Une action pour préserver les pelouses sèches de la réserve naturelle de la Tour du Valat – 9 février 2013 (13)
Date de publication : 14/03/2013
Le groupe Accor, partenaire du Pôle lagunes depuis 8 ans pour les Journées Mondiales des Zones Humides, a mobilisé comme de coutume une trentaine de ses salariés sur un chantier nature. Ce sont 37 participants (personnel des hôtels du groupe Accor du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que leur famille), qui se sont rendus le 9 février au matin sur le domaine de la Tour du Valat pour initier ce chantier d’arrachage de la Filaire. Le site choisi pour cette expérimentation est Campouceou qui est situé dans la partie Sud Est de la réserve (cf. cercle rouge sur la carte du domaine).
Contexte au sein du domaine de la Tour du Valat:
L’objectif du plan de gestion du Domaine de la Tour du Valat (à long terme) est de préserver les grands espaces ouverts de pelouses, de sansouïres et de prés salés et l’objectif opérationnel (à 5 ans), d’étudier et tester des moyens de contrôle des filaires sur certains secteurs du domaine, dont ceux qui sont encore faiblement colonisés.
En effet la Filaire à feuille étroite (Phillyrea angustifolia) est un arbuste méditerranéen proche de l’olivier que l’on trouve habituellement en garrigue mais qui est devenu envahissant dans les prés salés en raison d’une excellente adaptation à la sécheresse qui lui permet de ne pas se déshydrater sur les sols salés.
L’arrachage manuel (au louchet) des individus de petites tailles figure parmi les moyens d’action qui doivent être testés pour leur efficacité sur la limitation de l’extension de cette espèce à court/moyen termes. L’efficacité des précédents chantiers d’arrachage d’espèces invasives organisés avec le groupe Accor sur d’autres sites lagunaires[1], nous a encouragés à tester l’élimination de la filaire, et ce, pour la 1ère fois sur le domaine de la Tour du Valat. Les résultats de l’arrachage sur les mois et années à venir seront évalués par divers indicateurs de suivi de l’extension de la filaire.
Quelques explications données sur site pour l’organisation du chantier. Crédit A. Dindeleux/TDV
Dans l’action…et dans le vent !
A leur arrivée sur le domaine, les participants ont été réunis dans la cours du mas pour que Damien Cohez, conservateur de la réserve naturelle régionale de la Tour du Valat, présente les activités menées au sein de la structure et explique précisément le contexte du chantier d’arrachage. Les participants se sont ensuite rendus à Campouceou (cf. carte ci-dessous), un des sites de la Tour du Valat où la filaire a commencé à envahir les pelouses sèches et où bon nombre de pieds de petites tailles (arbuste inférieur à 40 cm de hauteur en moyenne) pourront être arrachés manuellement à l’aide d’un louchet. Les équipes et binômes se sont formés : à raison d’un louchet pour 2 personnes, une personne déracine le pied de filaire, l’autre le ramène au groupe chargé de mesurer et compter les pieds arrachés.
1) Arrachage des filaires au louchet
2) Les pieds sont amenés aux équipes en charge de les mesurer et les compter
3) Comptage des pieds de filaire arrachés, mesure de la hauteur hors sol du pied arraché et de la circonférence du houppier.
Malgré un vent terriblement froid et une température avoisinant les 3°C, le soleil était bien présent et tous les participants ont mis du cœur à l’ouvrage. Au final, en 2 h de chantier, ce sont 374 pieds qui ont été arrachés avec des tailles très variables, allant de 10 cm à 1,10 m de hauteur.
En surface, l’ensemble des pieds arrachés représenterait une surface de couverture au sol de 45,3 m², mais sur le site les participants ont éliminé les filaires sur l’équivalent de 100 m² environ. Le résultat de l’arrachage manuel sera à suivre de près pour vérifier la reprise potentielle de la filaire sur le secteur où le chantier a eu lieu.
Avant/après, une partie des pelouses de Campouceou ont été « réouvertes » suite à l’arrachage des filaires
Suite à l’effort… le réconfort ! Après un repas organisé par le groupe Accor les participants ont pu profiter du soleil pour se rendre au marais du Saint Seren en plein cœur de la réserve naturelle régionale, et observer les oiseaux hivernant sur un milieu des mieux préservés de Camargue.
Ce jour-là, le vent n’aura pas eu raison de la volonté des salariés du groupe Accor, acharnés à la tâche durant deux heures. Le Pôle-relais lagunes méditerranéennes et l’équipe de gestion du domaine de la Tour du Valat saluent leur courage et les remercient grandement pour le travail réalisé.
- Contacts
Crédit photos : Pôle-relais lagunes méditerranéennes
[1] Chantier 2012 : Arrachage des griffes de sorcières sur le lido de Pissevaches dans l’Aude avec le chantier Accor, le CEN L-R (Pôle lagunes), le syndicat mixte de la basse vallée de l’Aude (SMBVA).
Chantier 2010 : Arrachage de griffes de sorcières sur l’étang de Salses-Leucate et sur le site de l’Espiguette en Camargue gardoise dans le cadre du Life+ Lag’Nature et en partenariat avec le Pôle lagunes.