Projet INPOLAG
Sur la façade méditerranéenne française, les lagunes sont classées en masses d’eau de transition au titre de la Directive cadre sur l’eau (DCE, 2000/60/CE). Leur suivi et l’évaluation de leur état écologique sont aujourd’hui uniquement basés sur les éléments de qualité biologique (Phytoplancton et Macrophytes) et les paramètres de soutien. En effet, à ce jour l’indicateur « Poissons » pour les masses d’eau de transition type « lagunes » n’est pas opérationnel alors qu’il pourrait être sensible à d’autres facteurs de contrôle (tels que connectivité avec la mer et les tributaires ou disponibilité des habitats lagunaires, par exemple).
Dans ce contexte, le projet INPOLAG (pour « Indicateur poissons en lagunes ») a vu le jour en 2019. Financé par l’AFB (Agence Française pour la Biodiversité), ce projet fédère les scientifiques issus principalement de trois structures de recherche de la façade méditerranéenne (UMR MARBEC, UMR CEFREM et la Tour du Valat). Il vise ainsi à développer un indicateur « poisson » DCE-compatible, adapté au contexte français et s’attache plus particulièrement à :
- recenser et analyser de manière critique les indicateurs DCE aujourd’hui appliqués au sein des lagunes méditerranéennes afin de les adapter au contexte français (Action 1),
- mener des nouvelles campagnes d’acquisition de données permettant le calcul de l’indicateur « poisson » (Action 2),
- réaliser un travail d’intercalibration avec les indicateurs déjà validés à l’échelle européenne (Actions 3 et 4).
L’action 1 a fait l’objet d’un groupe de travail international rassemblant les experts français, grecs, italiens et espagnols les 25, 26 et 27 mars 2019 à Montpellier (France). Il a permis d’aboutir à la définition d’une stratégie d’échantillonnage et d’indicateurs potentiels applicables dans le contexte français et compatibles avec les développements réalisés en Italie, Grèce et Espagne.
L’action 2 est actuellement en cours. Dans cette phase de développement des indicateurs, une large gamme d’habitats (au sens décrit dans le projet CHAMILA[1]) au sein de huit lagunes (Berre, Or, Arnel, Prévost, Thau, Bages, Ayrolle et Canet) sont échantillonnées sur trois périodes (automne 2019 et 2020 et printemps 2020) à l’aide d’une senne de plage (Figure 1). Ceci permettra de décrire les peuplements de poissons (diversité, classe d’âge) qui fréquentent les habitats lagunaires. Ce travail est mené en lien avec le CRPMEM-O (Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins en Occitanie) et les gestionnaires des lagunes concernées.
Les résultats de ce projet sont attendus pour fin 2021.
- Contacts
Marie Motte : [email protected]
Vincent Ouisse : [email protected]
Grégoire Certain : [email protected]
[1] Menu Marion, Vaz Sandrine, Bajjouk Touria, Derolez Valérie, Giraud Anais, Grillas Patrick, Ouisse Vincent (2019). Rapport final du projet CHAMILA (Cartographie des habitats en milieu lagunaire méditerranéen), Ifremer, 78p