Etude par photo-interprétation menée par le Gipreb, 2012
Date de publication : 29/04/2013
Un état des lieux de l’occupation des sols autour de l’étang de Berre a été réalisé dans le cadre d’un stage du Master Sciences de l’Environnement Terrestre (université d’Aix Marseille) en partenariat avec le Gipreb. Cette étude qui montre l’évolution de l’occupation des rives depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours permet de mieux comprendre la mutation du territoire au cours de cette période.
Situé dans le département des Bouches-du-Rhône, l’Etang de Berre, avec une superficie proche de 155 km², est une des plus vastes lagunes européennes. Il s’agit d’un bassin de vie, où activités humaines et milieux naturels cohabitent. En effet le site est devenu, avec le temps, un pôle majeur pour le développement des industries de la région (raffinage, pétrochimie). De plus dans les années 70, le fort développement économique et industriel a engendré une très forte augmentation des populations, avec une moyenne de la population qui a été multipliée par 2 entre 1968 et 2006. Or, l’étang est également entouré de zones naturelles, riches d’une flore et d’une faune d’exception et d’habitats remarquables. Certaines de ces zones appartiennent au réseau Natura 2000, identifiées comme des zones remarquables compte tenu de leur valeur patrimoniale et leur vulnérabilité.
L’industrialisation et la démographie croissante ont entraîné une expansion des zones anthropiques, pouvant mettre en péril les zones naturelles.
C’est dans ce cadre qu’un état des lieux de l’occupation des sols a été mené afin de mettre en évidence les enjeux parfois divergents qui pèsent sur ce territoire. L’occupation des rives de l’étang, et en particulier à proximité des zones Natura 2000, a été analysé sur une période d’une soixantaine d’années (1950à2010) durant lesquelles les évolutions du milieu ont été probablement les plus rapides, en raison notamment de la croissance économique et démographique. Ce travail s’est principalement appuyé sur l’interprétation d’ortho-photographies. Deux techniques ont été utilisées, l’une par vectorisation des contours des différents types d’occupation du sol, et l’autre à l’aide d’un quadrillage dont chaque maille s’est vu attribuer un type d’occupation du sol.
Les résultats obtenus montrent clairement d’importants changements au cours de la période. Les plus spectaculaires concernent les zones urbanisées et les zones agricoles, leur surfaces sont passées, respectivement, de 10% à 40% et de 41% à 16% de 1950 à 2008 sur le territoire. Par ailleurs, il est montré que l’anthropisation massive des rives de l’Etang de Berre aux dépens des zones naturelles est un préjugé récalcitrant, ces dernières n’ayant que peu varié en surface au cours de la période étudiée. Finalement l’anthropisation des rives a majoritairement conduit à la perte de surfaces importantes de terres agricoles.
A gauche : Occupation des sols, autour de l’Etang de Berre et des sites Natura 2000 adjacents, pour les années 1950 (1949-1955).
A droite : Occupation des sols autour de l’Etang de Berre et des sites Natura 2000 adjacents, en 2008
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Crédit photo : M. Torres/Gipreb