Le 22 novembre 2019, Montpellier
« Évaluation des services écosystémiques fournis par les complexes lagunaires dans un processus de restauration écologique »
Soutenance de thèse de Mariam Maki, le 22 Novembre à 14h, Université de Montpellier (Faculté des sciences, Bâtiment 25 -Salle SC25.01.
Résumé de la thèse :
Dans un contexte de conservation, de gestion ou de restauration écologique des écosystèmes, l’évaluation des services écosystémiques (SEs), permet de mieux encadrer notre relation à la nature. L’objectif principal de la thèse est d’identifier la demande en termes de SEs afin de contribuer à des décisions publiques cohérentes, intégrées et acceptées. Elle comporte trois études de cas. La première identifie les niveaux de consensus et de divergence entre les parties prenantes sur la priorisation des SEs fournis par deux sites lagunaires méditerranéens situés au Sud de la France (le complexe lagunaire palavasien et le site de Biguglia). La seconde analyse l’impact de l’information académique et de la familiarité sur les préférences des résidents locaux et non-locaux pour les SEs fournis par le complexe lagunaire palavasien. Enfin, la troisième étude de cas explore les méthodes non monétaires d’évaluation des préférences avec une application au contexte du site lagunaire palavasien. La thèse mobilise les cadres théoriques des préférences ordinales et de l’économie comportementale. Les données ont été analysées à l’aide de statistiques descriptives, de la méthodologie Q et d’un modèle logit multinomial. Les résultats montrent l’utilité du concept des SEs et de son évaluation à l’aide de méthodes non monétaires. En effet, les approches monétaires ne montrent pas la diversité des préférences car elles les réduisent à leur seule dimension monétaire. Elles sont ainsi souvent rejetées par les parties prenantes. Aussi, les résultats montrent qu’en fonction de la méthode d’évaluation des SEs, de la typologie des parties prenantes, de l’apport de l’information académique et de la familiarité avec les écosystèmes, les préférences varient pour les services d’approvisionnement et culturels. D’autre part, il ressort un fort consensus relatif à l’intérêt pour les services de régulation et de maintenance. Les politiques publiques devraient davantage utiliser le concept des SEs dans les processus de prise de décision relatifs aux problèmes environnementaux. Les SEs traduisent la complexité d’un écosystème en une série de fonctions, dans un langage commun et compréhensible par toutes les parties prenantes. Une autre recommandation consiste à prendre en compte la diversité des méthodes d’agrégation des préférences pour les SEs. En effet, la comparaison des pratiques intégratives, notamment l’apport des méthodes délibératives permettrait d’anticiper ou contribuer à réduire les conflits entre différents groupes de parties prenantes.
Mots-clés : services écosystémiques, évaluation non monétaire des services écosystémiques, aide à la décision, lagunes côtières.
Le jury :
- Richard B. HOWARTH, Professeur, Dartmouth College – Rapporteur
- Tina RAMBONILAZA, Directrice de recherche, IRSTEA Bordeaux – Rapporteure
- Yildiz AUMEERUDDY-THOMAS, Directrice de recherche, CNRS Montpellier – Examinatrice
- Olivier CHANEL, Directeur de recherche, CNRS Marseille – Examinateur
- Jean-Michel SALLES, Directeur de recherche, CNRS Montpellier – Examinateur (Invité)
- Rutger DE WIT, Directeur de recherche, CNRS Montpellier – Directeur de thèse
- Charles FIGUIERES, Professeur, Aix-Marseille Université – Co-Directeur de thèse
- Hélène REY-VALETTE, Maître de conférences, Université de Montpellier – Co-encadrante (Invitée)