Savoirs et savoir-faire sur les populations d’espèces exotiques envahissantes végétales et animales et préconisation pour la mise en œuvre des SDAGE. (Concept cours d’eau – TEREO – Juillet 2016)
Date de publication :18/10/2016
1. Le sens de la démarche ?
La mission s’inscrit dans les SDAGE 2016-2021 pour apporter des éléments d’aide l’application des dispositions consacrées aux espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et végétales. Les EEE sont abordées sous l’angle de leurs impacts sur les milieux aquatiques et humides. L’étude apporte des éléments sur les actions menées et les stratégies mises en place dans les territoires. Des préconisations pour l’action des SDAGE sont formulées pour accompagner la mise en œuvre des programmes de mesures.
2. Quel constat ?
Le résultat des enquêtes réalisées montrent que de nombreuses initiatives locales existent. Ainsi 345 plans d’action concernent des EEE végétales et 33 des EEE animales. Il apparait qu’un quart d’entre eux ne possède pas de diagnostic, de stratégie, de suivi des actions ou d’évaluations des objectifs. Un tiers des opérations de restauration physique et de continuité écologique réalisée ne prennent pas en considération le risque de dissémination des EEE. Le plan d’actions constitue un document de connaissance et de planification d’un programme dédié aux EEE. Il permettrait d’agir avec méthode et rigueur à la bonne échelle (vision globale d’un sous bassin versant) et d’être inclus dans d’autres démarches (SAGE, contrats de milieux).
3. Comment réaliser un plan d’actions ?
3.1 Les EEE
Les espèces sur lesquelles agir dans un territoire donné sont définies à partir des listes de référence, qui considèrent les domaines biogéographiques, les milieux ciblés et les impacts des EEE sur ces derniers. Les listes sont actualisables tous les six ans. Elles fixent les préconisations d’intervention. La lutte contre des EEE non listées reste possible sous réserve de l’argumenter et en compléments d’actions sur les EEE des listes E, A, B et C.
Ces listes aident à la décision :
- E, espèces émergentes, hautement stratégique (veille) pour éviter une implantation durable d’EEE ;
- A, milieux communs, gestion prioritaire si des méthodes de lutte efficace existent ;
- B, milieux communs, gestion conseillée, si des méthodes de lutte efficace existent et que les espèces présentes de la liste A sont traitées ;
- C, milieux d’intérêt patrimonial, gestion pertinente en complément des actions des plans de gestion, hors liste A et B.
3.2 Le diagnostic et les objectifs
La phase de diagnostic doit recenser la présence des EEE des listes de référence, les cartographier et qualifier le niveau d’invasion des populations. Le stade invasif rend compte du coût efficacité des interventions :
- 1, foyers émergents, disséminés pour lesquels l’élimination de la population est possible pour des coûts faibles ;
- 2, foyers peu étendus pour lesquels l’objectif d’élimination est difficile à envisager ;
- 3, foyers très étendus pour lesquels on atteint la limite économique d’intervention, toutes actions doit être argumentée ;
- 4, infestation généralisée, renoncement à la lutte car les coûts engagés sont disproportionnés vis-à-vis des gains escomptés.
C’est le stade invasif qui fixe les priorités à agir du plan d’actions. Il convient ensuite de définir les objectifs pour définir l’origine des vecteurs de dissémination (naturelle, humaine volontaire ou non), fixer les dynamiques locales des populations d’EEE (recul, stabilisation, disparition), programmer géographiquement, techniquement et financièrement les actions pour réduire les flux de colonisation naturelles. Le choix des méthodes de lutte se fait en fonction des espèces et des contextes locaux. Pour les EEE animales il est souvent nécessaire de déployer concomitamment plusieurs techniques. La priorisation des actions se fait en fonction d’objectifs réalistes à atteindre et à priorité équivalente l’impact sur les usages prévaut.
3.3 Le suivi et l’évaluation
Le plan d’actions est géré sous la forme d’un tableau de bord qui planifie et localise les actions. Chaque action de lutte fait l’objet d’un suivi régulier des chantiers, adapté à l’EEE traitée pour vérifier les résultats et intervenir en complément autant que de besoin. Les actions de lutte s’inscrivent dans la durée, il est rare qu’une seule intervention permette d’atteindre l’objectif fixé. La veille sur le territoire d’actions est essentielle pour vérifier l’absence d’EEE émergentes ou signaleur leur présence au réseau d’acteurs (vigilance). Le plan d’actions doit évaluer l’atteinte des objectifs fixés et ne pas seulement suivre la mobilisation des moyens humains, techniques et financiers (capitalisation d’expérience, coût efficacité des actions).
4. Perspectives
Les résultats de l’étude sont partagés avec les instances de bassin pour définir et construire une stratégie d’action accompagnant la mise en œuvre des SDAGE et des programmes de mesures 2016-2021. Ces réflexions apporteront des éléments pour mobiliser les acteurs et leurs réseaux (organismes sentinelles, fiche de signalement et d’alerte, bancarisation des données, échanges techniques, retour d’expérience, groupe de travail …). Elles définiront si possible des indicateurs pertinents de bassin pour le tableau de bord du SDAGE et suivre la mise en œuvre du programme de mesures contre les EEE.
Enfin, elles alimenteront la définition du prochain programme d’intervention de l’agence de l’eau sur la gestion des EEE et le périmètre des éventuelles aides.
- En savoir plus
Site Internet de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Liste des documents à télécharger :