Projet Défi Littoral 2015 sur les étangs et marais des salins de Camargue
Date de publication : 27/01/2016
Le Parc naturel régional de Camargue, la Fondation Tour du Valat et la Société Nationale de Protection de la Nature sont co-gestionnaires du site « étangs et marais des salins de Camargue » représentant 6 500 ha acquis par le Conservatoire du Littoral.
Il s‘agit d’un territoire confronté à une évolution rapide, et les changements environnementaux globaux génèrent nombre d’incertitudes quant à la caractérisation des risques d’érosion et de submersion marine, mais aussi quant aux transferts de vulnérabilités sociales, économiques et écologiques tenant compte des aléas, des enjeux, des représentations sociales et des actions de gestion/aménagement.
Le propriétaire du site, les gestionnaires et un collectif interdisciplinaire de chercheurs relèvent le défi de construire un projet de recherche alliant science et gestion, et s’appuyant sur le concept d’une gestion adaptative et prospective.
L’approche adaptative répond à la difficulté de conserver la biodiversité ou les ressources naturelles renouvelables au sein de systèmes écologiques et sociaux particulièrement complexes, tel que le site des étangs et anciens marais des salins de Camargue. Elle essaie de réduire les coûts sociaux et écologiques des expérimentations de gestion en accroissant la connaissance sur le système. C’est un processus d’apprentissage chemin faisant, qui tend à lier étroitement la recherche scientifique et les gestionnaires d’espaces naturels.
En 2015, la 1ère phase du projet GAP Littoral s’est focalisée sur deux objectifs :
- discuter et construire un cadre conceptuel commun aux différents chercheurs sur la prospective et la gestion adaptative ;
- construire un cadre méthodologique innovant et un programme de travail pour un accompagnement scientifique à la gestion adaptative à l’aide de la prospective ;
Pour atteindre ces objectifs, un premier atelier Défi littoral a été organisé les 17 et 18 novembre 2015 en Camargue, réunissant une trentaine de gestionnaires et chercheurs en sciences de la vie, de l’univers et des humanités impliqués dans les travaux relatifs à la gestion du trait de côte et des zones humides littorales.
Cet atelier a permis notamment :
-d’identifier les principaux enjeux du site
- Continuités écologiques/enjeux piscicoles et qualité des eaux;
- Potentialités écologiques, libre évolution et conservation;
- Usages et conflits d’usages;
- Gouvernance et gestion participative;
- Articulation recherche et gestion;
- Recherche et monitoring (interdisciplarité, identification de suivis pertinents à long-terme pour un site qui évolue rapidement).
-d’identifier les thèmes majeurs sur lesquels mener en priorité une démarche de gestion adaptative
- Perception du site par l’extérieur (Salin de Giraud, Arles, PACA, réseaux sociaux…);
- Gestion des habitats des oiseaux coloniaux;
- Gestion des aménagements hydrauliques et effets sur les continuités hydro-biologiques;
- Evolution piscicole et des prélèvements (poissons mollusques…);
- Gestion des flux d’eau dans le système Vaccarès et/ou bassin versant du Japon;
- Gestion du risque et gestion des crises;
- Valorisation socio-économique et inscription du site dans un projet de territoire.
– d’identifier les thèmes de prospective à développer en priorité
- Etalement dans le temps de transformations sur 20, 30, 40 ans ?
- Simulations précises de devenirs possibles du site avec une perturbation croissante de la mer: quelles images tangibles ?
- Quels imaginaires, quels visuels, quels récits d’états futurs possibles ?
– d’identifier les sujets de préoccupation à développer ultérieurement
- Doit-on chercher l’acceptabilité sociale ou une forme de co-construction avec le public ?
- Comment intégrer dans nos exercices les attentes socio-économiques ?
- Quel sera l’avenir des 1500 ha non acquis et quelles conséquences sur le site?
- Comment faire participer les divers types d’acteurs (gestionnaires, scientifiques, politiques, public) aux exercices de prospective ?
- Comment articuler modélisation prospective quantitative et qualitative?
En conclusion de cette première phase …
En 2015 cette première phase a permis de montrer que les connaissances fondamentales manquent encore pour comprendre la nature et la dynamique des processus de transformation en cours et pour établir des visions prospectives robustes.
En 2016, pour la 2ème phase du projet, il apparaît essentiel de porter une attention particulière à la gestion des risques, et notamment au risque d’érosion et de submersion côtière. Une démarche interdisciplinaire d’analyse des changements sera poursuivie et prendra explicitement en compte les quatre composantes de la vulnérabilité systémique : aléas, enjeux, représentations, gestion.
- Contacts
Porteurs du projet Défi Littoral CNRS 2015 :
– Raphaël Mathevet (CNRS UMR CEFE), [email protected]
– Laurent Mermet (AgroParisTech), [email protected]
– Charlotte Michel (Usages&Ressources), [email protected]
– Brigitte Poulin (Tour du Valat), [email protected]