Le 13 décembre dernier, les naturalistes participants aux «comptages Wetlands » dans le département de l’Hérault se sont réunis pour la première fois sous la configuration actuelle dans les locaux des Salines de Villeneuve. À l’ordre du jour : le changement de mode de centralisation des données au niveau national.
Sous la coordination de Patrice Cramm, le groupe réalise un dénombrement mensuel, d’octobre à mars, le dimanche le plus près du 15, de l’ensemble des oiseaux d’eau présents sur 4 Unités fonctionnelles du département : les Étangs montpelliérains, Thau-Bagnas, le lac du Salagou et la Basse Plaine de l’Aude, elles-mêmes découpées en 9 secteurs pouvant être couverts en une journée et 19 sites élémentaires. Un accord est intervenu pour centraliser au niveau national, à partir de 2018, les données recueillies au mois de janvier sur la base des sites élémentaires.
En France, ces comptages communément appelés « Wetlands », sont réalisés de façon continue depuis 1967 (Wetlands international, 2016). Chaque année, à la mi-janvier, des centaines d’ornithologues bénévoles ou salariés arpentent les zones humides afin de dénombrer les oiseaux d’eau. Dans l’Hérault, les comptages ont d’abord été effectués par avion (sous l’égide d’Alain Tamisier CNRS et de la Tour du Valat) de 1964 à décembre 1979 (plus quelques mois plus rarement plus tard) puis repris à partir de janvier 1980 sous la coordination de Patrice Cramm et d’Olivier Pineau, d’abord au nom de la section ornithologique de la Société de Protection de la Nature du Languedoc-Roussillon (SPNLR) cette année-là puis du Groupe de Recherche et d’Information sur les Vertébrés et leur Environnement (GRIVE), fondé en 1981, Patrice Cramm seulement, jusqu’en 2005, puis du Conservatoire d’Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon (CEN LR) de 2006 à nos jours.
L’ensemble des données Wetlands du département, parfois de la région, sont aujourd’hui sauvegardées au CEFE-CNRS dans la base « AVIMED » sur la grille des sites élémentaires. Celles de la mi-janvier sont transmises à Wetlands International via Wetlands France, piloté aujourd’hui par la LPO. Par ailleurs les données mensuelles de limicoles côtiers alimentent une base nationale limicoles, les Flamants à la mi-janvier et à la mi-mai sont centralisés par la Tour du Valat et le groupe procède à l’estimation de la population hivernante de Grands cormorans comptés aux dortoirs à la mi-janvier, de concert avec les pêcheurs , l’ONCFS-34 et les chasseurs, lors de l’enquête ayant lieu maintenant tous les 3 ans, à la mi-janvier (prochain comptage, janvier 2018), sous l’égide de Loïc Marion, Université de Rennes.
L’objectif de cette batterie de suivis à long terme est d’évaluer l’importance des sites littoraux pour les espèces, faire apparaître des tendances, évaluer l’état de conservation des habitats et les méthodes mises en place pour y remédier en cas de déficit, participer enfin à bon escient à certaines opération de régulation se déroulant sur une des voies de passage sensibles et importantes à l’échelle du Paléarctique occidental.
Contacts auteurs :
Patrice Cramm : patrice.cramm(a)free.fr
Nathalie Guénel : [email protected]