Etat des lieux des outils existants
Date de publication : 17/02/2017
Avant la mise en place du plan de gestion national de l’anguille (PGA) adopté en 2010, la principale source de données concernant l’anguille était le réseau de contrôle et de surveillance (RCS) de l’état écologique des eaux, mis en place en application de la directive cadre européenne sur l’eau (DCE). Dans ce cadre, 1 500 stations réparties sur l’ensemble du territoire sont prospectées tous les deux ans par pêche à l’électricité afin de caractériser l’état des peuplements piscicoles. Des sites de suivi des flux migratoires de l’anguille existaient également, mais ils étaient très peu nombreux.
Crédit photo : A. Crivelli
Il est donc apparu nécessaire, dans le cadre du PGA de compléter les dispositifs existants afin de mieux évaluer les populations d’anguille aux divers stades de leur développement.
La France a ainsi mis en œuvre deux outils complémentaires :
- les Rivières index (RI) permettant d’évaluer à l’échelle d’un bassin hydrographique les flux de civelles entrant et le nombre d’anguilles argentées qui repartent vers la mer. L’objectif initial affiché lors de l’élaboration du PGA était de disposer d’une rivière index par Unité de Gestion Anguille (UGA) ; l’ensemble des sites choisis devant refléter plus ou moins fidèlement la diversité nationale des habitats aquatiques et ainsi permettre d’appréhender au mieux l’état et la dynamique de la population d’anguille à l’échelle du territoire national. La nécessaire prise en compte des sites préexistants et les difficultés pratiques de mise en œuvre ont finalement conduit à retenir dix sites index : neuf sur cours d’eau et un en lagune méditerranéenne (Etang du Vaccarès / site : Passe piège au Grau de la Fourcade).
- des Réseaux spécifiques anguille (RSA), afin de compléter les données recueillies dans le cadre du RCS. Il a donc été proposé, dans le cadre du PGA, de mettre en place dans chaque UGA un réseau de stations de pêche à l’électricité échantillonnant spécifiquement l’anguille en ciblant préférentiellement les zones à forte densité d’anguilles (aval des bassins) et/ou les bassins versants des rivières index. Finalement, ce type de réseau a été mis en œuvre dans sept UGA et six rivières index se trouvent concernées. Nationalement, cela correspond à un total d’environ 320 stations, prospectées avec une fréquence d’échantillonage moyenne d’une fois tous les deux ans (entre une à six années selon les configurations).
Les mesures biométriques et observations réalisées sur les anguilles capturées lors de ces pêches permettent de caractériser non seulement la taille et le poids des individus mais aussi le taux d’argenture (indice oculaire), et l’état sanitaire. Cela permet d’évaluer l’abondance, de caractériser la structure d’âge et de suivre l’évolution des populations d’anguilles jaunes en place. Dans le cas d’une rivière index, les résultats obtenus participent également à l’étude de la relation « recrutement – stock en place – échappement ».
Hors monitoring au sens strict et protocoles d’échantillonnages définis dans ce cadre, un nombre conséquent d’autres stations a été prospecté ponctuellement par pêche à l’électricité afin de recueillir des données sur l’anguille. Ces opérations réalisées sur 740 stations par des fédérations de pêche et/ou des associations « migrateurs » renseignent plus particulièrement sur les structures en taille des populations d’anguilles jaunes et le front de colonisation ; elles fournissent également un indice sur l’abondance d’individus. Ces prospections ont, dans certaines UGA, contribué par ailleurs à définir le réseau spécifique pour l’anguille.
Le bilan du suivi des anguilles 2010-2013 a fait l’objet d’une brochure parue dans la collection « sensibilisation aux politiques publiques ». >> Télécharger la brochure
Pour en savoir plus sur la mise en œuvre du plan national de gestion de l’anguille européenne, télécharger la brochure « 2010 – 2015, le point sur cinq années de mise en œuvre du plan national de gestion de l’anguille européenne ».
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