Les juvéniles de poisson ont-ils besoin d’être protégés dans l’étang de Berre ou vivent-ils bien tous seuls ? Le Gipreb, conscient de l’intérêt pour la biodiversité et des enjeux économiques pour la pêche, a proposé une étude innovante.
Étudier les juvéniles des poissons (« bébés poissons ») de l’étang de Berre pour voir s’il est nécessaire de les protéger ou si tout fonctionne bien actuellement, tel est l’objectif de l’étude qui a été lancée par le Gipreb fin février 2018.
Cette étude innovante de la fonctionnalité écosystémique de nurseries dans l’étang de Berre et de l’évaluation d’un besoin de restauration écologique a été retenue par l’agence de l’eau RMC dans le cadre d’un appel à projet « Biodiversité ». Ce projet a été confié au GIS-POSIDONIE, chercheurs spécialisés dans le suivi de l’ichtyofaune et de la pêche, associé à Ecocéan, bureau d’études spécialisé dans le génie écologique marin.
Pour commencer, la société Ecocéan a installé des cages contenant des coquilles d’huîtres, qui agiront comme des habitats artificiels, sur trois sites de l’étang : au large de Ferrières à Martigues le 21 février, à la Pointe de Berre l’Etang le 22 février et dans l’étang du Bolmon le 23 février. Le GIS-Posidonie mettra en place un suivi avec des comptages et des identifications des espèces présentes aussi bien dans le milieu naturel que dans ces habitats artificiels pour ensuite les comparer avec d’autres lagunes méditerranéennes.
Les lagunes jouent un rôle majeur de nurseries pour de nombreuses espèces de poissons. Ce rôle fonctionnel des nurseries est primordial pour la biodiversité ichtyologique de l’étang de Berre mais aussi des zones côtières afférentes (Rade de Marseille, côte bleue voire Golfe du Lion). La production halieutique qui en découle représente également des enjeux socio-économiques majeurs à travers la pêche. Cependant, l’état de cette fonction est relativement peu connu dans l’étang de Berre. Cette lagune est pourtant la plus grande lagune méditerranéenne et aussi celle qui a subi le plus de perturbations au cours du temps.
Dans un contexte de réhabilitation de l’étang de Berre, l’étude et l’analyse de cette fonction de nurserie, avec une caractérisation des habitats et des potentialités de restauration est un enjeu majeur. Cette étude prendra en compte les variabilités spatiales et temporelles (saisonnalité). Elle s’intéressera aux habitats types de l’étang de Berre (fonds sableux, fonds vaseux, enrochements), et inclura également l’utilisation de cages avec des huitres comme stations de concentration de juvéniles.
(Source : communiqué Gipreb)