Le point sur l’état des masses d’eau de transition et le risque de non-atteinte du bon état
La directive cadre sur l’eau (directive 2000/60/CE) impose aux États membres de réaliser un état des lieux dans chacun des bassins au début de chaque cycle de gestion.
À mi-parcours du 2ème cycle (période 2016-2021), l’état des lieux de 2019 fournit les éléments qui permettront de définir le contenu du futur et programme de mesures du 3ème cycle (période 2022-2027), en vue d’atteindre les objectifs fixés par la DCE.
État des masses d’eau de transition
4 masses d’eau de transition sont suivies sur le bassin Corse au titre de la DCE (carte à télécharger ci-dessous), du Nord au Sud : Biguglia, Diana, Urbino, Palu.
EN SYNTHESE POUR LES LAGUNES DE CORSE
Dans le bilan 2019, l’état des lagunes s’est amélioré d’une classe sauf pour l’étang de Palu. Ainsi, les étangs de Diana et d’Urbinu sont dorénavant en bon état et les étangs de Biguglia et de Palu en état médiocre. Cette amélioration s’explique par la mise en œuvre de mesures, en particulier, l’amélioration de l’assainissement et des pratiques agricoles. Pour l’ensemble des masses d’eau superficielle, celles qui sont en état écologique bon et très bon augmentent et atteignent 88% du nombre de masses d’eau superficielle en 2019. Un état chimique qui reste globalement bon (98% des masses d’eau en bon état chimique, sans présence de substance ubiquiste). |
Comparaison avec d’autres milieux aquatiques du bassin Corse
Pressions, impacts et risque de non-atteinte de l’objectif de bon état des masses d’eau fin 2027
L’état des lieux vise à distinguer parmi toutes les pressions celles qui ont un impact significatif et génèrent un risque de non-atteinte des objectifs environnementaux à l’horizon 2027. Les pressions sont prises en référence pour élaborer le programme de mesures du SDAGE 2022-2027.
EN SYNTHESE
L’amélioration des pollutions diffuses agricoles reste un enjeu sur quelques secteurs, notamment pour les lagunes. La pollution par les substances toxiques ne concerne qu’une seule masse d’eau, l’étang de Biguglia. Aucun risque de non-atteinte du bon état chimique n’est estimé pour l’ensemble des masses d’eau de Corse. Le risque de non-atteinte du bon état écologique (RNABE) en 2027 est estimé pour deux lagunes (étang de Biguglia et étang de Palu ) sur les quatre suivies au titre de la DCE. Par rapport à l’état des lieux 2013 : 2 masses d’eau ne sont plus à risque (étangs de Diana et Urbinu), 1 nouvelle le devient (étang de Palu). |
Les pressions prises en compte par milieu, à l’origine d’un RNABE 2027 sont indiquées dans le tableau ci-après :
Précisions sur ces pressions :
– Nutriments urbains et industriels : le risque de non-atteinte du bon état en 2027 concerne une lagune (Biguglia)
– Nutriments d’origine agricole et pollutions diffuses par les nutriments (ruissellement agricole et urbain, stock sédimentaire) : le risque de non-atteinte du bon état en 2027 concerne deux lagunes (Biguglia et Palu)
– Pesticides : le risque de non-atteinte du bon état en 2027 concerne une lagune (Biguglia). Par rapport au précédent état des lieux, 2 lagunes (Diana et Urbinu) voient l’impact réduit.
– Substances toxiques (hors pesticides) : le risque de non-atteinte du bon état en 2027 concerne une lagune (Biguglia).
– Altérations de la morphologie, le risque de non-atteinte du bon état en 2027 concerne une lagune (Biguglia)
– Autres pressions : pêche professionnelle et conchyliculture, pêche de loisir et espèces introduites. Aucune masse d’eau (côtière ou de transition) n’est à risque de non-atteinte du bon état au titre de la DCE pour ces pressions. Aucun impact significatif n’a été évalué pour ces pressions.
Les causes de risque pour les lagunes sont synthétisées ci-après, et comparées à l’état des lieux antérieur (2013).
Le risque de non-atteinte du bon état écologique (RNABE) en 2027 est synthétisé dans le tableau ci-dessous pour chaque lagune.
Masses d’eau de transition à RNABE 2027
MEN : Masse d’eau naturelle.
Avec 64 masses d’eau à risque de non-atteinte du bon état en 2027 (dont deux lagunes), au lieu de 37 en 2013, le bassin de Corse présente un taux de masses d’eau à risque de 26%, ce qui reste faible par rapport aux autres bassins français. Cette augmentation est principalement due à l’amélioration des données et à la prise en compte d’un nouveau principe de cumul de pressions pouvant engendrer un risque, qui améliore la cohérence entre le niveau d’impacts des pressions et l’état des masses d’eau.
L’état des lieux a été adopté par le comité de bassin puis approuvé par l’Assemblée de Corse en novembre 2019.
A NOTER : Les informations ci-avant sont extraites du document « État des lieux du bassin de Corse présenté au comité de bassin du 19 novembre 2019 et à l’Assemblée de Corse » (162 p) en focalisant sur les lagunes (masses d’eaux de transition).
Brève compilée par le Pôle-relais lagunes méditerranéennes.
Voir aussi la brève « État des lieux 2019 du bassin Rhône-Méditerranée : focus sur les lagunes »