CHAMILA, un projet porté par l’Ifremer et l’agence de l’eau RMC sur les lagunes méditerranéennes suivies par la Directive-Cadre sur l’Eau
Ce projet CHAMILA (Cartographie des HAbitats en MIlieux LAgunaires) vise à proposer une première cartographie à l’échelle de la façade méditerranéenne, premier pas vers le développement d’outils intégrateurs fonctionnels fiables de ces milieux. Il s’appuie sur les résultats de l’expertise « Habitats-Poissons en lagune » menée en 2016 et s’intègre dans la réflexion sur les liens fonctionnels entre les habitats et les peuplements en lagune.
Ce projet s’inscrit dans l’axe « amélioration des connaissances sur le littoral méditerranéen, les eaux côtières et de transition et la mer » de la convention Cadre Ifremer / agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Ce projet démarré en février 2018 pour 18 mois, aboutira plus particulièrement :
(1) à la production de cartographies d’habitats lagunaires homogènes, basées sur le niveau de connaissance actuel
(2) à la définition de recommandations sur les actions à mener pour améliorer le niveau de connaissance.
Contexte général & problématique
Le terme « habitat » englobe à la fois les caractéristiques abiotiques et la communauté biologique associée, ces deux éléments étant à considérer conjointement au sens du terme biotope (définition issue de la Directive Cadre Stratégie sur le Milieu Marin). Ce terme intègre une dimension spatiale et temporelle de la structure mais également la notion de rôles fonctionnels.
Les lagunes littorales salées ou saumâtres sont aujourd’hui considérées comme un type unique (lagune côtière) au sein des référentiels existants (EUNIS – EUropean Nature Information System par exemple). Pourtant celles-ci abritent une multiplicité d’habitats et sont souvent très hétérogènes spatialement.
En effet, chaque lagune peut être à la fois considérée comme un « super habitat » assurant une ou plusieurs fonctions données pour de nombreuses espèces mais surtout comme une mosaïque d’habitats au sein des lagunes assurant chacun des fonctions propres et pas forcément redondantes aussi bien pour les espèces sédentaires que pour les espèces marines et migratrices. Ainsi, la richesse fonctionnelle d’une lagune vis-à-vis des organismes serait la résultante de la multitude de niches créées par la complexité des habitats rencontrés (salinité, profondeur, structure 3D de la végétation…). Ceci renforce donc le besoin de définir, à une échelle plus fine, des typologies d’habitats au sein même des lagunes méditerranéennes afin de faciliter l’analyse de leur fonctionnement (lien Habitat-Poissons par exemple).
Quatre actions majeures sont menées :
- Constituer une base de données homogènes.
Dans un premier temps, l’Ifremer réalise la synthèse des données existantes à partir des mesures des réseaux de suivis RSL/DCE faites en lagunes, d’autres données de suivis pourront également servir à qualifier les habitas lagunaires (hydrologie, sédimentologie, biologie, hydro-morphologie…).
- Définir des typologies d’habitats
Cette étape réalisée en groupe de travail, permet de s’appuyer sur les connaissances d’experts en habitats lagunaires méditerranéens et typologies d’habitats. Une première réunion a eu lieu le 27 septembre à la Tour du Valat. L’objectif de ce travail collectif est d’aboutir à une classification des habitats à considérer pour la cartographie. Une priorisation des lagunes sera faite selon les données disponibles.
- Transformer des données stationnelles en données surfaciques
A partir des données numériques « fiables », une interpolation spatiale des données régionalisées sera proposée avec une estimation d’incertitudes tenant compte de la distance entre les données.
- Cartographier des habitats des lagunes méditerranéennes françaises
Enfin, un « atlas cartographique » des habitats sera proposé sur l’ensemble des lagunes étudiées. Les niveaux de précision de ces cartographies seront définis au cours du projet et seront homogènes sur l’ensemble des lagunes, mais pourront être plus détaillés sur un ou plusieurs sites ateliers.
Les résultats de cette étude sont attendus au cours du deuxième semestre 2019.
Contributeurs du projet : Vincent Ouisse [1], Valérie Dérolez [1], Sandrine Vaz [1], Touria Bajjouk [2], Patrick Grillas [3], Anaïs Giraud [4].
[1] MARBEC IRD, Ifremer, Université de Montpellier, CNRS, Sète
[2] Ifremer, DYNECO, Brest
[3] Tour du Valat, Arles
[4] Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, Montpellier
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