Page mise à jour le 16/03/2018
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Présentation
Le complexe lagunaire des étangs du Narbonnais regroupe les étangs de Bages-Sigean, le Doul, Gruissan, Campignol, Mateille, du Grazel et l’Ayrolle. Il s’étire sur près de 14 km de long et plus de 11 000 ha de zones humides (dont environ 6 000 ha de plans d’eau), de Gruissan jusqu’à Port-la-Nouvelle. Hormis l’agglomération narbonnaise, l’ensemble reste encore peu urbanisé et garde un caractère sauvage remarquable.
L’étang de Bages-Sigean est le plus vaste du complexe lagunaire du Narbonnais. Alimenté par un bassin versant de 443 km², cette lagune de 3700 ha est constituée de plusieurs bassins connectés entre eux et ne possède qu’une communication avec la mer, via le grau de Port-la-Nouvelle aménagé en port industriel. Les graus des étangs de Gruissan et Mateille ont eux aussi été artificialisés tandis que l’étang de l’Ayrolle conserve le dernier grau permanent naturel de Méditerranée française.
Ce site, cœur du territoire du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, a été désigné comme site Natura 2000 depuis 2007 en raison de la biodiversité d’intérêt européen qu’il abrite. Il comprend aussi sur sa bordure littorale la Réserve naturelle régionale de Sainte-Lucie.
Activités
La pêche est l’activité la plus importante sur les étangs du Narbonnais puisqu’elle regroupe près de 50 marins actifs, organisés au sein des prud’homies de Bages-Port la Nouvelle et de Gruissan. L’anguille (Anguilla anguilla) constitue la ressource principale de la pêche lagunaire et les techniques utilisées sur l’ensemble du périmètre sont globalement identiques (engins passifs de type capetchade). Cette activité professionnelle doit aujourd’hui composer avec le développement d’activités nautiques comme la planche à voile ou le kite-surf sur les étangs, induisant parfois des conflits d’usage.
Outre ces activités inféodées au plan d’eau, la chasse au gibier d’eau est une pratique très répandue en bordure des étangs du Narbonnais.
Par ailleurs, les activités de découverte de la nature sont en plein essor sur les zones humides périphériques compte tenu de la richesse écologique et paysagère du périmètre.
Excepté le bassin versant de l’étang de Bages-Sigean, qui est fortement industrialisé et urbanisé (Narbonne, Port-la-Nouvelle, etc.), ceux des autres étangs du périmètre sont plutôt voués à l’agriculture, avec une prédominance pour la viticulture.
Faune – Flore
Les écocomplexes littoraux du site des étangs du Narbonnais montrent une grande diversité de milieux liée au gradient de salinité et la présence d’habitats naturels exceptionnels. Ainsi, 14 habitats d’intérêt communautaires sont recensés, dont quatre dits prioritaires (lagunes côtières, steppes salées à Limonium, pelouses sèches à Brachypodes et mares temporaires méditerranéennes), qui accueillent une flore remarquable. Par exemple, les steppes salées hébergent les seules stations françaises de Statice diffus (Limonium diffusum) et de Lavande de mer (Limoniastrum monopetalum).
D’un point de vue faunistique, les étangs du Narbonnais se distinguent tout d’abord par leur grande importance pour l’avifaune. 83 espèces d’intérêt communautaire sont présentes dont de très nombreux laro-limicoles : Sterne naine, Avocette élégante, Gravelot à collier interrompu, etc.. Le site fait d’ailleurs partie des sites identifiés pour la mise en œuvre d’actions dans le cadre du programme européen Life+ ENVOLL visant la préservation de ces derniers. Cet enjeu lié à l’avifaune a contribué à la désignation des Etangs du Narbonnais comme Zone de Protection Spéciale Natura 2000 pour l’avifaune.
Le Narbonnais présente également une diversité remarquable des peuplements piscicoles à l’échelle régionale avec 40 à 70 espèces répertoriées. Parmi les espèces dites « emblématiques », on trouve notamment de nombreux poissons grands migrateurs comme l’Alose feinte, la Lamproie marine et l’Anguille européenne.
Concernant les amphibiens et reptiles, 23 espèces du site sont inscrites sur le Livre Rouge des espèces menacées de France, dont trois vulnérables : Triton marbré, Pelodyte ponctué et Lézard ocellé, sont ainsi les témoins de la qualité de conservation des milieux.
Problématique
Les étangs de Gruissan, de l’Ayrolle et plus récemment de Bages-Sigean présentent une bonne qualité de l’eau liée à la faible anthropisation de leurs bassins versants. En revanche, la qualité des eaux lagunaires reste mauvaise pour l’étang de Campignol qui connait des problèmes d’eutrophisation et de saisonnalité des apports d’eau douce.
L’étang de Bages-Sigean, qui a un bassin versant caractérisé par de nombreuses zones urbaines et industrielles (30 installations classées SEVESO), présente dans son eau des composés chimiques tel le Zinc, les PCBs ou encore le Cadmium. Ce dernier élément, bien qu’en nette régression, est toujours présent dans le milieu et la consommation des coquillages reste interdite.
Les étangs du Narbonnais ont aussi des problèmes liés à des échanges hydrauliques insuffisants.
Gestion
Depuis la fin des années 90, avec l’émergence du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, de nombreuses études et actions ont été réalisées sur le milieu lagunaire afin de le réhabiliter et de le valoriser. Entre 2005 et 2009, une démarche de Contrat d’étang a été entreprise par le Parc naturel régional sur ces étangs, qui a permis d’initier la mise en œuvre d’actions ayant abouti à sa restauration vis-à-vis de l’eutrophisation en particulier. A partir de 2010, date de validation du Document d’Objectif des Etangs du Narbonnais, le Parc, en tant qu’animateur Natura 2000 du site, a poursuivi cette dynamique de préservation du patrimoine naturel.
Ce site est reconnu comme zone humide d’importance internationale au titre de la convention de Ramsar. Il est également inclus dans le périmètre du SAGE de la Basse Vallée de l’Aude. Il bénéficie d’un organe de concertation et de gouvernance unique hérité du Contrat d’étangs et co-animé par le Parc naturel régional et l’animateur du SAGE : le comité des Etangs du Narbonnais.
Le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée a été lauréat du Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes en 2013 pour son projet « Les Archives du sensible ». Le prix remis au Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée a permis la réalisation d’un court-métrage, par S. Thomas, réalisateur indépendant, sur le projet les Archives du sensible.
En 2017, le Prix Pôle-relais lagunes méditerranéennes, sur le thème « économie et biodiversité », a été attribué à Christophe Guinot, ostréiculteur de l’étang de Salses-Leucate pour son initiative conjointe avec le Parc naturel régional. La valorisation des déchets coquillers de cet ostréiculteur a permis de recouvrir 3 ilots de nidification, créés en 2016 dans le cadre du LIFE + ENVOLL dans les anciens salins de Sigean, pour la reproduction des laro-limicoles coloniaux.
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Acteurs :
Kattalin Fortuné-Sans [Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée]
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