Le 3 juin 2016 aux Salins des Pesquiers à Hyères (83)
Date de publication : 17/08/2016
Le 3 juin 2016, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et le Conservatoire du littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse o
nt organisé une journée d’échange sur les zones humides littorales à laquelle ont été conviés élus, gestionnaires et gardes du littoral.
L’occasion de dresser un premier bilan de l’accord cadre pour la préservation des zones humides méditerranéennes signé par les 2 partenaires en 2014 et de contribuer à des réflexions sur les services que nous rendent ces milieux et les modes de gestion à prévoir dans le contexte du changement climatique.
Gilles Vincent vice-président de TPM présente les enjeux de son territoire et le site des salins d’Hyères, au côté de Jean Pierre Giran, Maire d’Hyères.
De gauche à droite : François Fouchier délégué du Conservatoire du Littoral PACA, Gaëlle Berthaud Directrice régionale de l’agence de l’eau PACA et Corse, Gilles Vincent vice-Président de Toulon Provence Méditerranée, Jean Pierre Giran Maire d’Hyères, Odile Gauthier Directrice Générale du Conservatoire du Littoral et Nicolas Chantepy Directeur Général Adjoint de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
En France, les zones humides abritent 25% de la biodiversité, mais comptent parmi les habitats naturels qui ont le plus régressé (de moitié en métropole au XXème siècle). Ces espaces de transition entre la terre et l’eau sont pourtant réglementairement reconnus comme des infrastructures naturelles aux fonctions essentielles notamment pour leur capacité à retenir de l’eau, la filtrer et y accueillir de nombreuses espèces. Elles sont de plus le support de nombreuses activités de production (pêche, tourisme, productions locales…).
Un accord cadre pour agir ensemble
Convaincus de l’urgence et de l’intérêt d’agir pour la préservation des zones humides, l’Agence de l’eau et le Conservatoire du littoral s’étaient engagés, en juillet 2014, sur un accord cadre visant à définir et mettre en œuvre une stratégie foncière commune, ciblée sur des zones humides prioritaires.
Un objectif d’acquisition de 5 000 ha est visé à l’échéance de cet accord-cadre sur les territoires des délégations Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon et Lacs.
Au-delà de l’action foncière, cet accord-cadre permet de réaliser :
- des études et inventaires sur les zones concernées,
- la mise en place de plans de gestion de sites,
- des travaux de restauration fonctionnelle des zones humides (notamment des travaux sur ouvrages hydrauliques),
- des expérimentations et travaux de lutte contre les espèces exotiques envahissantes,
- des suivis et évaluations notamment suite à des opérations de restauration des milieux naturels.
Ainsi, un ensemble d’actions du Conservatoire du littoral ou de ses gestionnaires de sites peut être soutenu financièrement, dès lors qu’il répond aux enjeux et critères définis par l’Agence de l’eau.
Des débats riches et prospectifs
La première table ronde, animée par Gaëlle Berthaud, a permis d’aborder les services rendus, rappelons-le gratuitement, par les zones humides. Notamment, les partenaires ont insisté sur la valeur sociale de ces milieux « le bonheur des gens à fréquenter les zones humides », « le bien-être social » vu comme un enjeu nouveau où « regarder les oiseaux, sortir en famille » sont des aspects revendiqués aujourd’hui par la population.
Nicolas Chantepy a synthétisé cette séquence en rappelant que nous sommes passés de la phase destruction/remblaiement des zones humides des années 50, à l’approche écolo/naturaliste des années 70, puis aujourd’hui à la prise de conscience de leur utilité sociale et économique, des services que rendent les zones humides et de l’intérêt qu’il y a à les préserver. « Il est indispensable de mieux montrer ce que l’on perd à voir disparaitre ces milieux, y compris les plus ordinaires ». Il ne s’agit pas de monétariser la nature mais de la rendre visible et compréhensible dans ses fonctionnements complexes, pour qu’elle continue à assurer le « bonheur des gens ». La préservation dynamique est un enjeu important que l’agence de l’eau va avoir à aborder dans la préparation de son 11ème programme.
La seconde table ronde, animée par Michel Muracciole du Conservatoire du littoral Corse, a permis d’aborder des exemples d’adaptation au changement climatique en PACA ou en Corse. Les partenaires ont souligné l’importance de raisonner à une échelle plus large que la zone humide ou le bassin versant pour comprendre les phénomènes et proposer des solutions d’adaptation. L’enjeu sera de passer d’une vision « fixiste » à un aménagement dynamique de ces espaces qui évoluent et évolueront encore au fil du temps. « L’approche des coûts évités sera un puissant levier d’action qu’il faut saisir ». La question de l’artificialisation a été soulevée, des exemples en Hollande sur la poldérisation ont été cités, et de notre capacité à rester évolutif et prospectif sur le sujet.
Odile Gauthier a conclu en soulignant l’enjeu collectif de maintenir la dynamique sur les acquisitions foncières, et la nécessité de trouver des « solutions économiques et écologiques acceptables et durables ».
L’après-midi a été consacrée à la visite des anciens salins et le bord du littoral.
TPM gère ce site en relation avec les services de la commune de Hyères. Un des enjeux est de trouver une protection adaptée du trait de côte pour permettre sa protection et sa fréquentation par les populations.
Crédit photo : Conservatoire du Littoral
Cette journée de rencontres est la première de l’accord cadre, destinée aux élus, gestionnaires, partenaires et gardes du littoral. Elle a permis de créer une dynamique autour des zones humides littorales, de faire passer des messages et valoriser les actions des différents acteurs.
- Contacts
Agence de l’eau délégation PACA et Corse– Joëlle HERVO, joelle.hervo@eaurmc;fr
Conservatoire du littoral PACA – Sophie SEJALON, [email protected]
- Télécharger les présentations de cette journée
Les bénéfices économiques de la protection des zones humides, N.Keurmeur, Vertigo Lab