De 2008 à 2012 le Plan National d’Action en faveur du Butor étoilé (Botaurus stellaris) a permis d’avoir une connaissance fine des populations, sans pour autant trouver les moyens d’enrayer l’effondrement de ces effectifs.
Après quelques années, sans suivi particulier, si ce n’est quelques gestionnaires qui ont continué sur leur site respectif en mars 2017, une première réunion à l’initiative de l’ADENA réunissant le CEN LR (sites des Prés du Baugé / Salines de Villeneuve / Etang de la Matte), l’ONCFS (RNN de l’Estagnol), la CAHM (Grande Maïre) et le SMBT a permis de partager entre ces structures les besoins ressentis localement en termes de partage de connaissances.
Les axes de travail (suivi des héronnières et des roselières) nécessitaient alors une attention prioritaire au regard des enjeux naturalistes et des problèmes méthodologiques rencontrés. Le suivi est réalisé simultanément sur tous les sites participants au comptage, ce qui permet d’avoir des données comparables et exploitables. Par la suite, les données sont renseignées par les gestionnaires après chaque comptage sur un document partagé.
Parmi, les points abordés, l’Agglomération Hérault Méditerranée s’est portée volontaire pour la coordination de ce suivi Butor, sur les sites héraultais en 2018, puis au fur et à mesure sur de nombreux sites roseliers du Gard aux Pyrénées-Orientales [1].
En 2020, 10 des 24 sites ciblés ont pu attester de la présence de Butors dont les plus gros effectifs (16 des 24) se trouvent en Camargue Gardoise. Les sites concernés par ce suivi sont ceux où un suivi était déjà effectué et ceux possédant l’habitat du Butor : la roselière.
Deux nouveaux sites se sont greffés au suivi, ce sont le domaine des oiseaux (Ariège) et les marais du Narbonnais (Petit Castelou).
Cette année, malgré le fait que quelques autres sites se soient ajoutés à ce réseau de suivi Butor, les premiers retours sont inquiétants, tous les gestionnaires sont en demande d’un PNA ambitieux avant qu’il ne soit trop tard…
Les chiffres annuels obtenus à partir des points d’écoute du Butor dans les milieux favorables permettront d’établir plus formellement la tendance évolutive des effectifs présents sur les sites méditerranéens. Dans tous les cas, la relance d’un PNA Butor au niveau national permettrait de déployer une dynamique d’actions autour de cette espèce emblématique des roselières.
Parallèlement, l’ADENA réalise une évaluation de l’état de bon fonctionnement de l’habitat de roselière littorale en Occitanie. Pour les sites concernés (en Occitanie), ce projet pourra être corrélé avec notre suivi afin de mieux comprendre les besoins du Butor.
- Contacts
Julien Azema et Manon Loïs, Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée
[1] Liste des sites : Hérault : Marais de Capestang, Matte de Lespignan, Etang de Vendres, Grande Maïre (1 ou 2), RNN Bagnas, RCFS Prés de Baugé, Salines de Villeneuve (1), RNN de l’Estagnol, Site du Méjean, RCFS Saint-Marcel (1), Marais de Candillargues (cros martin), Marais de Saint-Nazaire (grès et hournède) ; Ariège : Domaine des Oiseaux (1); Aude : Marais du Narbonnais (Petit Castelou), Etang de Pissevaches ; Pyrénées-Orientales : Sagnes d’Opoul (1), Etang de Canet-Saint-Nazaire (2), Grandes sagnes (1) ; Gard : Complexe Charnier-Scamandre-Crey (11), Tour carbonnière / mahistre / madotte, Canavérier (4), Gargattes (1), Plan de Peyre, Clapières.