Porté par l’Adena en lien avec de nombreux partenaires, ce projet vise à redéfinir les enjeux liés à l’avifaune inféodée aux roselières au moyen de l’étude du fonctionnement hydrologique actuel et à venir de cet habitat. L’objectif est aussi de renforcer une prise de conscience autour des enjeux de conservation de cet habitat et de permettre aux acteurs du territoire de se l’approprier.
La conservation des roselières est au cœur de préoccupations majeures pour élus locaux, les collectivités, les gestionnaires d’espaces naturels et les scientifiques. Ce projet porté par l’Adena émerge d’une concertation de terrain organisée entre les opérateurs de suivis, les gestionnaires et les scientifiques du département de l’Hérault qui interviennent sur le littoral. Tous soulignent le manque de concertation dans les travaux et les inquiétudes quant à l’avenir de ces milieux. Ce projet, qui vise une stratégie conservatoire à long terme, permettra d’aider les acteurs du territoire à s’approprier les enjeux de conservation des roselières via des discussions, des outils, des éléments objectifs et fiables.
Les roselières sont des habitats à forts enjeux de conservation. Elles sont l’habitat de neuf oiseaux d’intérêt patrimonial. Plusieurs services éco systémiques sont également remplis par ces formations, de surcroît esthétique : épuration des eaux, protection contre les crues et frein naturel à la progression du biseau salé par exemple.
Elles sont largement représentées sur le littoral d’Occitanie avec une quarantaine de sites connus, qui font l’objet d’une attention particulière. En plus de constituer une voie migratoire importante entre l’Europe et l’Afrique, ces milieux sont souvent interconnectés aux lagunes méditerranéennes et au réseau hydrographique.
Ce projet fédère également de nombreux partenaires et notamment au niveau local le PNR de la Narbonnaise, le Syndicat mixte de Camargue gardoise (SMCG) et le CEN LR. Des appuis scientifiques sont attendus de chercheurs de la Tour du Valat et du CEFE CNRS. D’autres experts appuieront le projet dans le cadre de leurs compétences, notamment le BRGM sur le volet changement climatique ou l’OPIE sur le volet entomofaune.
Depuis début février, c’est Clara Rondeau qui a la charge de ce projet au sein de l’Adena.
Ce projet comporte 4 axes de travail:
1/ Quel est le potentiel d’accueil des roselières littorales d’Occitanie pour l’avifaune paludicole ?
Les connaissances de l’avifaune inféodée aux roselières sont hétérogènes. Il convient donc de faire une synthèse intelligible de ces informations et de les compléter si nécessaire. Le potentiel d’accueil de certaines roselières est également connu ponctuellement. Il est donc prévu de densifier cette connaissance et d’y ajouter de nouveaux paramètres comme la ressource alimentaire, les modes de gestion… Cet état des lieux enrichi s’appuiera sur les acteurs de terrain intervenant sur les sites gérés ainsi que des experts.
2/ Comment suivre efficacement l’évolution des roselières et des peuplements associés?
Un catalogue des suivis de l’avifaune inféodée aux roselières sera constitué. Ensuite, un groupe d’experts techniques sera constitué afin de prendre du recul sur les objectifs de ces protocoles et leur efficacité. Le cas échéant de nouveaux protocoles seront testés.
3/ Comment envisager l’avenir des roselières littorales d’Occitanie ?
Les roselières languedociennes peuvent être menacées par des destructions directes, une gestion inadéquate, le changement climatique en cours… Ces menaces sont qualifiées et quantifiées autant que possible. et Le changement climatique sera particulièrement étudié : la montée du biseau salé, le recul du trait de côte et l’approvisionnement qualitatif et quantitatif en eau douce. Pour cette étape, le BRGM et la TDV seront impliqués afin d’améliorer significativement les connaissances de l’impact du changement climatique sur les roselières.
4/ Comment informer et sensibiliser un large public aux enjeux de conservation des roselières d’Occitanie ?
Cet enjeu est considéré avec beaucoup d’attention. Deux fils conducteurs sont prévus : la communication à destination du grand public avec la création d’outils mis à disposition en fin de projet et la pédagogie avec l’animation de classe-relais et la création par exemple d’une mallette pédagogique.
Zone étude
Les roselières ciblées par le projet se situent sur la frange littorale d’Occitanie c’est-à-dire jusqu’à 30 km en arrière du trait de côte. Ce périmètre est défini de façon à englober plusieurs unités fonctionnelles parfois superposées : l’unité paysagère nommée « littoral des étangs » décrite dans l’Atlas paysager d’Occitanie (DREAL Occitanie), le Parc naturel régional de la Narbonnaise, le complexe du Charnier-Scamandre géré par le Syndicat mixte de la Camargue gardoise, les lagunes héraultaises (territoire pilote).
Budget
Le budget prévisionnel du projet s’élève à 388 840€ TTC. Un partenariat financier est déjà assuré via l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse à hauteur de 60%. D’autres partenariats financiers sont en cours.
- Contact :
Clara Rondeau / e-mail