Le point par l’Observatoire national de la mer et du littoral
Date de publication : 10/11/2015
Une très forte présence humaine à proximité immédiate de la mer
Les communes littorales méditerranéennes ont une densité de population moyenne de 366 hab./km², soit plus de trois fois plus que la moyenne métropolitaine. Au sein de la façade, elle varie de 60 hab./km² sur le littoral de Corse-du-Sud à 2 650 hab./km² dans les Alpes-Maritimes. Elle est élevée dans l’Hérault (381 hab./km²), les Bouches-du-Rhône (596) et le Var (531).
Plus on se rapproche de la côte et plus la densité de population est forte, la population se concentrant sur les rivages, pour l’attrait de la mer mais aussi du fait du relief dans plusieurs secteurs de la côte. Elle est estimée à plus de 3 000 hab./km² à moins de 500 m des côtes dans les Alpes-Maritimes et à plus de 800 dans le Var et les Bouches-du-Rhône.
Du fait de la forte densité de population et du nombre important de résidences secondaires (plus de 540 000), les communes littorales de Méditerranée sont également caractérisées par une très forte concentration de logements. Leur densité est extrêmement forte à moins de 500 m de la mer, plus de 12 fois plus que la moyenne métropolitaine. Il en est de même pour les zones industrielles ou commerciales et les réseaux de communication, dont les zones portuaires.
Les enjeux humains et économiques y sont donc très importants à proximité de la côte, là où les aléas d’origine marine (érosion, submersion) mais aussi les crues torrentielles peuvent avoir leur plus forte intensité. Les côtes sont des secteurs à risques.
Plus d’arrêtés de catastrophe naturelle qu’ailleurs sur le littoral
Lors d’événements importants, l’état de catastrophe naturelle (catnat) peut être constaté par un arrêté interministériel permettant, entre autre, aux personnes concernées d’être indemnisées par leurs assurances. Les informations présentées ci-après ne tiennent pas compte des tempêtes de novembre 1982 et décembre 1999 ayant concerné un nombre très important de communes sur l’ensemble du territoire métropolitain.
De 1982 à 2012, le nombre moyen d’arrêtés de catastrophe naturelle par commune et par an est plus de 60 % plus élevé dans les communes littorales méditerranéennes que la moyenne des communes littorales métropolitaines. Parmi les 20 communes littorales ayant eu le plus de catnat sur leur territoire depuis 1982, 19 sont situées sur la façade méditerranéenne. Près des trois quarts de la population de la façade, 73,6 %, résident dans une commune ayant eu au moins 5 catnat sur son territoire durant la période étudiée, surtout des inondations intérieures, les Alpes-Maritimes étant particulièrement concernées.
Depuis une trentaine d’années, on ne note pas de tendance d’évolution du nombre d’arrêtés de catastrophe naturelle sur le littoral méditerranéen, comme ailleurs en métropole.
Cependant, le changement climatique en cours a déjà provoqué une hausse du niveau de la mer de 20 à 25 cm dans la baie de Marseille. La température moyenne de la Méditerranée a, par ailleurs, sensiblement augmenté, ce qui pourrait avoir un impact sur le déclenchement des phénomènes cévenoles si redoutés en période automnale.
En parallèle, la pression démographique ne devrait pas s’essouffler. Les départements littoraux de Méditerranée devraient ainsi accueillir 1,3 millions de nouveaux habitants d’ici 2040 d’après les modèles de l’Insee, avec une progression relative supérieure à la moyenne.
- En savoir plus
– Voir l’ensemble des documents réalisés dans le cadre de l’Observatoire national de la mer et du littoral : www.onml.fr, dont des fiches thématiques sur l’érosion côtière, la submersion marine ou les arrêtés de catastrophe naturelle
– A venir : une synthèse statistique sur la façade méditerranéenne, comme celle récemment publiée sur la façade Nord Atlantique – Manche Ouest
- Contact
Sébastien Colas
Service de l’Observation et des Statistiques du ministère de l’Ecologie
Observatoire national de la mer et du littoral