Protocole d’identification et de délimitation pour les façades atlantique et méditerranéenne
Paru en novembre 2021, ce protocole a pour vocation de standardiser, à l’échelle nationale, l’identification et la délimitation des unités hydrauliques cohérentes (UHC) dans les marais de la façade Atlantique, Manche et mer du Nord, et les marais périphériques des lagunes méditerranéennes. Il fait suite à la typologie permettant de lever l’information sur les ouvrages hydrauliques pour caractériser et standardiser les obstacles à l’écoulement en marais littoraux (OFB, 2020). L’obtention des informations sur les ouvrages et les UHC permettront à l’avenir de mieux caractériser la continuité terre-mer, un des enjeux ciblés par la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), la mise en œuvre du règlement européen sur l’anguille d’Europe, ainsi que la stratégie et l’organisation nationale des données sur les milieux humides.
Au cours des siècles, l’homme a façonné les marais littoraux, constituant des casiers hydrauliques obtenus par emprises successives sur des espaces ouverts en eau (mer, lagunes). S’étendant sur 8 régions : Nouvelle Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Hauts de France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, les marais littoraux représentent une superficie totale d’environ 666 660 hectares sur la façade Atlantique, Manche et Mer du Nord, et de 71 844 hectares en Méditerranée.
L’emprise et les limites de ces casiers sont connues par les gestionnaires locaux mais demeurent non référencés à une échelle nationale.
La connaissance des ouvrages hydrauliques, unités de marais et leur gestion nécessite d’être partagée au niveau de la sphère publique, afin de faciliter la conduite de politiques face aux enjeux de préservation des milieux humides, en forte régression depuis plusieurs décennies, et pourtant pourvoyeurs de nombreux services pour la société. Il s’avère ainsi capital de disposer de ces informations, notamment sous forme cartographique, pour les décideurs publics locaux, en charge de la Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI), mais aussi pour les organismes de programmation (Départements, Régions, établissements publics, Etat).
Ce socle de connaissances partagées ouvre la porte à toutes les possibilités de négociation et d’ajustements respectueux des usages et porteurs de gains écologiques et fonctionnels. Pour ce faire, plusieurs dispositifs et plans d’actions à différentes échelles doivent pouvoir s’appuyer sur ces connaissances, (SAGE, Natura 2000, contrats territoriaux, plans pluriannuels de gestion, adossés à des règlements d’eau, etc.).
Ce protocole d’identification et de délimitation des UHC, tout comme la typologie qui permet de qualifier les ouvrages hydrauliques par usage d’un vocabulaire commun, s’adresse d’abord aux gestionnaires locaux, premiers aménageurs et utilisateurs d’une cartographie, notamment dans le cadre de leurs missions GEMAPI.
Il précise les étapes pour parvenir à la levée de l’information et la cartographie des unités hydrauliques qui repose globalement sur une pré-détermination par photo-interprétation, suivi d’un entretien avec les gestionnaires locaux pour corrections et validation. Il fournit les principes, le logigramme et les techniques recommandés pour mener à bien une production, une collecte et bancarisation sous SIG de ces données, interopérables au sein du système d’information sur l’eau[1].
La compilation et la réception de ces données est assurée aujourd’hui en France métropolitaine et Corse par les pôles-relais des zones humides côtières :
- le Pôle-relais marais Atlantique, Manche, mer du Nord pour ces façades (Forum des marais atlantiques – FMA) ;
- et le Pôle-relais lagunes méditerranéennes pour la façade méditerranéenne.
Les données UHC validées sont administrées à l’échelle nationale par le FMA en coopération avec l’OFB, et mise à disposition sur la plateforme du Réseau partenarial des données sur les zones humides (RPDZH).
Actuellement, ce protocole a été testé sur près de 600 000 hectares sur la façade Atlantique, Manche et mer du Nord, et sur près de 4 300 hectares en Méditerranée. Il a été élaboré sur la base des travaux menés par le FMA sur les marais de la façade atlantique, et testée dans le cadre de trois stages sur la façade méditerranéenne, et de 2 stages sur la façade atlantique.
Figure : Délimitation des UHC à différents niveaux : ouvrages N1 et UHC1, ouvrages N2 et UHC2 (N. Barré, 2020. réal. L. Anras)
a. | b. |
Légendes : exemples d’UHC sur des marais littoraux méditerranéens (a) et atlantiques (b).
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Télécharger le document « Protocole d’identification et de délimitation des unités hydrauliques cohérentes dans les marais littoraux »
Voir aussi le document « Typologie des obstacles à l’écoulement en marais littoraux et lagunes »
[1] L’ensemble des dictionnaires et scénarios d’échanges des données sur les milieux humides sont mis à disposition par le Service d’administration nationale des données et référentiel sur l’eau (© SANDRE)