Au printemps 2023 de multiples colonies de reproduction fortement impactées
Après une accalmie de la circulation d’influenza aviaire en avril 2023, une recrudescence des mortalités a été observée au sein des colonies en cours de nidification de laridés, d’abord sur la Loire puis sur le littoral atlantique et sur le littoral méditerranéen. Certaines colonies ayant perdu des dizaines à centaines d’individus.
Depuis 2022, en France et en Europe circule un génotype particulier de virus d’influenza aviaire particulièrement adapté aux laridés. En France, ce virus a été mis en cause lors des fortes mortalités de Goélands et autres laridés à l’été 2022 sur le littoral atlantique Nord-Ouest et à l’hiver 2022/2023 lors des mortalités de mouettes rieuses sur l’ensemble du territoire.
Mortalité multiple de mouettes au lac du DER, hiver 2023 © OFB
Dans le cadre du programme Larimed, les laro-limicoles coloniaux méditerranéens sont suivis pendant toute la période de reproduction. Dès la mi-mai, les premiers cas de mortalité ont été signalés sur un reposoir de sternes caugek sur la plage de Sérignan (Yann Geshors, ASHL) et sur les ilots du Grand Bastit (Mouette mélanocéphale, Kathleen Perrot, Agglomération du Pays de l’Or). Par la suite, les cas se sont enchainés d’abord dans l’Hérault (Sterne caugek, Mouette mélanocéphale, Goéland railleur) puis dans le Gard, en Camargue et sur le littoral audois.
Plusieurs cadavres de sternes caugek, positives au H5N1, ont été récoltés sur l’ensemble du littoral. D’autres cas positifs ont été confirmés chez le Goéland railleur, la Mouette mélanocéphale, la Sterne naine et la Sterne pierregarin.
Au bout de la phase de suivi des effectifs nicheurs, nous avons comptabilisé un minimum de 330 cadavres qui concernent pour l’essentiel la Sterne caugek, le Goéland railleur et Mouette mélanocéphale. Le virus semble aujourd’hui essentiellement toucher les railleurs adultes et les poussins des différentes espèces (fortes mortalités constatées chez la Sterne caugek et le Goéland railleur).
Exemple de cadavres récupérés sur Aigues-Mortes © R. Tiné, SMCG
Que faire ?
La surveillance des mortalités et de l’influenza aviaire chez les oiseaux sauvages est assurée par le réseau SAGIR. En cas d’observation de mortalité sur des colonies d’oiseaux merci d’en informer le service départemental OFB concerné, qui pourra intervenir si nécessaire pour prélever les oiseaux et mettre en place des analyses.
En cas de détection d’influenza aviaire dans une zone, la DD(CS)PP qui est le gestionnaire en santé animale au niveau du département prendra avec les services préfectoraux un arrêté préfectoral de zone de contrôle temporaire (APZCT) régissant notamment les mouvements d’oiseaux domestiques et de chasse. En cas de circulation active d’influenza aviaire dans une zone, il est conseillé de limiter les contacts avec les oiseaux morts ou vivants (risque de santé publique de réassortiment de virus aviaire et humain), et si une intervention est nécessaire, le port de gants, de bottes et d’un masque FFPP2 est recommandé. Un nettoyage (eau et savon) idéalement suivi d’une désinfection (e.g., Virkon©) est à mettre en place autant que possible après intervention.
- En savoir plus
Bilan de l’IAHP, en 2022, dans le compartiment sauvage en France
Bulletins hebdomadaires de la situation en France et en Europe – Plateforme ESA
Synthèses et cartographie des cas européens – site de l’EFSA
- Contacts
Pour les signalements en départements : [email protected] ; [email protected] ; [email protected] ; [email protected] ; [email protected]