La conservation des laro-limicoles mobilise plus de 100 gestionnaires au Mas de la Béluge, en Camargue (13)

Retour sur le séminaire de restitution du programme de conservation – 18 octobre 2011

Le colloque interrégional de Sète du 23 novembre 2006, organisé par le Conservatoire d’espaces naturels L-R (CEN L-R), le Pôle-relais lagunes méditerranéennes et les Amis des Marais du Vigueirat (AMV), avait été l’occasion de présenter pour la première fois les problèmes de conservation rencontrés par les laro-limicoles coloniaux (mouettes rieuse et mélanocéphale, sternes caugek, hansel, naine et pierregarin, goéland railleur et avocette) sur le littoral méditerranéen français. Ce séminaire fit émerger la nécessité de mettre en œuvre un programme d’actions pour leur sauvegarde. Il a été élaboré et mis en œuvre par les AMV et le CEN L-R en partenariat avec les délégations Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur du Conservatoire du littoral dont le réseau de propriétés était particulièrement pertinent pour mettre en oeuvre ce programme sur l’arc méditerranéen français. En appui de financements publics (Etat et Europe au travers des fonds Natura 2000, Région PACA et L-R, Conseil Général 13, Parc naturel régional de Camargue, Grand Port Maritime de Marseille), la fondation Total a largement contribué à la réalisation du programme.

Restitution du programme d’actions

Ce sont plus de 100 gestionnaires d’espaces naturels, représentants des structures de protection de la nature, décideurs, acteurs institutionnels du littoral méditerranéen, qui ont participé au séminaire de restitution des travaux menés entre 2007 et 2010.

Après une allocution de bienvenue par Hervé Schiavetti, maire d’Arles, François Fouchier (Conservatoire du littoral) et Catherine Ferrant (fondation Total), la première session était destinée à actualiser l’état de conservation des populations de laro-limicoles sur le littoral méditerranéen français et à présenter les résultats de l’évaluation de 36 terrains du Conservatoire du littoral indispensable pour sélectionner les sites prioritaires où intervenir dans le futur. Les effectifs montrent globalement des tendances à la baisse ou à une relative stabilité, caractérisée cependant par un regain depuis 2007. De la même manière, la productivité en poussins reste très moyenne mais apparaît supérieure au cours de ces 4 dernières années. Cette amélioration est cependant surtout observée en Languedoc-Roussillon. Ainsi, un nouvel essor des populations semble se produire depuis 2007 mais reste à être confirmé.

La démarche générale du programme s’inscrivait dans un cadre de gestion adaptative et mettait en oeuvre des opérations selon un protocole scientifique évalué en continu. Trois grands types d’opération ont été développés et présentés au cours de la seconde session : i) aménagement et restauration de sites de nidification, ii) gestion des colonies de Goéland leucophée, responsable en partie de la préemption des îlots de reproduction et iii) protection des colonies existantes de laro-limicoles. Ces opérations étaient accompagnées d’un suivi scientifique destiné à mesurer leur impact sur l’ensemble de la population. Ainsi, de 2000 à près de 6000 couples ont été protégés selon les années. Le succès de ces opérations s’observe aussi par une productivité en poussins nettement supérieure à celle observée sur les sites non aménagés ou non protégés et contribue à l’amélioration du succès reproducteur constaté à l’échelle globale.

De nombreux partenaires locaux, financiers et techniques, ont été associés au programme afin de pouvoir mettre en oeuvre les opérations nécessaires sur près de 40 sites répartis de Perpignan aux étangs de Villepey (propriétés du Conservatoire du littoral, de la commune de Marseillan, de Listel et des Salins du Midi). La troisième session leur a été consacrée au travers de retours d’expérience sur la gestion de leurs sites en faveur des laro-limicoles. Une présentation du statut de ces espèces en Espagne et plus spécifiquement dans le delta de l’Ebre a ensuite permis d’avoir un aperçu de leur situation ailleurs en Méditerranée.

La cinquième et dernière session du séminaire a abordé les perspectives futures des actions de conservation en faveur des laro-limicoles. La présentation du programme 2011-2012 coordonné par les AMV, le CEN L-R et la Tour du Valat grâce à la mobilisation des fonds européens FEDER permet de consolider les acquis et d’assurer le lien avec un projet LIFE+ en préparation. Enfin, un autre projet LIFE+, « MC-SALT », initié en 2011 a été présenté et comprend un volet laro-limicoles développé sur deux sites méditerranéens français par le Parc naturel régional de Camargue, la Tour du Valat et les Salins du Midi.

Les actes du séminaire seront prochainement disponibles.