La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a adopté à l’unanimité sa stratégie régionale de la biodiversité 2025-2035, lors de son assemblée plénière, le 23 avril 2025.
La Stratégie régionale pour la Biodiversité (SRB) est, conformément à la Loi pour la reconquête de la Biodiversité et des paysages du 8 août 2016, un cadre d’action partagé avec tous les acteurs du territoire régional pour enrayer le déclin de la biodiversité et ainsi renforcer l’adaptation, le développement et la résilience des territoires face aux changements climatiques.
La Région Sud, chef de file Biodiversité et l’État, pilotent la SRB en collaboration étroite avec son Agence Régionale de la Biodiversité et de l’Environnement, l’OFB et l’Agence de l’eau RMC. Elle associe aussi de nombreux acteurs régionaux et locaux : les associations, scientifiques, filières socioprofessionnelles, gestionnaires de milieux naturels, collectivités territoriales, services de l’État, etc.
LARIMED II[6] 2022-2025 est un programme de suivi de 9 espèces de laro-limicoles coloniaux financé par l’OFB et les DREALs Occitanie et PACA. Faisant suite au programme LARIMED I (2019-2021), il visait à maintenir l’effort de suivi des sites de nidification des colonies de laro-limicoles selon le protocole standardisé, mis en œuvre depuis 2011.
Le protocole de suivi long terme à pied et pour certains sites en drone ou autogyre sera maintenu pour voir précisément une évolution des effectifs nicheurs de ces espèces sur les sites littoraux méditerranéens français. Il permet d’estimer de manière objective l’effectif nicheur réel sur la façade suivi sur 5 semaines et d’évaluer la productivité sur un maximum de sites (suivi sur 2 semaines). Il est optimisé sur le pic de nidification de ces oiseaux, partagé entre les équipes de suiveurs (suivi hebdomadaire des couples nicheurs de la 20e (12 au 16 mai) à la 24e semaine (9 au 13 juin) et estimation de la productivité basée sur le comptage des poussins de 3 et 4 semaines)[1][7].
Le 8 avril 2025, le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie a exposé aux partenaires du programme le bilan de la saison précédente comme chaque année depuis la mise en place de ce suivi. À cette occasion, il rapporte également les travaux de gestion menés sur les sites de reproduction (entretien des ilots, mise en défens).
En 2024, le nombre de couples nicheurs est redescendu sous l’effectif des 20 000. C’est la première baisse depuis 5 ans avec 19406 couples recensés en 2024 au pic d’installation (vs 21 697 en 2023).
En rappel, en 2023 la grippe aviaire avait fortement impacté les colonies cependant beaucoup d’individus ont survécu sur de nombreux sites (synthèse du GISOM en cours d’élaboration concernant cette crise de grippe aviaire à l’échelle de la façade).
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En 2024, un secteur a absorbé plus de la moitié des effectifs nicheurs de la méd. C’est l’étang de l’Or (51% de l’effectif), d’où l’intérêt de maintenir les actions de surveillance.
Suivi réalisé en 2024 par espèce :
Goéland d’Audouin : installé sur une digue rocheuse sur la côte ajaccienne, la petite colonie retrouvée en Corse montre des effectifs stables ces dernières années. 2024 est cependant une année avec un effectif record proche des 70 couples nicheurs pour cette espèce. Les oiseaux corses qui dispersent ne fréquentent pas la côte française continentale en revanche ils sont retrouvés sur les côtes méditerranéennes italiennes, espagnoles et à l’ouest de l’Afrique.
Mouette rieuse : 3560 couples ont été dénombrés au pic en 2024 contre 3371 en 2023, alors que 1850 couples avaient été dénombrés vingt ans auparavant. Les effectifs sont très concentrés entre l’Hérault, le Gard et les Bouches du Rhône, mais des petites populations sont localisées des Pyrénées-Orientales jusqu’à Hyères. L’espèce est largement distribuée sur la façade avec 110 sites. Les installations se sont un peu décalées dans l’Hérault. Le cœur des populations est l’étang de l’Or, la petite Camargue, le secteur du Scamandre-Charnier dans le Gard et les Bouches du Rhône où les effectifs sont plus élevés.
Mouette mélanocéphale : avec 6098 couples nicheurs contre 7159 en 2023, répartis en 16 colonies au pic d’abondance. Elles nichent principalement sur des sites dans l’Etang de l’Or (Hérault), ainsi qu’en Camargue, avec moins d’éparpillement des colonies et des colonies plus denses. Les cantonnements sont localisés sur des sansouires dans des secteurs inaccessibles, ce qui implique de passer en autogyre voire en drone (testé cette année sur certains secteurs) et par conséquent une difficulté et un biais pour les compter.
Goéland railleur : Avec un effectif de 1348 couples nicheurs au pic contre 1903 en 2023, la tendance de cette espèce qui avait été fortement impactée par la grippe aviaire est à la baisse. Très peu de colonies ont amené des jeunes à l’envol. 11 colonies ont été comptabilisées au pic, avec une installation peu synchronisée sur l’ensemble de la façade entre les sites de salins à Berre, Hyères, et Aigues Mortes ainsi que sur le site du Grand Bastit qui est le cœur de la population.
Sterne pierregarin : Les effectifs sont semblables à 2023 avec 1906 couples au pic (versus 1888 en 2023). L’espèce est très largement distribuée avec des colonies relativement faibles. Elle se reproduit également plus dans les terres, sur des radeaux installés sur la Durance. Cependant beaucoup d’échecs ont été observés en cours de saison (coups de mer sur les tocs à l’étang de Thau, effet de la météo, etc.). Près de 300 couples ont été perdus. Cette espèce est présente sur tous les sites de la façade, y compris sur l’île Saint-Marguerite (archipel de Lérins) dans les Alpes maritimes.
Sterne naine : L’effectif nicheur s’était stabilisé depuis 2016 puis a connu une forte hausse en 2023 avant de retrouver des effectifs plus classiques en 2024 (1082 couples au pic). L’espèce s’installe partout sur la façade avec 77 sites occupés mais beaucoup de mobilité entre sites (liée aux nombreux échecs). Le cœur de la population se trouve dans l’Hérault mais des aménagements prévus dans l’Aude pourraient permettre d’y accueillir de nouvelles colonies.
Sterne Hansel : Ses effectifs sont en baisse depuis 2022, avec 1200 couples au pic versus 1751 en 2023, par conséquent ils sont plus bas depuis 5 ans même s’ils ont connu de fortes augmentations depuis 2020. Il est possible que la grippe aviaire ait eu un impact sur sa population. L’Hérault regroupe près de 90 % des effectifs nicheurs. Très peu de colonies (9) ont été dénombrées au pic, mais elles étaient bien présentes sur les sites qu’elles occupent habituellement.
La Sterne Caugek : Même si en 2023, cette espèce a été bien touchée par la grippe aviaire en début d’épidémie, les effectifs de cette sterne restent stables en 2024 avec 2490 couples nicheurs au pic versus 2582 en 2023. Seulement 5 colonies ont été dénombrées au pic avec une population est concentrée sur le lido de Thau et le Grand Bastit.
Avocette élégante : Bien que fluctuants ces dernières années, les effectifs nicheurs se maintiennent relativement hauts avec 1740 couples au pic en 2024 sur 111 sites dénombrés sur l’ensemble de la façade. Le pic d’installation est décalé de 2 semaines entre Occitanie et PACA. À noter qu’il reste néanmoins difficile de voir et dénombrer les poussins à l’envol pour cette espèce.
2024 a été également marquée par des pics d’installation globalement calés sur les valeurs extrêmes : Les installations de certaines espèces telles que la sterne caugek, la sterne naine et la sterne hansel ont été très tardives cette année.
Productivité : Même s’il l’on considère qu’il suffit de 0,5 à 0,7 jeunes par couple pour assurer le renouvellement des populations pour la plupart des espèces, il n’en demeure pas moins que ces valeurs nécessiteraient peut-être d’être réévaluées. En 2024 la productivité était particulièrement faible pour la sterne hansel, la mouette rieuse ou l’avocette élégante.
Suivi Leucophée 2024 (suivi conduit tous les 3 ans) : les variations de leur effectif sur des sites naturels depuis 2015 montrent qu’il n’y a pas réellement de chute ou d’augmentation. Cependant une baisse sensible est observée dans l’Hérault et une petite augmentation dans le Gard. Le plus gros des effectifs se retrouvent dans les départements de l’Aude, des Bouches du Rhône et des Pyrénées Orientales. Le GISOM mène actuellement une étude en milieu urbain pour savoir comment évolue ces populations qui ont colonisé les villes.
Figure 2 Parcours d’une Mouette mélanocéphale – Source MIGRALION
Suivis du déplacement des espèces par télémétrie
Dans le cadre du projet MIGRALION[10], porté dans le cadre du développement de l’éolien offshore dans le Golfe du Lion, des sternes, des mouettes et avocettes équipées de balise ont été suivies durant leurs longs déplacements.
Ces suivis nous révèlent des déplacements insoupçonnés, à la fois en migration et pendant leur hivernage en Méditerranée ou sur le continent africain. Un stage en cours au CEN Occitanie, devrait permettre d’en savoir plus sur ces stratégies. D’autres suivis sont programmés dans le cadre de la mise en œuvre des fermes éoliennes pilotes du Golfe du Lion qui prévoient un équipement de sternes caugek en 2026 et 2027 sur le lido de Thau afin d’évaluer l’impact des éoliennes déployées sur ses colonies.
Figure 3 Construction d’un ilot dans l’étang du Fer à Cheval (11) – Syndicat Rivage
Suivi des mesures compensatoires (projets éoliens offshore)
Des travaux ont été lancés en avril 2025 avec la création d’un ilot dans l’étang du Fer à Cheval et la construction à venir de 3 radeaux à l’étang de Salses-Leucate
Un ilot sera également repris et un radeau créé sur les anciens salins de Campignol
Gestion des sites de reproduction des laro-limicoles
Figure 4 Aménagement d’un ilot sur l’étang de l’Estarac (11) – PNRNM
En 2025, les efforts des gestionnaires se maintiennent autour de l’entretien des sites de reproduction (arrachage de végétaux, débroussaillage, apport de sable coquiller, etc.) ou leur mise en défens. A noter la mise en place d’un radeau dans les salins de La Palme (Aude Nature) et l’aménagement de deux ilots sur le territoire de la Narbonnaise par le PNRNM (étang de l’Estarac et de Saint-Paul).
Contact
Olivier Scher
[1][11]Scher et al. (2024). Dynamique très positive pour les laro-limicoles coloniaux méditerranéens de 2011 à 2021. Ornithos 31 (3) : 113-127. Lien[12]
Un plan d’actions concerté face à la salinisation de la Camargue gardoise
La Camargue Gardoise est soumise à une augmentation de la salinité des eaux et des sols avec des conséquences catastrophiques sur les espaces naturels et sur l’agriculture, notamment.
Ce territoire est le fruit d’un savant équilibre entre l’eau douce et l’eau salée, d’un savant équilibre entre la nature et la main de l’homme. Cet équilibre est aujourd’hui rompu au bénéfice du sel qui doit rester une richesse et non un risque de désolation pour la vie de l’homme et des milieux naturels. Les effets du changement climatique avec la montée du niveau de la mer, la réduction de la pluviométrie, une gestion de l’eau soumise à des intérêts particuliers et à la dégradation de certains ouvrages de gestion et de protection sont autant de facteurs aggravants.
Une mobilisation générale en Camargue Gardoise regroupe depuis fin 2021 l’ensemble des acteurs socio-économiques, les vignerons avec leurs syndicats, la chambre d’agriculture, les élus locaux, départementaux, régionaux, les parlementaires, les ASA, les établissements publics de bassins, les riziculteurs, les sagneurs, les Salins du Midi, les grands propriétaires, les acteurs associatifs, les scientifiques, pour s’engager dans une démarche volontariste et contributive.
Le Syndicat Mixte de la Camargue Gardoise, présidé par Robert CRAUSTE, coordonne et anime la mobilisation collective qui implique et permet l’expertise, la contribution et l’action de chacun. Dans ce contexte, un comité technique et un comité de suivi ont été constitués avec l’État dès 2022. Permettant ainsi l’obtention en urgence d’un apport significatif d’eau douce du Rhône à partir de l’écluse de Saint Gilles avec Voies Navigables de France et des expérimentations d’aspersion avec la compagnie du Bas Rhône Languedoc de parcelles de vignes. De nombreux rendez-vous – avec l’agence de l’eau, les parlementaires ou les interlocuteurs de l’Etat notamment – ont permis de poser toutes les problématiques et une « mission Camargue » a été diligentée par le Premier Ministre Jean Castex en fin de mandature.
Face aux premiers effets des changements globaux la Camargue se mobilise pour relever un défi inédit. Les bouleversements à venir nécessitent des réponses locales ainsi qu’une montée en puissance des actions de moyen et de long terme. Avec ses 37 actions le plan eau, zones-humides, salinité vise à améliorer l’organisation de la gestion de l’eau douce sur le périmètre du SAGE Camargue gardoise. Récemment validé par le Comité de suivi et par la Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE Camargue gardoise, une phase de mise en œuvre débute pour les 5 prochaines années. Des solutions et des adaptations s’inscrivant dans une démarche d’échanges et de concertations permanentes.
Le Plan d’actions eau, zones humides, salinité dans un contexte de changement climatique présente 3 objectifs généraux liés à l’organisation de la gestion de l’eau douce en Camargue Gardoise : Améliorer les connaissances, Agir dans un contexte de changement climatique et Conforter la gouvernance et le pilotage du plan. Les actions sont également classées en 5 volets : agricole et espaces naturels, hydraulique, qualité des eaux de surface et souterraine au regard des teneurs en sel, innovation, et gouvernance (cf. document en téléchargement).
Contact
Nicolas Bonton – référent dossier salinisation
Chef de service eau et biodiversité
Syndicat Mixte Camargue Gardoise
Les Lagunes Temporaires Méditerranéennes : possibles sentinelles du changement climatique et de la conservation de la biodiversité
Valentine ANSTETT (doctorante)
AMAP, Université de Montpellier, CIRAD, IRD, CNRS, INRAE, Montpellier, France.
Encadrement :
– Guillaume PAPUGA
AMAP, Université de Montpellier, CIRAD, IRD, CNRS, INRAE, Montpellier, France.
– Rutger de WIT
MARBEC, Université de Montpellier, CNRS, IRD, Ifremer, INRAE, Montpellier, France.
– Vanina PASQUALINI
SPE, Università di Corsica Pasquale Paoli.
Les écosystèmes aquatiques méditerranéens représentent un enjeu crucial pour la conservation de la biodiversité. Le projet LTM-Flora se focalise sur les Lagunes Temporaires Méditerranéennes (LTM), des écosystèmes à la fois fragiles et importants en termes de patrimoine naturel. Ces milieux, soumis à des variations hydrologiques saisonnières, offrent un refuge à une biodiversité spécifique adaptée à leurs conditions environnementales uniques. Cependant, les pressions anthropiques et les projections liées au changement climatique menacent leur persistance et leur fonctionnement écologique.
Le projet LTM-Flora vise à analyser les interactions entre les lagunes temporaires méditerranéennes et les pressions environnementales, notamment celles induites par le changement climatique. Grâce à une approche multidisciplinaire combinant écologie, botanique et modélisation spatiale, il ambitionne d’évaluer le rôle des LTM comme indicateurs des changements environnementaux et d’identifier des leviers de gestion et de restauration.
Il se structure autour de 3 approches scientifiques :
Réponse des communautés végétales aux facteurs abiotiques : Comment les espèces végétales inféodées aux LTM réagissent-elles aux changements de conditions environnementales ? Une approche basée sur des études de terrain permettra de comprendre l’impact des facteurs abiotiques tels que la trophie, la salinité et l’hydropériode sur la diversité végétale des LTM.
Prédiction de l’impact du changement climatique : En quoi les variations climatiques influencent-elles les LTM en Méditerranée française ? À travers une analyse spatiale à large échelle, cette étude examinera l’effet des variables climatiques sur la distribution des espèces clés des LTM, fournissant ainsi des indices sur leur réponse aux changements environnementaux.
Gestion et restauration des habitats : Une expérience ex situ sera mise en oeuvre pour évaluer l’impact de certains facteurs abiotiques sur la germination et le développement des espèces végétales. Cela permettra de comprendre les mécanismes écologiques sous-jacents et d’évaluer avec précision les leviers de gestion et le potentiel de restauration de ces écosystèmes.
Le projet LTM-Flora, financé par la Région Occitanie (Défi Clé O3T) et le Conservatoire Botanique National Méditerranéen (CBN Med), s’inscrit dans une démarche à l’interface entre recherche et gestion des milieux naturels. Il vise à approfondir les connaissances sur ces habitats fragiles et à proposer des stratégies de conservation adaptées.
Continuité écologique en marais littoraux : Actions inscrites au Life Biodiv’France
Le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Occitanie (Pôle-relais lagunes méditerranéennes) bénéficie depuis 2024 du fond européen Life Biodiv’France[13] pour des actions visant à améliorer les connaissances sur la continuité écologique en marais littoraux (lien terre-mer). Suite aux travaux portés sur le sujet en partenariat avec l’OFB et le Forum des Marais Atlantiques dans le cadre du Plan national Milieux Humides, le soutien du Life permettra de travailler de manière concertée avec les gestionnaires des ouvrages hydrauliques en marais et de leur apporter des outils pour mieux prendre en considération l’enjeu piscicole, notamment des migrateurs amphihalins, dans les documents de planification des sites.
Le CEN Occitanie au titre de structure affiliée à la Fédération des CEN est un des 30 bénéficiaires associés de ce Life. Les actions qu’il met en œuvre bénéficient également du cofinancement du ministère de l’écologie au travers de la Convention Pluriannuelle d’Objectifs qui relie le MTECT à la FCEN.
Le projet LIFE BIODIV’FRANCE est coordonné par l’OFB sur une période de 9 ans, du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2032, pour un budget total de 50,45 M€. Il a pour finalité d’accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la biodiversité, par de l’ingénierie de projet et un apport d’expertise.
Les 5 grands objectifs thématiques assignés à ce Life sont :
Les actions portées sur le lien terre-mer par le Pôle-relais lagunes méditerranéennes à l’échelle de la façade sont intégrées à l’action “4.5 Contribution des AMP dans la mise en œuvre des politiques publiques”. Afin de remplir cette mission d’accompagnement au sein du réseau de sites lagunaires, le CEN Occitanie a recruté Clara Rondeau en tant que chargée de mission continuité écologique du Pôle-relais lagunes depuis octobre 2024, et en 2025 Norma Millan de la Pena pour un stage de 6 mois sur le sujet.
Arrivée de Clara Rondeau au Pôle-relais lagunes méditerranéennes
Clara Rondeau est arrivée en poste au CEN Occitanie en octobre 2024, elle partage son temps entre deux volets complémentaires de son engagement pour la préservation des milieux humides littoraux. Elle intervient à mi-temps au sein du Pôle-relais lagunes méditerranéennes, dans le cadre du programme Life Biodiv’France, sur les enjeux de continuité écologique en marais littoraux. En parallèle, elle est chargée de mission territoriale et expertise zones humides et participe ainsi à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans de gestion sur plusieurs sites lagunaires situés dans l’Hérault et le Gard.
Parmi ses premières missions au Life Biodiv’France, Clara vient de lancer une enquête ciblée sur la gestion des ouvrages hydrauliques et ce en lien avec la préservation de l’Anguille européenne. Cette action s’inscrit dans les travaux du groupe de travail « Anguille en lagunes », mis en place fin 2022 sous l’impulsion de la DREAL de bassin et animé par l’association Migrateurs Rhône Méditerranée. L’enquête vise à mieux cerner les pratiques de gestion appliquées aux ouvrages jugés prioritaires (parmi lesquels figurent ceux identifiés PAPARCE, PLAGEPOMI, Grenelle, PGA), à identifier les acteurs impliqués, les outils de suivi mobilisés, ainsi que les règles de gestion mises en œuvre à l’échelle locale. Les informations collectées permettront d’alimenter la construction d’un tableau de bord de la continuité écologique. Les résultats seront partagés lors d’une rencontre interrégionale prévue en 2025, afin de nourrir les réflexions collectives et d’encourager la mise en place d’actions concertées en faveur de cette espèce migratrice emblématique, aujourd’hui classée en danger critique d’extinction. »
Arrivée en stage de Norma Millan de la Pena au CEN Occitanie
Norma Millan de la Pena, est arrivée en stage à la mi-avril 2025 pour poursuivre les travaux engagés en partenariat avec l’OFB depuis 2019 en caractérisant et délimitant les Unités hydrauliques Cohérentes (UHC) en marais littoraux. En 2eme année de Master des Systèmes d’Informations Localisées pour l’Aménagement des Territoires (SILAT) et pour une durée de 6 mois, elle contribuera à la mise en place d’un outil d’aide à la priorisation de ces unités hydrauliques de marais au regard de l’enjeu de continuité écologique pour les poissons migrateurs. Dans les premiers temps de son stage, ses principales missions consisteront à contacter les gestionnaires des secteurs de marais littoraux dont les ouvrages hydrauliques et les UHC n’auraient pas encore été géoréférencés ni bancarisés. Dans un second temps, elle croisera des données spatialisées (surface des UHC, emplacement des ouvrages, la classe d’inondation des UHC) avec d’autres, telles que des données saisonnières du milieu, ou encore celles liées à la gestion des ouvrages. Ce travail vise la mise en place d’un outil permettant ce croisement de bases de données géomatiques afin de mettre en évidence quels secteurs de marais sont les plus propices à l’accueil des poissons tels que l’anguille et également quels axes de continuité entre marais- lagunes et cours d’eau sont à privilégier vis à vis du cycle de vie de ces espèces piscicoles.
Dans le cadre du projet Life Marha (Marine habitats), [23]piloté par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le Pôle-relais lagunes méditerranéennes accompagne les animateurs et gestionnaires de sites N2000 dans l’évaluation de l’état de conservation de l’habitat 1150 « Lagunes méditerranéennes » avec la méthode parue en 2019[24] et le classeur de fiches techniques paru fin 2020[25] en appui à la mise en œuvre opérationnelle.
Cette formation s’inscrit dans cet accompagnement sur deux des 12 indicateurs de la méthode : l’indicateur « Surface des herbiers » et l’indicateur « Macrophytes » qui s’intéresse à l’abondance et la composition des herbiers de plantes hydrophytes.
L’objectif était de s’initier à l’identification des principales espèces d’hydrophytes constitutives des herbiers des milieux lagunaires et d’analyser la composition de leurs peuplements.
Les 8 gestionnaires de lagunes et animateurs N2000 de sept structures différentes ont participé à ces deux journées qui ont eu lieu le 29 et 30 avril dernier à la Tour du Valat avec l’appui de Nicolas Borel (consultant).
Cette cinquième session de formation répond aux besoins des gestionnaires de mieux identifier les hydrophytes des milieux saumâtres à dessalés et mettre ainsi en place le suivi de cet indicateur sur leurs lagunes. En effet, le maintien ou le développement des herbiers d’hydrophytes dans les lagunes constitue un enjeu majeur pour la conservation de ces milieux, en raison du rôle clé qu’ils jouent dans le fonctionnement du milieu : production d’oxygène, participation au métabolisme des nutriments azotés et phosphorés, amélioration de la transparence de l’eau, stabilisation des facteurs physico-chimiques, comme le pH.
De fortes pluies hivernales et printanières…
Les fortes précipitations survenues durant l’hiver et le printemps ont entraîné une montée importante des niveaux d’eau, favorisant ainsi l’expression de la banque de graines. La végétation s’est révélée plus facilement observable, et les plantes devraient produire une grande quantité de graines, contribuant à la reconstitution de banques de graines solides pour les années à venir.
La première journée de terrain a permis la reconnaissance de divers types de lagunes, notamment des systèmes lagunaires permanents marinisés, temporaires salés et saumâtres.
Grâce à l’accompagnement de Marc Thibault (Chef de projet Gestion et restauration de zones humides à la Tour du Valat) nous avons pu visiter les lagunes des étangs et marais des salins de Camargue (EMSC) au sud-est du delta du Rhône au milieu des ambiances marines, lagunaires et des grandes étendues dunaires et sableuses où un projet de restauration compte restituer les échanges spontanés entre la mer et les étangs.
Dans les lagunes temporaires salées, de magnifiques herbiers de Althenia filiformis, Ruppia maritima et Lamprothamnium papulosum (une characée dont les rameaux fertiles forment un épi en « queue de renard ») ont attiré notre attention. En progressant lentement vers la mer, nous avons également observé dans les lagunes permanentes salées : Zoostera noltei, Ruppia cirrhosa et différentes espèces d’algues vertes marines (Ulva rigida, U. clathrata, U. monostroma) et rouges (Polysiphonia elongata et Gracilaria).
Un amas de spaghetti enroulé sur lui-même, de couleur orange, rose déposé sur les algues a attiré notre attention. Il s’agissait vraisemblablement de la ponte constituée de milliers d’œufs regroupés d’un mollusque opistobranche : Aplysia punctata.
Dans une autre lagune saumâtre temporaire située sur un site différent, nous avons découvert Riella helicophylla, une mousse endémique du bassin méditerranéen et Tolypella une algue à forte valeur patrimoniale appartenant à un groupe d’algues complexe et encore peu étudié : les Characées.
Du terrain à la loupe
La deuxième journée a été consacrée à l’identification des échantillons de macrophytes amenées par les gestionnaires et l’intervenant.
Grâce à l’utilisation de divers guides d’identification des macrophytes, aux recommandations du formateur et à une observation attentive à la loupe binoculaire, le groupe a pu identifier les différents échantillons. L’identification des algues a nécessité l’usage du microscope, mais cet exercice s’est révélé complexe en l’absence d’un algologue. En effet, les spécialistes des algues se font de plus en plus rares.
Conclusions
Les participants ont exprimé une grande satisfaction à l’issue de ces deux jours de formation. Ils ont particulièrement salué la qualité des sites visités, la diversité des lagunes explorées, l’application pratique des acquis, ainsi que la pédagogie et l’expertise de l’intervenant, autant d’éléments soulignés dans leurs évaluations.
Le Pôle-relais lagunes méditerranéennes remercie encore Nicolas Borel pour la qualité de son intervention et Marc Thibault pour son accompagnement sur le site des EMSC et ses explications. Il remercie également les gestionnaires pour leur participation active à ces journées.
Qu’est-ce que le portail géographique « zones humides » ?
Cette base de données permet à tous, professionnels et citoyens, de consulter l’inventaire des zones humides de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Elle est en particulier un outil d’aide à la décision auprès des collectivités publiques et des gestionnaires d’espaces naturels, pour conserver ces milieux et mieux les prendre compte dans les documents de planification (Plan Local d’Urbanisme, Contrat de rivière, Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux…) et dans les projets d’aménagement.
Cette base de données est coanimée par le Conservatoire d’espaces naturels PACA[27] (animateur régional zones humides) et le Parc naturel régional du Luberon[28], également (administrateur du SIT).
L’accès aux données est gratuit et se fait via deux interfaces différentes adaptées à vos besoins : le SIT « zones humides »[29] expert et l’atlas des zones humides[29].
Le SIT « zones humides » expert
Le SIT-zones humides expert[29] est l’outil destiné aux utilisateurs expérimentés (services de l’État, collectivités GEMAPI, bureaux d’études, associations naturalistes, etc…).
Il permet la consultation et la mise à jour des données d’inventaire. Il propose une description détaillée et une hiérarchisation de chaque zone humide dans un but de gestion et de protection.
L’accès à cette application est soumis à la création d’un compte « expert ».
Le SIT « zones humides » atlas
Accessible à tous, l’atlas des zones humides[29] permet de découvrir de manière simple et ludique les inventaires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une recherche associée à une vue cartographique permet de consulter les principales données descriptives d’une zone humide (délimitation, état de conservation, menaces, …) et de télécharger une fiche PDF détaillée.
Webinaire de présentation de la base de données régionale zones humides
Organisé fin 2024 conjointement par l’Agence Régionale de la Biodiversité et de l’Environnement, le Pôle-relais lagunes méditerranéennes, le Parc naturel régional du Luberon et le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, un webinaire a permis à 60 participants de découvrir et échanger sur le portail géographique régional des zones humides et son fonctionnement.
Le 1er avril, au Palais du Pharo à Marseille, le Pôle-relais lagunes méditerranéennes a présenté le bilan des actions menées dans le cadre du projet Life Marha.[33] Cet événement marque la fin de huit années de soutien aux gestionnaires et animateurs N2000, visant à les accompagner concrètement sur le terrain dans l’évaluation de l’état de conservation des lagunes côtières en appliquant les indicateurs de la méthode nationale[24].
Plus de 500 participants ont été formés et chaque expérience (e.g. atelier, formation) a renforcé la nécessité de cet accompagnement, afin de fédérer les individus, donner du sens au déploiement de cette méthode, et ce dans l’optique de construire une dynamique collective pérenne pour atteindre les objectifs de manière collaborative.
Afin de rendre la méthode plus opérationnelle, un classeur technique[25] a été élaboré pour faciliter la prise en main de ses 12 indicateurs des « Lagunes côtières » (UE 1150*). La priorisation des pièces d’eau à évaluer a été réalisée en collaboration avec les gestionnaires locaux, en tenant compte de critères tels que l’accessibilité, la représentativité des systèmes ou encore l’état des connaissances sur certains secteurs. L’approche de façade a été une réelle plus-value pour un déploiement efficace à large échelle avec des méthodes innovantes, standardisées et réplicables. Ainsi, il a été réalisé i) la première cartographie de l’habitat 1150* « Lagunes côtières »[36], couvrant près de 86 000 ha à l’échelle de la façade méditerranéenne française et ii) la cartographie de la surface des herbiers de 8 sites Natura 2000[37] en régions Occitanie et Paca par machine learning (Il n’existait pas encore de méthode automatisée permettant d’évaluer la surface d’herbier au sein d’une lagune).
La mise en œuvre de cette évaluation a nécessité un investissement humain et financier considérable. Sur 32 sites Natura 2000 en animation pour lesquels l’Habitat d’Intérêt Communautaire prioritaire 1150* est présent, 21 sites ont pu mener une évaluation partielle ou totale. Parmi ces sites, il y a eu un très bon investissement sur le suivi des indicateurs pour six d’entre eux et dix d’entre eux ont obtenu une très bonne représentativité de l’habitat évalué sur le site en termes de diversité de la nature des lagunes temporaires et permanentes. La Fig. 1 ci-dessous représente cet effort à l’échelle de la façade: chaque gestionnaire ou animateur N 2000 s’est investi selon ses capacités (temps à y consacrer, moyens techniques et financiers, priorités des enjeux du site). Les qualificatifs « restreints » ou « très bons » ne se veulent nullement un jugement de valeur mais le reflet des possibilités mises en œuvre sur la période considérée.
Figure 1. Effort d’évaluation de l’habitat 1150*
Un important effort d’évaluation a été déployé sur les 21 sites N2000 (Fig. 2) :
Figure 2. Pourcentage de sites Natura 2000 qui ont déployé chaque indicateur (en dehors des suivis effectués dans le cadre de la DCE)
Bien que certaines évaluations sont restées incomplètes, elles ont néanmoins permis aux gestionnaires de prioriser leurs actions, adaptées à chaque secteur, en fonction de leur état de dégradation et des pressions observées, dans un objectif général de gestion plus durable.
Un résultat majeur a été présenté avec fierté concernant l’indicateur 1, reflet du travail de télédétection de Nina Bègue et Anis Guelmami à la Tour du Valat. Il s’agit de l’analyse comparative de deux périodes successives de trois ans (2018-2020 et 2022-2024), dont les hydro-périodes sont contrastées et qui a montré que la surface de l’habitat est restée stable, indiquant ainsi un bon état de conservation (Fig. 3).
Figure 3. Résultat de l’indicateur 1 « surface de l’habitat».
En conclusion de ce projet, évaluer l’état de conservation (EC) reste une tâche scientifiquement complexe. Toutefois, les bénéfices sont indéniables.
Nous avons considérablement renforcé les connaissances, notamment sur les lagunes non suivies dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE). Cela représente une plus-value significative à l’échelle biogéographique. Il est important de souligner que cette évaluation, fondée sur 12 indicateurs, est unique pour un habitat d’intérêt communautaire (HIC) aussi complexe et varié sur chaque site Natura 2000.
Suite à une enquête réalisée auprès des gestionnaires et animateurs Natura 2000 début 2025, il résulte que 80 % d’entre eux sont satisfaits et prêts à refaire l’évaluation à l’avenir. Cependant, un accompagnement technique et financier reste indispensable. Il est aussi nécessaire de faire évoluer la méthode, car certains indicateurs sont trop déclassants ou subjectifs, d’autres ne sont pas adaptés aux lagunes temporaires ou parfois même aux lagunes permanentes (e.g. indicateur développé dans le cadre de la DCE et pas parfaitement réplicables aux lagunes de petites tailles; cf. les travaux en Corse : Ligorini et al., 2023 ; Malet et al., 2023 ; Penelle et al., en cours) qui ne l’oublions pas sont des sentinelles du changement climatique. Afin d’atteindre certains résultats en termes de gestion, une mise à jour des DOCOB apparaît également indispensable. L’intégration de fiches actions spécifiques à ce HIC prioritaire en lien avec la méthode d’évaluation permettra de garantir et pérenniser des financements.
Ces éléments seront cruciaux pour maintenir l’élan des gestionnaires et atteindre collectivement les objectifs à long terme : évaluer l’état de ces écosystèmes est en effet un défi majeur, essentiel pour assurer une gestion durable de ces milieux fragiles.
Le Pôle-relais lagunes méditerranéennes tient à remercier l’ensemble des gestionnaires et animateurs N 2000 qui se sont lancés dans l’aventure, l’équipe du Life Marha à l’Office Français de la Biodiversité, l’ensemble des bénéficiaires associés du projet et les partenaires techniques et financiers qui y ont contribué.
Les prochains mois avant la fin officielle du projet fin 2025 seront consacrés à la finalisation du programme d’actions prévues, à leur valorisation et capitalisation des données acquises et à la préparation de l’after Life pour assurer la pérennisation des progrès accomplis.
Une nouvelle cartographie des habitats pour le site Natura 2000 « Camargue »
Ce projet, financé grâce aux fonds Natura 2000, prend sa source dans un besoin d’actualisation de la cartographie des habitats naturels terrestres au sein du site Natura 2000 « Camargue ».[38]
La dernière cartographie, datée de 2008, devenant de plus en plus obsolète, il a été décidé d’initier cette étude de grande ampleur basée à la fois sur des relevés de terrain mais également sur du traitement d’images satellites.
La présente étude, réalisée entre janvier 2023 et avril 2024, a été menée en collaboration entre Nicolas Borel Consultant (apport des données terrain) et la société i-Sea (par la mise en œuvre de son procédé Biocoast[39]). Ce dernier procédé permet de réaliser une télédétection satellitaire multitemporelle à très haute résolution spatiale à l’aide d’images satellites Pléiades.
Pour être le plus clair possible, le but est de cartographier sur le terrain (travail de NB Consultant) différents habitats avec le plus de répliquas possible. Ces données sont transmises à i-Sea qui a développé un procédé (Biocoast) qui permet, à l’aide d’images satellites, d’extrapoler les relevés de terrain réalisés précédemment à des surfaces beaucoup plus importantes. Il s’agit donc là d’un modèle prédictif basé sur la télédétection.
Cette méthode a été choisie car il était impossible financièrement, temporellement et pour des raisons d’accessibilité de cartographier la Camargue de façon phytosociologique (botaniste qui parcourt le territoire). Ce procédé qui a déjà été utilisé sur d’autres secteurs en France et plus localement notamment pour l’actualisation de la cartographie de sites Natura 2000 « 3 Marais » montre de bons résultats et un faible taux d’erreurs.
Voici les résultats de l’étude en quelques chiffres :
Une cartographie sur plus de 85 000ha
4 images satellites utilisées
41 habitats cartographiés
1 nouvel habitat d’intérêt communautaire : Forêt à Quercus ilex et Quercus rotundifolia
40 espèces patrimoniales cartographiées
[40]
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En savoir plus
i-Sea, 2024. Inventaire et cartographie des habitats naturels et de la flore d’intérêt communautaire du site NATURA 2000 FR 9301592 « Camargue », Rapport d’étude, PNR Camargue, 23 p. Télécharger le rapport[41]
Nicolas Borel Consultant, 2024. Inventaire et cartographie des habitats naturels et de la flore d’intérêt communautaire du site NATURA 2000 FR 9301592 « Camargue », Rapport d’étude, PNR Camargue, 15 p. Télécharger le rapport[42]
Kit de sensibilisation des élus aux enjeux de l’eau
Un kit d’outils pédagogiques à destination des décideurs locaux et de leurs agents afin de mieux décrypter et agir sur l’eau sur leur territoire
Ce kit est un ensemble d’outils pratiques et pédagogiques destiné aux élus locaux. Il comprend un mode d’emploi détaillé pour prendre en main facilement le kit, le support d’animation de l’atelier collectif pour comprendre les enjeux du cycle de l’eau ainsi que des outils pour approfondir les aspects de gouvernance sur son territoire.
Ce kit s’adresse à tous les décideurs locaux (maires, conseillers municipaux et communautaires) novices sur les enjeux de l’eau. Mais également aux techniciens plus experts, qui peuvent se saisir du kit comme un outil de dialogue et de transmission des informations.
Pourquoi commander ce kit ?
Une compréhension approfondie
Acquérir les bases essentielles sur le cycle de l’eau, ses enjeux, les acteurs impliqués et les cadres réglementaires
Une vision claire sur les rôles et responsabilités
Mieux comprendre la gouvernance de l’eau, avec une vision claire des rôles et responsabilités au sein de la collectivité
Un outil de dialogue et d’aide à la décision
Naviguer dans la complexité des compétences liées à l’eau pour apporter une contribution éclairée aux décisions et arbitrages.
Ce guide a été réalisé dans le cadre du projet de recherche action TRAJECTOIRES (Temps long et progressivité de l’action publique. Acceptabilité et opérationnalisation des trajectoires d’adaptation des territoires littoraux) financé par la Fondation de France.
Ce travail, issu d’une co-construction entre chercheurs de diverses disciplines, acteurs divers de collectivités territoriales, services déconcentrés de l’Etat et associations, a pour but de partager les constats et recommandations relatives aux transformations nécessaires de l’action publique dans le contexte d’incertitude croissante introduit par le Changement Climatique sur le littoral. Il vise à faciliter la mise en place d’une action publique progressive et adaptative pour faciliter l’opérationnalisation et l’acceptabilité des politiques de recomposition spatiale. Il vise à identifier une diversité de voies possibles en fonction des territoires.
La campagne ROCCHSED 2023 a permis l’analyse de 140 substances chimiques historiques (métaux, HAP…) et émergentes (PBDE, PFAS…), ainsi que l’azote, le phosphore, et, pour la première fois, des micro-plastiques dans les sédiments de surface d’une soixantaine de points répartis dans 21 lagunes d’Occitanie, des Bouches-du-Rhône et de Corse.
Elle fait ressortir une contamination marquée des sédiments des étangs de Bolmon, Méjean-Pérols, La Peyrade et avec un gradient de contamination est-ouest pour Thau, tant pour les métaux que pour des contaminants organiques. A l’opposé, les étangs de l’Ayrolle, Leucate, Canet et Palu présentent une bonne qualité chimique en métaux pour en 2023. Deux zones apparaissent plus contaminées : « petit étang » sur l’étang de Thau (métaux, PCBs, HAPs, DDT et du TBT) et à l’arrivée du Lez chargés des apports de l’agglomération montpelliéraine et Palavas (métaux, (DDT et PCBs). Le point central de l’étang de Berre et l’étang du Bolmon sont encore très marqués par des contaminations d’origine industrielle et urbaine (PCB, métabolites du lindane, retardateurs de flamme bromés, phtalate) et l’étang de Canet par la présence de DDT. Les PFAS, nouvellement dosés en 2023, font apparaître une contamination de l’étang du Vaccarès, du sud de l’étang de Biguglia ainsi que du nord de l’étang de Bages.
Depuis 1996, on observe une décroissance générale des niveaux de contamination chimique sédimentaire, sauf pour le nickel et le cuivre qui restent globalement forts depuis 2006. Certains points restent contaminés en mercure et plomb (dans le complexe Thau–Palavasiens), en DDT (étangs de Canet et du Prévost), ou en HAPs et PCBs (Canet, Leucate, Bages, Palu…) mais sans dépassements de seuils écotoxicologiques.
Pour l’azote et le phosphore, 42% et 28% respectivement des stations sont en bon ou très bon état. Les points des lagunes de l’Ayrolle, Gruissan, Bolmon et la majorité des points de l’étang de Bages sont en bon ou très bon état pour les deux paramètres, alors que ceux des étangs de l’Or, La Peyrade, Arnel, Prévost, Méjean, Thau (stations est) et Biguglia sont en état médiocre ou mauvais. Par rapport à 2017, la situation de 2023 s’est détériorée sur les points des étangs de Palu (PT, NT et MO) et Urbino (PT et MO), et s’est améliorée pour Bolmon (PT, NT et MO) et Gruissan (NT).
La recherche de micro-plastiques a montré que les lagunes de Corse (Diana et Biguglia) semblent les plus touchées par cette problématique
En savoir plus
Plantec Oriane, Grouhel Anne, Munaron Dominique, Ouisse Vincent, Gerigny Olivia, Bruzac Sandrine, Duval Mathilde (2025). Contamination Chimique des sédiments des lagunes méditerranéennes françaises. Bilan de la campagne ROCCHSED 2023. Ref. R.RBE/CCEM/ROCCH 24-001. Ifremer. https://doi.org/10.13155/105062[47]