Dans le cadre du Plan de gestion des Espaces Naturels du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM)
La digue naturelle du golfe de Fos
La Flèche de la Gracieuse fait partie de l’ensemble des Theys situés à l’aval de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Ces formations ont été le fruit d’une progression deltaïque rapide occasionnée par l’alluvionnement intense du grand Rhône, suivi du remaniement par la mer des sédiments charriés par le fleuve. Cette évolution se poursuit actuellement et se traduit par une extension de la flèche de la Gracieuse vers le Nord-Est. Ce processus aboutirait, sans l’intervention de l’homme, à la fermeture du golfe et à la constitution d’une nouvelle lagune selon un schéma sédimentaire classique. A l’action de la mer, s’ajoute l’action du mistral et la fréquentation humaine qui ont contribué à fortement dégrader le site en faisant disparaître les dunes, en déstabilisant le réseau de ganivelles et en détruisant les végétaux qui stabilisaient les massifs sableux.
A la suite du suivi semestriel du cordon dunaire effectué par l’EID Méditerranée, un diagnostic des fragilités et dysfonctionnements du système dunaire a abouti à un programme de travaux qui ont été mis en œuvre pendant l’hiver 2011/2012.
Couronne agri-environnementale du PGEN du GPMM
Des enjeux multiples de protection du cordon dunaire
La commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône est également concernée par les travaux de restauration du cordon dunaire. C’est un espace naturel capital pour la commune, en termes de paysage, de biodiversité, de maintien des usages et de protection de la ville de la houle. La collectivité est en outre gestionnaire pour le compte du Conservatoire du Littoral de la plage Napoléon en continuité de la Gracieuse.
Lys maritime | Sterne naine |
Description des travaux
Les interventions se sont focalisées en priorité sur les brèches en cours de formation, il fallait agir rapidement pour éviter toute évolution irréversible.
Brèche dans le cordon dunaire
Sur l’ensemble des 4 km de linéaire de la flèche de la Gracieuse, l’opération a consisté en :
- un apport de sable pour combler les brèches et retrouver une altimétrie suffisante (linéaire de 2 km),
- un retalutage de la dune afin de recréer une forme continue et cohérente,
- un remplacement du linéaire de ganivelles (réparation du 1er km et installation neuves sur les 3 km suivants),
- une récolte de graines pour mise en culture dans l’objectif d’une végétalisation du cordon sur support géotextile
Compte tenu du phénomène de progression naturelle de l’édifice sableux mais également de la durée de vie typiquement limitée des ouvrages, il est à prévoir que ces travaux devront être renouvelés dans les années à venir.Par la suite, un suivi régulier permettra d’apporter les éléments nécessaires à la compréhension des phénomènes en jeu et d’anticiper sur d’éventuelles évolutions préjudiciables au milieu. Ce suivi consistera en des visites mensuelles dans le but de détecter les dégradations sur les ganivelles, pour les réparer ou les remplacer si nécessaire.
Prise en compte de l’environnement
Dans le cadre de l’instruction administrative du projet des mesures d’atténuation des impacts des travaux ont été proposées. Elles ont consisté en :
- un calendrier compatible avec les enjeux de l’avifaune du site (travaux finalisés fin mars 2012)
- une marge de sécurité de 3 m en bordure de mer sur la zone d’emprunt
- un aplanissement mécanique des sillons créés par le passage des engins
- un suivi de la turbidité durant les travaux
- une gestion adaptée des engins de chantier (plan de circulation, avitaillement, kit antipollution, huiles biodégradables, entretien hors site, protocole de gestion des engins)
- le tri et l’enlèvement des déchets
- le balisage des zones sensibles et le déplacement d’espèces patrimoniales
- un suivi écologique du site
- la revégétalisation du cordon dunaire
- une communication envers les usagers
- un suivi topographique avant et après travaux
- la création d’un dôme de nidification des sternes naines
Chantier de réhabilitation du cordon dunaire de la Flèche de la Gracieuse (13) Crédit photo : GPMM |
Le suivi écologique des travaux a été confié à un bureau d’étude spécialisé en écologie, il a consisté en un balisage des zones sensibles (stations d’espèces d’intérêt communautaire localisées à proximité immédiate de la zone de travaux), un contrôle du respect du balisage, du déplacement des espèces et de la bonne reprise des végétaux (en sus du contrôle du chantier à proprement parler). Le bureau d’études a également veillé au bon respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral. Ce suivi sera poursuivi à l’issue des travaux de restauration. Une attention particulière est portée à :
- la nidification de la sterne naine et des espèces nichant à proximité du cordon dunaire comme le gravelot à collier interrompu et le pipit rousseline ;
- les stations d’espèces protégées mises en défend avant la réalisation des travaux;
- la reprise de la végétation sur les secteurs restaurés à l’issue de leur plantation en automne 2012.
Afin de respecter les prescriptions environnementales de l’opération, l’entreprise titulaire du marché de travaux a mis en place un Plan de Respect de l’Environnement (PRE).
Calendrier des travaux
Les travaux ont démarré le 16 janvier 2012 et se sont achevés fin mars conformément aux prescriptions de l’arrêté préfectoral.
Les plantations sont prévues à l’automne 2012 pour assurer une reprise des végétaux optimale.
Crédit photo : GPMM |
Quelques chiffres
- MONTANT : environ 420 000 € HT.
- VOLUME DE SABLE DEPLACE : 26 000 m3
- TERRASSEMENT POUR REPROFILAGE : 1 900 m linéaires
- SUPERFICIE DE GEOTEXTILE / 41 000 m2
- LINEAIRE DE GANIVELLES : 12 000 m linéaires
- DUREES DES TRAVAUX : 10 à 12 semaines
- ESPECES PROTEGEES ayant fait l’objet d’un dossier CNPN : 22 (3 flore, 19 faune)
- Contact
Anne Brassart
Chargée de mission biodiversité et espaces naturels
Grand Port Maritime de Marseille
DA-DEA / Activité Environnement et Développement Durable
tel. 04 42 48 68 28 / 06 78 41 70 14