Inscrit dans la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, le programme Érable mobilise les Élus par la Recherche-Action sur la Biodiversité Locale. Il vise à accompagner les collectivités locales dans la construction d’une mise en récit de la biodiversité, en documentant et encourageant les initiatives visant à renouer avec la nature dans les projets locaux. Le programme de recherche-action soutient des projets transdisciplinaires dans les collectivités, de France métropolitaine et d’outre-mer, pour proposer des pistes d’actions et des leviers pour des changements transformateurs.
À la suite de la consultation nationale lancée début 2024, les sept premiers projets lauréats du programme Érable ont été dévoilés le 8 novembre 2024.
Parmi ces projets, deux concernent des milieux humides et un troisième la continuité écologique d’un cours d’eau.
Camargue, le procès du sel – Adaptation d’un territoire face à la salinisation des milieux et au changement climatique
Parc naturel régional de Camargue, Gard (30) et Bouches-du-Rhône (13)
Le Procès du Sel est une fiction territoriale qui envisage le sel comme un motif environnemental accusé dans un procès fictif, invitant l’ensemble des vivants camarguais à témoigner. Le Procès se constitue comme un événement rassembleur, créateur d’un récit commun. Cette recherche-action invite au décloisonnement des approches, par la reconnaissance et l’interrogation de multiples connaissances et savoirs vernaculaires, auprès d’acteurs de tous secteurs confondus. Elle explore les possibilités d’adaptation et de transformation des activités humaines en Camargue face à la salinisation des milieux et au changement climatique, et a pour ambition d’enclencher des transformations sociales autour des enjeux de transitions écologiques.
ArtSèves – Accompagner la reconversion de la tourbière de Sèves : mise en récit pour un développement territorial en faveur de la vie
Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, Manche (50)
La tourbière de Sèves est située sur sept communes du PNR des Marais du Cotentin et du Bessin (PnrMCB). En 2021, l’État a annoncé la fin de l’exploitation industrielle de tourbe datant de 1946. Depuis, il soutient le territoire face à la montée des niveaux d’eau, visant la recherche d’un nouvel équilibre dont la création d’une Réserve naturelle nationale sera le pivot. Cette reconversion, avec une échéance et des paramètres connus, préfigure les changements qui s’opéreront sur d’autres territoires. Les enchevêtrements étroits entre enjeux socio-économiques et symboliques, lutte contre le changement climatique, préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, imposent de mettre en lumière une trajectoire holistique qui permettra aux décideurs une articulation du projet de territoire. Au côté des collectivités, les habitants du territoire du PnrMCB, ayant la tourbière en partage, font également face au défi de prendre cet enchevêtrement « biodiversité-climat-développement-local » à bras le corps. Dans ce contexte, le projet ArtSèves ambitionne de soutenir les acteurs du territoire dans la transformation de la tourbière et de mettre en récit cet enchevêtrement d’interactions complexes pour engager l’action en faveur du vivant. Il représente une opportunité fondamentale de faire progresser les enjeux sociétaux et les connaissances scientifiques associées.
ENTRAVE – Création de scènes et récits de négociation de la continuité écologique sur le bassin versant de la Loire
Bassin versant de la Loire, sites des régions Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, et Nouvelle-Aquitaine
Le projet de recherche-action ENTRAVE prend place sur le bassin versant de la Loire pour aborder la problématique de la restauration de la continuité écologique d’un cours d’eau. Il propose de mettre en œuvre une enquête puis une concertation d’un genre nouveau, théâtral et performatif, pour mettre en négociation dans un format d’échange maîtrisé les différents intérêts humains et non-humains en présence. Cette expérimentation et son suivi visent à donner des clés plus générales sur une manière d’aborder les questions de biodiversité et d’aménagement via la négociation et l’écoute de tous les intérêts présents, ainsi que des savoirs les plus divers autour des cours d’eau.