Connectivité des poissons côtiers sur le littoral méditerranéen
Le projet Connect-Med (connectivité des poissons à l’interface lagune – mer en Méditerranée) est un projet de recherche ciblant quatre espèces côtières, la daurade royale, le loup, le muge et la saupe, au sein des lagunes méditerranéennes. Plus de 360 poissons ont déjà été marqués depuis le démarrage du projet en 2017.
L’objectif du projet est de mieux comprendre la connectivité de ces espèces entre les lagunes et la mer en fonction de différents types d’habitats, naturels ou exploités (conchyliculture) et des conditions environnementales (température de l’eau, vent, oxygène…).
Ce projet est mené par l’UMR MARBEC (Ifremer, le CNRS, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Université Montpellier), en collaboration avec de nombreux partenaires financiers dont l’Agence française pour la Biodiversité et de nombreux partenaires scientifiques et techniques dont la majorité des Parcs Marins entre Marseille et la frontière espagnole.
Les données permettront :
- d’estimer la fidélité de ces espèces à une ou plusieurs lagunes,
- de quantifier le temps passé dans les lagunes et en mer en fonction des saisons,
- d’avoir une vision globale de la connectivité régionale des espèces,
- d’avoir une meilleure connaissance de leur site de reproduction.
Des telles informations sont aujourd’hui indispensables pour contribuer à la mise en place d’une gestion durable de ces ressources exploitées.
Des espèces suivies
270 daurades (Sparus aurata), 150 loups (Dicentrarchus labrax), 50 saupes (Sarpa salpa) et 50 muges (Mugil spp) seront marqués entre 2017-2020. Actuellement, sont comptés 360 poissons marqués depuis juin 2017 (dont 202 en 2019).
Par exemple, au niveau de la zone de Leucate, 63 poissons marqués, avec 21 loups et 30 daurades marqués dans l’étang, 11 daurades et 1 loup marqués en mer devant l’étang. Il est prévu de marquer encore une vingtaine de daurade et de loups en Mer en septembre octobre.
Le marquage de ces poissons se matérialise par deux éléments visibles en externe : une marque « spaghetti » jaune ou verte sur la nageoire dorsale et un tatouage bleu sur la face ventrale. Les poissons marqués possèdent également un émetteur acoustique sur la face ventrale interne. Ce dernier permet de suivre les déplacements du poisson en transmettant en permanence son identifiant à un réseau de récepteurs sous-marins.
Aussi, en appui à cette étude, il a été nécessaire de lancer une campagne de communication à l’attention des pêcheurs côtiers pour aider au signalement des poissons marqués. L’identification du poisson, la date, l’heure, le lieu de pêche sont nécessaires au suivi. Voir l’affiche ci-dessous.
En parallèle, le réseau régional des hydrophones est finalisé
Ce réseau, qui comprend une centaine de stations d’écoute, s’étend de la frontière espagnole au Parc national des Calanques. Il assure le suivi de la fréquentation de la majorité des lagunes de la zone (instrumentation de tous les graus du Golfe du Lion) et permet de retracer des trajets migratoires par une approche de barrière en mer.
Les premiers résultats de cette étude devraient être disponibles au printemps 2020, avec espérons-le, la levée du mystère sur les routes migratoires de ces espèces !
- Contact
Tel : 04.99.57.32.62 ou par courriel à [email protected]