Un outil pédagogique réalisé sur le salin d’Aigues-Mortes dans le cadre du projet Life + MC-Salt
Date de publication : 03/12/2015
Le documentaire « Pink, fille du sel et du ciel » explique le lien entre la production de sel et la biodiversité. Un poussin de Flamant rose, appelé PINK, nous emmène dans un fabuleux voyage au cœur du salin d’Aigues-Mortes de 8500 Ha. Il nous raconte l’histoire de sa vie et celle de toutes les vies animale, végétale et humaine qui s’épanouissent en harmonie sur le salin. Les sauniers et scientifiques des Salins du Midi s’engagent à protèger cette précieuse harmonie en menant des actions qui s’adaptent aux cycles des saisons.
Ce documentaire de 21 minutes, réalisé par Prado Productions, est disponible en français et en anglais:
La production de ce documentaire fait partie du programme d’action du projet Life + MC-SALT « Gestion environnementale et restauration de salins méditerranéens et de lagunes côtières ». Dans le cadre de son développement responsable, la Compagnie des Salins du Midi s’est engagée dans ce programme européen en 2011 pour favoriser la reproduction des oiseaux et la protection des habitats naturels.
Les actions de préservation réalisées sur les salins
Restauration de 16 martelières et 4 stations de pompage
Ces travaux permettent de conserver et de restaurer 6000 Ha de lagunes côtières salicoles, habitat d’intérêt communautaire prioritaire, et d’améliorer les conditions d’accueil de 8 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire (Flamant rose, Goéland railleur, Mouettes, Sternes et Avocette élégante) par la maîtrise des mouvements d’eau et des gradients de salinité.
L’évaluation de ces travaux est en cours de finalisation par le développement d’un protocole d’évaluation de l’état de conservation des lagunes côtières salicoles et des oiseaux associés (laro-limicoles coloniaux reproducteurs, flamants roses et limicoles hivernants).
Avant les travaux | Pendant les travaux | Après les travaux |
Création et gestion d’ilots de nidification pour les laro-limicoles coloniaux
Un ilot de nidification a été créé à leur attention dans le cadre du projet Life en janvier 2013. Dès le printemps, des oiseaux se sont installés. En 2015, une clôture a été installée pour éviter la prédation par les sangliers observée en 2014. Le résultat de cette action est très positif puisque les oiseaux ont pu se reproduire en 2015 et de nombreux poussins ont été observés à l’envol.
Nombre de couples
Effectif maximum
|
Nombre de couples 2013 | Nombre de couples 2014 | Nombre de couples 2015 |
Total | 482 | 96 | 229 |
Ilot artificiel entouré d’une clôture | Goéland railleur |
Effarouchement et éradication du Goéland leucophée
Cette espèce dont les effectifs ont fortement augmenté ces 25 dernières années, accapare de nombreuses ressources. Elle colonise la plupart des sites propices à la reproduction et exclut par compétition les autres espèceses de petits laro-limicoles coloniaux. De plus, son comportement prédateur peut avoir un effet dévastateur sur les œufs et les poussins des autres espèces d’oiseaux d’eau.
Ainsi, une expérimentation a été mise en place pour limiter le dérangement des colonies de laro-limicoles par le Goéland leucophée. L’objectif de l’opération est de libérer les îlots des colonies de goélands leucophées pour un retour des petits laro-limicoles coloniaux.
Scarey-man | Goéland leucophée |
La méthode consiste à pratiquer un effarouchement durant la période d’installation des colonies de Goéland leucophée, de janvier à avril, dans le but de limiter le recrutement de nouveaux individus, et d’éliminer, en mai, les couples qui se sont installés. Les effarouchements sont réalisés grâce à un épouvantail automatique (scarey-man) installé sur le site même de la colonie et dont le déclenchement est programmé à des heures variables (à trois reprises chaque nuit et une quatrième fois en milieu de journée). Déposé en début de saison, le scarey-man est enlevé une à deux semaines avant les éliminations des adultes. Le Goéland leucophée étant très territorial, cette méthode permet de cibler de façon certaine le couple à éliminer par empoisonnement. Le risque de diffusion du poison est nul à la condition de respecter les précautions d’usage: des conditions météo sans vent, un délai contrôlé entre dépôt des appâts et récupération des cadavres (1h30), un soin à récupérer tous les cadavres, une récupération systématique de tous les appâts non ingérés à la fin de l’opération. Pas de risque non plus pour les autres espèces car les sites ne sont fréquentés que par l’espèce cible.
Cette expérimentation a été initiée en janvier 2007 sur deux îlots du salin d’Aigues-Mortes puis un ilot supplémentaire à partir de janvier 2014 dans le cadre du Life + MC-Salt.
Les résultats observés depuis 2007 par l’association les Amis des Marais du Vigueirat montrent que la méthode utilisée permet d’obtenir des résultats intéressants. La présence du scarey-man permet, dans un premier temps, de réduire de façon importante la fréquentation des îlots par les goélands. Toutefois, on s’aperçoit que le retour d’un couple sur un des îlots est toujours possible après le retrait du scarey-man et que la présence d’un seul adulte habitué au site peut-être également limitante pour atteindre le but recherché : permettre le retour des autres laro-limicoles coloniaux.
Une nouvelle année d’expérimentation est programmée en 2015 et permettra de décider de la poursuite de cette action sur le site.
Travaux d’enfouissement de lignes électriques
Une portion de ligne électrique d’une longueur de 3,5 km a été enfouie pour éviter les problèmes de collision des Flamants roses avec les câbles, ainsi que la dégradation régulière des habitats naturels à proximité (incendies). Cette action permet également d’améliorer la qualité paysagère pour la visite touristique du Salin.
Installation de 3 observatoires et 17 panneaux d’information
L’objectif est d’améliorer la qualité de l’accueil des visiteurs et limiter le dérangement des oiseaux. Ces aménagements permettent d’informer et de sensibiliser le grand public au rôle joué par les salins méditerranéens dans la préservation de la biodiversité.
- Rédaction
Sonia Séjourné, Gestionnaire des espaces naturels
Compagnie des Salins du Midi
30220 Aigues-Mortes
Contact : [email protected]
Crédit photos : S.Séjourné/Salins, P. Aguilar, C. Pin/AMV