Thèse par le projet et la pratique paysagiste
A l’heure où le changement climatique a mis en exergue la fragilité de nos territoires littoraux soumis aux risques, la nature se révèle peut-être être l’une des clés de l’adaptabilité de nos côtes françaises à ces événements imprévisibles. L’idéologie protectionniste née du Moyen-âge a fortifié plus de 9000 km d’espaces littoraux en digues, môles et autres constructions dures en France. Ces protections apparaissent aujourd’hui onéreuses, mais aussi en décalage avec une vision émergente : la résilience. Il convient donc de renouer avec les dynamiques naturelles qui transcendent nos territoires, et de s’inspirer de différents milieux naturels pour élaborer de nouvelles solutions spatiales et faire face aux évènements littoraux à risques.
Le travail à mener dans le cadre de ce doctorat entend se focaliser sur l’étude de projets de renaturation existants, tout en cherchant à élaborer de nouveaux modèles d’aménagement en s’inspirant des milieux naturels. Après avoir réalisé un état de la connaissance sur cette notion de « renaturation », mais aussi avoir fait un état des lieux des pratiques paysagistes lors de projets d’aménagements du littoral, le travail consistera en l’élaboration théorique, puis la mise en espace, de solutions fondées sur la nature. Ce projet de thèse, ayant pour objectif d’intégrer une pratique de concepteur d’espace à la démarche de recherche, conduit à une double réflexion : L’efficience des solutions proposées, mais aussi l’analyse de la démarche de conception paysagiste. Le « biomimétisme » peut-il être un champ d’exploration pour agrémenter leurs approches ? Cette notion est-elle si différente du savoir-faire qu’avaient les jardinistes à s’inspirer de la nature au XVIIIe siècle ? L’objectif est aussi de mettre à jour les réponses amenées par ces nouveaux modèles d’aménagement littoraux bio-inspirés : la mutabilité de ces espaces, leurs perméabilités, les services écosystémiques qu’ils peuvent rendre, la biodiversité et les continuités écologiques qu’ils pourraient construire sont autant d’arguments qui peuvent rentrer en écho lors de la conception de ces modèles innovants.
Ce projet de thèse s’inscrit dans la continuité d’un diplôme personnel de fin d’étude à l’École Nationale Supérieure de Paysage obtenu en 2017, concernant la prise en compte des risques littoraux dans la reconfiguration spatiale de la façade lagunaire sétoise. Le diplôme a mis en exergue la propension du risque à être un élément fédérateur pour le territoire de l’étang de Thau, mais aussi sa capacité à être moteur d’un nouveau vocabulaire spatial. Ce travail a fait l’objet d’un article, « Des risques littoraux à un projet de Paysage », publié sur le site du Pôle lagunes en 2018. Aujourd’hui, il souhaite, dans le cadre de cette thèse, s’intéresser à un autre paysage lagunaire méditerranéen : l’étang de Berre, et notamment son fonctionnement en tant que lagune avec le Golfe de Fos.
Si vous avez des initiatives et travaux qui permettent de développer des Solutions Fondées sur la Nature, Ken Novellas est intéressé de vous rencontrer et d’avoir vos retours d’expériences.
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Ken Novellas – Paysagiste DPLG & Urbaniste
Doctorant en Géographie & Paysage
Laboratoire de Recherche en projet de Paysage / ENSP
Université de Cergy-Pontoise / Paris-Seine
CA Fédération Française du Paysage PACA
[email protected]
06.28.70.67.18.