Les travaux de restauration des étangs du Directeur, réalisés à la Poudrerie de Saint-Chamas-Miramas, ont été inaugurés le 9 septembre 2024. Acquis par le Conservatoire du littoral en 2001 pour assurer sa protection définitive, cet ancien site industriel a été restauré progressivement depuis. Il est géré conjointement par les communes de Miramas et de Saint-Chamas à travers le SIANPOU (Syndicat intercommunal de l’ancienne Poudrerie).
Outre la recolonisation naturelle de la faune et de la flore qui en font un site remarquable avec une mosaïque d’habitats extraordinaire, de nombreuses traces de l’ancienne activité industrielle demeurent aujourd’hui sur le site : un important réseau hydraulique (canaux, réservoirs, etc.), des infrastructures militaires (tour de garde), des socles de cuves, des lieux de stockage (dont des souterrains), des hangars et d’anciennes usines à meules (dites « moulins à poudre noire »).
Les étangs du Directeur, situés à environ 360 mètres de l’étang de Berre, avaient été créés dans un objectif paysager à l’époque romantique, à proximité immédiate de la maison du Directeur. Il s’agit de trois pièces d’eau nommées Grand Etang, Etang Est et Etang Ouest, qui représentent une superficie totale de 1426 m2. L’alimentation des étangs se fait grâce à une source d’eau douce en pied de falaise, mais aussi avec les eaux de surverse du canal de Boisgelin (canal d’irrigation agricole) via la cascade du parc. L’état d’envasement des trois étangs était important, leur profondeur n’excédant pas 20 cm et des zones étant totalement exondées. Par ailleurs les analyses avaient montré que les sédiments se trouvaient très pollués.
D’un point de vue naturaliste, ces étangs apportent un potentiel d’habitats supplémentaire à la Poudrerie. En effet, d’une zone humide méditerranéenne (roseau commun, haies de Tamaris, salicornes) on passe, au niveau des étangs, à une forêt humide essentiellement composée de peupliers blancs et de frênes à feuilles étroites. On y trouve aussi des arbres plus rares pour le secteur, tels que les peupliers noirs, des chênes, des érables et des cyprès-chauves, arbres emblématiques des poudriers. Et, plus original, se trouve également une végétation plus exotique (séquoias, ginkgo biloba, ifs…), rapportée des voyages des dirigeants de la Poudrerie. Les études naturalistes menées au préalable ont montré un potentiel fort pour les chauve-souris, oiseaux, reptiles et amphibiens, odonates et papillons.
Un des objectifs majeurs du projet de restauration de ces étangs consiste en la restauration des habitats favorables à la cistude d’Europe et au triton palmé, deux espèces emblématiques.
© K. Lombardini / Pôle lagunes – TDV
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Marion PEGUIN