Pierre-Etienne Pinchart (Doctorant au sein de l’Université de Corse) soutiendra sa thèse de doctorat intitulée » Evaluation de la production de cyanotoxines dans les cultures de spiruline (Limnospira spp.) ». La soutenance se tiendra le mardi 17 décembre 2024 à 09h30, dans la salle de conférence de la plateforme Stella Mare.
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Résumé de la thèse
Les cyanobactéries sont des bactéries photosynthétiques susceptibles de coloniser la plupart des milieux aquatiques. Elles doivent leur nom à la présence de pigments bleu-vert (cyan) dans la plupart des espèces. Les spirulines sont aussi des cyanobactéries qui sont réputées comestibles et qualifiées d’aliment bénéfique pour la santé compte tenu de leur richesse nutritionnelle exceptionnelle. En France, 180 fermes aquacoles paysannes, dont 120 sont adhérentes à la Fédération des Spiruliniers de France (FSF), cultivent cette microalgue pour des usages alimentaires. A côté de cela, plusieurs autres types de cyanobactéries produisent des cyanotoxines présentant un danger pour la santé humaine et animale. Parmi ces toxines, les microcystines (MCs), des peptides toxiques pour le foie, sont les plus répandues. Elles peuvent contaminer les eaux dans lesquelles se développent les cyanobactéries toxiques et se transmettre dans différents organismes tels que les mollusques, les crustacés, les poissons mais aussi dans des végétaux irrigués. Des MCs ont déjà été détectées dans des spirulines provenant de pays tiers. Face à ce risque, des inquiétudes émergent quant aux productions françaises. Il était donc nécessaire d’acquérir des connaissances sur les contaminations pouvant affecter ces productions. Par ailleurs, une espèce de spiruline, appelée Limnospira fusiformis, est soupçonnée d’être toxique alors qu’une confusion taxonomique relative aux quatre espèces de spiruline rend incertaine leur identification. Il était donc indispensable d’étudier les souches de spiruline cultivées en France pour les identifier et pour vérifier si elles peuvent produire des cyanotoxines.
Les résultats d’analyses de 623 échantillons de spiruline, provenant de 95 producteurs adhérents de la FSF, établissent que les taux de MCs détectés sont faibles et compatibles avec une consommation régulière et continue (3-5g/jour). Par ailleurs, les contre-analyses sur les échantillons présentant les taux les plus élevés, réalisées avec une autre méthode plus précise, ont systématiquement présenté des résultats négatifs.
Six échantillons de cultures de spiruline, complétés d’un échantillon provenant de l’étang où se développe la souche de spiruline camarguaise, ont été analysés avec des méthodes génétiques. Les résultats ont permis d’établir qu’il n’existe que deux espèces de spiruline, Limnospira maxima et L. platensis, et que les appellations L. fusiformis et L. indica sont des synonymes de L. maxima. En outre, l’analyse de 22 génomes des deux espèces a permis de prouver que l’ensemble des spirulines, y compris la souche camarguaise, sont non toxiques. L’analyse de ces échantillons a également montré que les milieux utilisés pour cultiver la spiruline, salés et très alcalins, ne sont pas propices au développement des cyanobactéries connues pour être toxiques. De même, la composition bactérienne est apparue très diverse mais tout à fait inoffensive.
Au regard des connaissances dégagées par nos travaux, nous pouvons conclure que les spirulines produites par la filière paysanne française ne présentent pas de risque sanitaire lié aux MCs.
Mots clés : Limnospira, cyanotoxines, microcystines, cyanobactéries, Sodalinema