez-vous (ou connectez-vous avec votre compte) dans l’agenda correspondant à votre région :
Dès que votre animation sera validée, vous pourrez l’ajouter directement à l’agenda du Pôle-relais lagunes méditerranéennes[34]. Sinon, pensez à nous communiquer avant le 6 septembre vos événements intégrés sur l’agenda des DRAC et nous les ajouterons directement à notre Open Agenda qui sera mis à jour et valorisé sur notre site Internet et les réseaux sociaux jusqu’aux JEP.
Contact
Nathalie Chokier
Chargée de gestion de l’information du Pôle-relais lagunes méditerranéennes
A l’occasion de la 3ème conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) qui s’est tenue en juin 2025 à Nice, le Cerema a publié cette étude sur les retours d’expérience de 25 villes côtières, en France et à l’étranger, ayant mis en œuvre des mesures de réduction de la vulnérabilité face aux risques littoraux.
L’objectif de ce travail est de présenter des démarches, combinant souvent plusieurs solutions et pouvant aller jusqu’à la recomposition spatiale, mises en œuvre par des villes en France et à l’international afin de s’adapter face aux risques littoraux.
Parmi les retours d’expériences on retrouve les villes suivantes :
Retours d’expériences de renaturation
Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault)
Le Grau du Roi (Gard)
Arles (Bouches-du-Rhône) – Etangs et marais des salins de Camargue
Hyères (Var)
Retours d’expériences de démantèlement d’infrastructures côtières
Sète (Hérault)
Mauguio-Carnon (Hérault)
Référence du rapport
Cerema : Gestion des risques littoraux – retour d’expériences de villes littorales résilientes Aix-en-Provence : Cerema, 2025. Consulter le rapport[36]
Appel à projets 2025 de la Fondation François Sommer
Associations, fédérations, conservatoires, entreprises, établissements de recherche, vous avez un projet de recherche appliquée dans le domaine de la « conservation et réhabilitation de la faune sauvage et de ses habitats » et vous recherchez un financement ? Vous avez jusqu’au 1er septembre 2025 pour candidater.
Doté d’une enveloppe totale de 500 000 euros, cet appel à projets sélectionnera des projets de recherche-appliquée dans un objectif de gestion, de conservation et de réhabilitation de la faune sauvage et de ses habitats, en France, en Europe ou en Afrique. Les montants accordés seront de deux types:
Projets entre 30 000 € et 80 000 € par dossier.
Micro-projets entre 3 000 € et 5 000€ par dossier.
La Fondation souhaite financer des projets de recherche appliquée et des projets de recherche-action, innovants, démonstratifs, reproductibles, catalysant le déploiement à grande échelle de solutions techniques ou stratégiques efficaces, pour la mise en œuvre des politiques publiques de conservation.
En fédérant les parties prenantes de la conservation, la Fondation François Sommer a pour objectif d’apporter sa contribution à la lutte contre les principales menaces pesant sur la biodiversité : artificialisation des milieux naturels, développement des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE), surexploitation des ressources naturelles, pollutions et changement climatique.