Page mise à jour le 18/01/2019
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Présentation
Exploités jusqu’en 1995 pour la production de sel, les salins d’Hyères (Var) sont des espaces reliques témoins de la présence d’une vaste zone humide naturelle s’inscrivant dans la formation géomorphologique si particulière du double tombolo de la Presqu’île de Giens.
Aux portes de l’agglomération toulonnaise (437 460 habitants sur 12 communes – source INSEE, population légale en vigueur à compter du 1er janvier 2018), ces sites, comprenant le salin des Pesquiers (550 ha) et les Vieux Salins (350 ha) s’insèrent dans un contexte péri-urbain dense dont la principale économie est orientée vers le tourisme balnéaire.
Ils relèvent de la propriété du Conservatoire du Littoral depuis 2001 et sont gérés par la Métropole Toulon Provence Méditerranée avec l’assistance scientifique du Parc national de Port-Cros et en partenariat avec la Commune d’Hyères.
Activités
L’équipe de gestion du site est composée d’une dizaine de personnes aux compétences complémentaires : agents de terrain ou administratif, technicien de gestion hydraulique,, médiateur patrimonial, gestionnaire de site, référent naturaliste. L’année 2018 correspond à une année charnière puisqu’un nouveau plan de gestion a été établi. Il comprend plusieurs orientations à partir desquelles se déclinent les activités.
Le nouveau volet naturaliste du plan de gestion vise à poursuivre les actions initiées telles que le réaménagement et/ou la restauration du réseau hydraulique hérité de l’exploitation salinière pour fiabiliser les moyens de gestion de l’eau, l’accueil de l’avifaune par la poursuite des mises en eau adaptées et l’entretien des d’îlots de nidification aménagés lors du premier plan de gestion. À noter que les actions initiées depuis 2005 ont été couronnées de succès avec l’installation régulière d’espèces patrimoniales de Laro-limicoles dont le Goéland railleur, espèces remarquable en Méditerranée française. Les autres composantes faunistiques (entomofaune, ichtyofaune…) et floristiques (orchidées, habitat des directives européennes) font l’objet d’actions ciblées et intégrées pour assurer leur développement sur les sites (lutte contre les espèces invasives, fauche sélective, mise en défens …).
Pour ce qui concerne la valorisation des sites, elle s’organise selon plusieurs modalités. L’Espace Nature et la levée Saint-Nicolas offrent aux visiteurs une découverte en toute liberté. Des visites guidées naturalistes à dominante ornithologique ou patrimoniales permettent d’aller plus loin, accompagné des guides de la LPO PACA ou de l’Office de Tourisme d’Hyères. Enfin, le gestionnaire se mobilise lors des Journées Européennes du Patrimoine (Septembre) et la Fête de la Nature (Mai) pour proposer un circuit en libre accès à l’intérieur des sites avec des animations et/ou expositions en lien avec l’environnement et le développement durable. Notons que plus de 180 classes sont reçues également sur les sites chaque année. La sauvegarde du patrimoine salinier est également un objectif et la conservation des bâtiments témoin du passé industriel avec la perspective de créer une activité salinière à petite échelle.
Ouvrage hydraulique – Martelière – Salins d’Hyères Photo : Marc SIMO – TPM |
Le tympan du salin des Pesquiers un patrimoine remarquable – Salins d’Hyères Photo : Marc SIMO – TPM |
Gestion des habitats littoraux – Salins d’Hyères Photo : Gérard VITALIS – TPM |
Faune – Flore
Charnière entre l’Afrique et de l’Europe, les salins jouent un rôle important tout au long de l’année pour une avifaune aux origines biogéographiques variées. Quartier d’hivernage, halte migratoire et site de reproduction, au total près de 321 espèces d’oiseaux ont été observées sur le site.
Des taux de salinité et des niveaux d’eau variés (plages de vases propices à l’alimentation et zones en eau permettant l’installation d’herbiers de macrophytes) expliquent notamment cette diversité. De plus les actions de génie écologique qui ont conduit à la création d’îlots répondant ainsi aux exigences écologiques de certains Laro-limicoles nicheurs.
La mosaïque des habitats en présence (au nombre de 36 dont 14 d’intérêt communautaire UE) recèle de nombreuses espèces végétales patrimoniales avec notamment la seule station continentale française de Matthiole à trois cornes et de très beaux cordons de Tamaris d’Afrique. De même, l’entomofaune compte des espèces rares telles que les coléoptères terricoles halophiles.
Par ailleurs, le site présente une fonction refuge pour une quinzaine d’espèces de chiroptères, 16 espèces de batraciens et de reptiles, 27 espèces de libellules, 49 espèces de papillons. Enfin, un canal dulcicole abrite une importante population de Cistude d’Europe.
Habitats des Vieux Salins – salins d’Hyères Photo : A. SIMON – LPO |
Flamants Roses – salins d’Hyères Photo : A. SIMON – LPO |
Problématique
Le principal enjeu « naturaliste » des salins d’Hyères est de répondre aux objectifs du plan de gestion en terme de reconversion d’une ancienne friche agri-industrielle en un site majeur de biodiversité au regard des potentiels de cette zone humide littorale méditerranéenne sise entre Camargue et Delta du Po. Aujourd’hui, en complément du volet avifaune, il apparaît nécessaire d’intervenir sur les autres groupes taxonomiques présents sur le site.
Il s’agit également de répondre, de manière significative, à la demande sociale de partage et de découverte de ces sites tout en continuant à en préserver et en optimiser les richesses écologiques.
Par ailleurs, des pressions et nuisances périphériques influent fortement sur la gestion intrinsèque déjà complexe. A ce titre, les principales menaces extérieures concernent les pollutions chroniques ou accidentelles drainées par des bassins versants anthropisés, le comblement des zones humides périphériques et l’imperméabilisation des sols en périphérie et le dérangement de la faune par les activités mitoyennes.
L’intégration des évolutions liées au changement climatique est aussi une problématique majeure à prendre en compte. Les intrusions marines accidentelles avec des risques majeurs de submersion des sites qui sont sous le niveau de la mer dans leur plus grande partie se conjuguent aux inondations des sites soit par les fortes précipitations soit par l’entrée des eaux de ruissellement lors des débordements des canaux de ceinture.
Principaux statuts réglementaires et juridiques :
- Espace remarquable au titre de la loi Littoral (loi n° 86-2 du 3 janvier 1986)
- Site Classé au titre de la loi « Mérimée » du 2 mai 1930
- Site Natura 2000 au titre des Directives européennes « Oiseaux » (FR 9312008) et Habitats-Faune-Flore » (FR 9301613)
- Site désigné aux inventaires du patrimoine naturel : ZNIEFF n°8356Z00 et n°8353Z00
- Site inclus dans le périmètre optimal de l’aire d’adhésion du Parc national de Port-Cros
- Site Ramsar au titre de la convention internationale pour la préservation des zones humides (15/09/2008)
Gestion
Depuis sa création en 2002, Toulon Provence Méditerranée exerce un certain nombre de compétences transférées, en lieu et place des Communes membres. Au 1er janvier 2018, la Communauté d’Agglomération est devenue une Métropole et plusieurs compétences jusqu’alors communales lui ont été transférées.
Outre ses compétences obligatoires (développement économique, aménagement de l’espace et transports, l´équilibre social de l’habitat, politique de la ville, l’’accueil des gens du voyage, la collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés), TPM développe de nombreux champs de compétences optionnelles et supplémentaires (voirie, culture, sport, environnement, mise en valeur des espaces naturels remarquable et formation/enseignement supérieur).
Au titre de sa compétence « Aménagement / Environnement », TPM intervient dans la lutte contre la pollution de l’air, la lutte contre les nuisances sonores, le traitement et la valorisation des déchets ménagers. Elle coordonne également la mise en œuvre des contrats de baie la rade de Toulon et de son bassin versant ainsi que celui des Iles d’Or et assure la gestion du sentier du littoral.
Opérateur Natura 2000 sur les sites du Cap Sicié, de la lagune du Brusc et des monts toulonnais, TPM intervient dans la valorisation et la gestion des principaux poumons verts de son territoire dont le Mont Faron, le massif de la Colle Noire, la Presqu’île de Giens et les salins d’Hyères.
Dans cette dernière mission, TPM œuvre avec le Conservatoire du Littoral (propriétaire), le Parc national de Port-Cros (assistant technique et scientifique) et la Commune d’Hyères. Ainsi le nouveau plan de gestion est multi-site intégrant les sites périphériques aux salins des Pesquiers (Marais du Pousset, de la Bergerie, des Estagnets), la Pinède des Pesquiers et les espèces naturels de la Presqu’ile de Giens.
Les principales structures assurant une aide financière et technique sont l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, le Conseil Départemental du Var, la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur.
La Délégation Régionale de la Ligue pour la Protection des Oiseaux constitue également un partenaire technique pour le suivi ornithologique et l’accueil du public.
Source : Frédérique Gimond-Lantéri, TPM
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DOCUMENTATION : Voir l’ensemble de nos documents sur les salins d’Hyères (base documentaire)
Acteur(s) :
- Frédérique GIMOND-LANTERI [ Métropole Toulon Provence Méditerranée ]
- Richard BARETY [ Conservatoire du Littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur ]
- Matthieu LASCEVE [ Métropole Toulon Provence Méditerranée ]
- Yann CORBOBESSE [ Parc National de Port-Cros ]
En savoir plus sur le site :