Rapport de la commission au parlement européen, au conseil et au comité économique et social européen : État de conservation de la nature dans l’Union européenne Rapport relatif à l’état de conservation des espèces et des habitats protégés au titre des directives «Oiseaux» et «Habitats» et aux tendances observées au cours de la période 2013 – 2018
Tous les six ans, les États membres de l’Union européenne présentent un rapport sur l’état et sur les tendances en matière de conservation des espèces et des types d’habitats protégés par des directives européennes.
Le rapport fournit une analyse des données sur l’état et les tendances de toutes les espèces d’oiseaux sauvages présentes dans l’Union (460 espèces), de 233 types d’habitats et de près de 1 400 autres plantes et animaux sauvages d’intérêt européen.
Cette dernière évaluation publiée le 9 octobre 2020 porte sur la période 2013-2018.
Le déclin des habitats et espèces protégés se poursuit, principalement en raison de l’agriculture intensive, de l’urbanisation, d’activités sylvicoles non durables et de la modification des habitats d’eau douce. La pollution de l’air, de l’eau et du sol a également une incidence sur les habitats, tout comme le changement climatique et la surexploitation des animaux par des récoltes illégales et une chasse et une pêche intenables. S’il n’y est pas remédié, cette baisse se traduira inévitablement par une érosion continue de notre biodiversité et des services vitaux qu’elle fournit, mettant en péril la santé et la prospérité de l’espèce humaine.
Le rapport souligne que des mesures s’imposent si nous voulons avoir une chance réelle de mettre la biodiversité de l’Europe sur la voie du rétablissement à l’horizon 2030, comme le prévoit la nouvelle stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité. L’évaluation, fondée sur un rapport technique de l’Agence européenne pour l’environnement plus détaillé, montre que si certaines espèces et habitats protégés parviennent à se maintenir en dépit de la pression considérable à laquelle ils sont soumis, la majorité d’entre eux sont dans un état considéré comme «médiocre» ou «mauvais» au niveau de l’UE, certains accusant une tendance continue à la détérioration.
Parmi les espèces, les oiseaux qui sont étroitement associés à l’agriculture continuent d’enregistrer un déclin ; les poissons d’eau douce, quant à eux, présentent la proportion la plus élevée de mauvais état de conservation (38 %), principalement en raison des modifications des masses d’eau et des installations hydroélectriques. Parmi les habitats, seuls 15 % sont en bon état. La restauration des tourbières et d’autres zones humides peut présenter des avantages pour la nature, mais aussi contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique, en créant des possibilités d’emplois dans les zones rurales et périphériques.
Le rapport montre également que les mesures de conservation ciblées donnent des résultats. En effet, le lynx ibérique, le renne des forêts et la loutre, tous visés par de grands projets de conservation, sont en cours de rétablissement. Les initiatives menées dans le cadre du programme LIFE de l’UE, des programmes agroenvironnementaux spécifiques au titre de la politique agricole commune et du réseau Natura 2000, qui compte 27 000 sites, continuent d’avoir une influence positive, mais il convient de les renforcer considérablement.